Avis :
Formé vers la fin des années 90 suite à la séparation de Kyuss, Queens of the Stone Age voit le jour par la volonté de Josh Homme de continuer à faire de la musique. Il s’entoure alors d’autres musicos et va faire con petit bonhomme de chemin dans un Desert Rock un peu psychédélique, dans la veine de ce qu’il faisait auparavant. Le premier album éponyme verra le jour en 1998, mais c’est surtout avec leur troisième effort, Song for the Deaf, que le groupe va se faire connaître à l’internationale et devenir une valeur sûre du Rock. Cependant, ces dernières années n’ont pas été tendres avec le frontman. Outre un cancer, il doit faire face à la mort de deux de ses amis proches (Anthony Bourdain et Mark Lanegan), puis un divorce difficile où son ex-femme l’accuse de violence envers leur fille. Bref, ce n’est pas la joie.
Mais bien souvent, c’est dans la souffrance que les groupes accouchent d’excellents albums, et cela a permis à Josh Homme de se calmer un peu et de revenir à une vie plus posée, plus calme, tout en gardant en tête une envie de revenir à un Rock plus sombre et puissant. Car oui, on ne peut pas dire qu’avec Villains ou …Like Clockwork, Queens of the Stone Age nous ait fait trembler les oreilles. C’est donc avec un bel artwork et des promesses de violence qu’on se lance dans l’écoute de ce huitième effort. Et dès le démarrage, on sent bien que le groupe, dont seul Josh Homme en est le membre originel, a envie d’en découdre, ou de revenir à des fondamentaux. Malgré un rythme assez Obscenery propose un riff assez gras, qui se combine parfaitement avec la basse qui claque bien.
On reconnait immédiatement la patte du groupe, qui va exploser sur le refrain, où le chanteur va jouer avec les aigus pour mieux rentrer dans nos têtes. Bref, cette entrée en matière est plutôt plaisante et réussie. Paper Machete va continuer dans cette veine Rock, avec une bonne mélodie, un bon rythme, et même si ça reste très calibré, il y a un vrai sens du groove. On a rapidement envie de bouger sur ce son, qui se veut résolument cool et positif. Là aussi, les thèmes abordés sont plus lumineux que d’habitude, montrant que le frontman a pris quelques coups sur la caboche et gagné en sagesse. Negative Space aborde un rythme plus lent, mais garde une sonorité similaire aux deux titres précédents, ce qui fait que l’on ressent une petite redite qui n’est pas forcément très agréable. Mais le titre reste plaisant tout de même.
Time & Place va venir ajouter un peu de bizarrerie à tout ça, avec des riffs plaisants, mais surtout une ambiance étrange et particulière, qui est dégagée par le chant aérien et les arrangements qui donnent un aspect éthéré à la chanson. Made to Parade sera peut-être le meilleur morceau de l’album, avec un côté entrainant et un rappel de ce que pouvait proposer le groupe dans son passé plus ou moins proche. Il se dégage aussi du titre une sorte de jovialité dans les instrus qui est très agréable. Quant à Carnavoyeur, on est tout de même sur quelque chose d’un peu moins subtil, auquel il manque un petit truc en plus pour nous emporter. C’est sympathique, mais on a l’impression qu’il s’agit presque d’un titre bouche-trou. Ce qui ne sera pas le cas de What the Peephole Say, hyper entrainant, avec des paroles pleines de sens.
Ici, Josh Homme fustige un peu les gens qui bavent dans le dos des autres, et qui s’occupent des affaires des autres. Une façon de régler un peu ses comptes avec toutes les histoires qui ont parsemé sa vie privée. Et le titre d’être le meilleur de l’album, ce qui est assez fort. Sicily sera par contre un morceau très difficile d’accès, assez étrange dans sa construction et sa rythmique. Un titre qui sera difficile à soutenir sur scène. Emotion Sickness gagne ses galons avec son rythme scandé et c’est plutôt plaisant. Quant à Straight Jacket Fitting, il s’agit-là d’un très bon morceau bluesy, relativement long, mais qui tient la route sur ses presque dix minutes, sans jamais susciter le moindre ennui. Une preuve que la motivation de Josh Homme n’a pas disparu, et qu’il en a encore sous le capot.
Au final, In Times New Roman…, le dernier album de Queens of the Stone Age, est un effort relativement sympathique, qui tente de revenir vers les premiers amours du groupe. Cependant, on est loin de l’agressivité des deux premiers albums, au profit d’un skeud qui cherche son équilibre avec le côté plus moderne. De ce fait, on fait face à un album agréable, qui contient son lot de bons morceaux, mais qui est loin des premiers éclats, qui manquent cruellement. Bref, un album plutôt réussi, mais auquel il manque une petite étincelle pour vraiment mettre le feu.
- Obscenery
- Paper Machete
- Negative Space
- Time & Place
- Made to Parade
- Carnavoyeur
- What the Peephole Say
- Sicily
- Emotion Sickness
- Straight Jacket Fitting
Note : 14/20
Par AqME