avril 28, 2024

Black Stone Cherry – Screamin’ at the Sky

Avis :

Il y a certains groupes, on sait d’avance à quoi s’attendre, même quand un nouvel album apparait. En règle générale, ce sont des formations qui restent dans une zone de confort et qui ont tendance à tourner en rond pour satisfaire une fanbase déjà solide. C’est un peu le cas de Black Stone Cherry, formation américaine qui voit le jour en 2001, et qui propose avec Screamin’ at the Sky leur huitième effort studio. Un skeud qui arrive trois ans après The Human Condition, qui fut un moment agréable, mais pas forcément inoubliable. De ce fait, on n’attendait pas forcément les Kentuckiens au tournant, sachant que le groupe ronfle un peu ces derniers temps et se reposent uniquement sur le chant chaud de Chris Robertson. Est-ce encore le cas avec ce nouvel effort ? On peut déjà dire que c’est le cas.

L’album débute avec le titre éponyme de l’album, et globalement, c’est une grosse entrée en matière. La production est maousse et propose un son de batterie très puissant, accompagné par des riffs brutaux qui donnent très vite envie de sauter dans tous les sens. On sent que le morceau est taillé pour la scène, et qu’il pourrait être une ouverture particulièrement efficace. Cependant, cela reste du Black Stone Cherry, et on sent que la formation reste sur quelque chose de très classique et qui ne sort jamais des sentiers battus, même dans le break, avec un solo court et timide. Nervous va continuer sur ce chemin un peu puissant, avec de gros riffs sur le refrain, et un joli calme sur les couplets, permettant au chanteur de poser sa belle voix. C’est encore une fois très efficace et le refrain rentre très vite en tête.

When the Pain Comes contribuera encore à la bonne impression que donne cet album. En effet, les riffs sont lourds, la rythmique cartonne bien, mais on sera toujours un peu déçu par les couplets qui manquent de nerf. Si on sent une montée en force durant ce titre, ce sera surtout le refrain qui nous plaira, avec un aspect mémorisable assez facile. Malheureusement, d’un point de vue technique, on reste sur quelque chose d’assez simple et qui manque de prise de risque. Et cela malgré un bon break qui met de l’énergie. Puis Out of Pocket sera dans la continuité du délire. C’est-à-dire que l’on a droit à une introduction puissante, un couplet gentil et doux, puis un refrain qui revient aux riffs du début pour mieux nous percuter. Une façon un peu redondante de faire, mais qui a le mérite de fonctionner malgré tout.

C’est par la suite que les choses se compliquent un peu. Show me What it Feels Like est un titre trop timide, qui manque d’énergie et qui aborde un mid-tempo assez conventionnel. De plus, il s’agit d’un récit d’amour très simpliste qui manque de finesse d’écriture. Et ce n’est pas R.O.A.R. qui viendra nous réconcilier avec cet album. Là aussi, le groupe se la coule douce et n’offre rien de particulièrement croustillant. On reste dans un morceau qui semble constamment osciller entre la ballade et le titre plus nerveux, et qui ne trouve pas véritablement sa voie. Heureusement, par la suite, Black Stone Cherry revient sur des fondamentaux plus agréables et puissants. Smile, World peut sembler naïf, mais il est percutant et fait écho au début de carrière du groupe, ce qui fait vraiment plaisir. Et puis le refrain rentre de suite en tête, faisant du titre un hit.

Puis avec The Mess you Made, la formation renoue avec un morceau Rock très nerveux, relativement court (un poil moins de trois minutes), mais qui déboîte sévère. Le travail de la basse est dingue, et on se surprendra à presque plus apprécier les couplets que le refrain. Un fait rare chez Black Stone Cherry. Par la suite, on retombe sur quelque chose d’assez convenu et sans réel surprise. Who are you Today ? est sympathique, mais il manque d’éléments marquants, si ce n’est le chanteur qui force un peu plus sa voix à la fin des refrains, lorgnant presque vers un chant métal. Puis Not Afraid ne va pas vraiment marquer les esprits. Il s’agit clairement d’un titre un peu bouche-trou qui manque d’intérêt. Quant à Here’s to the Hopeless, on pourrait croire à une ballade, mais on est dans quelque chose de totalement transparent.

En fait, plus on y pense, et plus on aurait aimé un titre plus suave, plus doux, une ballade un peu naïve, mais qui nous berce fort. D’ailleurs, c’est un fait étonnant dans cet album, mais il n’y a pas vraiment de titres touchants, ou qui jouent sur les émotions. On reste sur quelque chose d’assez brut au niveau des grattes, et finalement, Chris Robertson ne pose pas vraiment trémolos si suaves. On en ressent un vrai manque, alors même que l’on reproche au groupe de faire un peu toujours la même tambouille. Preuve en est avec You Can Have it All, qui percute sur les grattes et la basse, mais offre un morceau mid-tempo qui ne reste pas vraiment dans les esprits. Et c’est un peu l’adage de tout cet album, aussi sympathique soit-il.

Au final, Screamin’ at the Sky, le dernier opus de Black Stone Cherry, n’est pas un mauvais album, mais il est à l’image du précédent, un skeud Rock qui joue beaucoup sur ses refrains et la voix chaude de son chanteur, mais sans fournir d’hymnes vraiment fédérateurs. On aurait vraiment aimé des morceaux plus puissants ou plus touchants, et il est dommage de voir le groupe se contenter un peu du minimum, alors qu’il a tellement de talent et de prestance… Pas un mauvais album donc, mais un effort trop simple.

  • Screamin’ at the Sky
  • Nervous
  • When the Pain Comes
  • Out of Pocket
  • Show me What it Feels Like
  • R.O.A.R.
  • Smile, World
  • The Mess you Made
  • Who are you Today ?
  • Not Afraid
  • Here’s to the Hopeless
  • You Can Have it All

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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