De : David Hillenbrand, Scott Hillenbrand, John Travers
Avec Nate Richert, Danielle Fishel, Patrick Kilpatrick, Patrick Cavanaugh
Année : 2004
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, Horreur
Résumé :
Charlie découvre un jeu vidéo très étrange : chaque personne de sa vie s’introduit dans le jeu. Même sa défunte petite-amie y apparaît. Il réalise que ses souvenirs sont extraits de son esprit. De plus en plus, il ne parvient plus à distinguer le monde réel du monde du jeu. La seule façon de s’en sortir est de gagner…
Avis :
Le jeu vidéo est un médium qui prend de plus en plus de place dans le cinéma. Ce n’est pas une nouveauté, puisque depuis les années 80 et Tron, on sait que le jeu vidéo va inspirer le cinéma et vice-versa. Des films comme Staying Alive, Brainscan ou encore Ready Player One sont là pour en attester, malgré des qualités diverses et très variées. En 2004, alors que la Xbox bat son plein aux Etats-Unis, les frères Hillenbrand, plutôt branchés sur la comédie débile, décident de mettre en images un scénario idiot où la réalité virtuelle piégerait des joueurs, jusqu’à les tuer s’ils n’allaient pas au bout du jeu. Fauché comme les blés, déjà en retard d’un point de vue technique, Gamebox 1.0 est certainement ce qui se fait de pire en matière de cinéma, et plus encore aujourd’hui, puisque le film est quasiment irregardable.
Le film propose de suivre un pauvre geek, qui passe son temps à jouer aux jeux vidéo quand il est chez lui, et dont le travail est de trouver des bugs dans des jeux qui vont sortir. Un beau jour, il reçoit un casque de réalité virtuelle par la poste, et il se met à y jouer. Dès lors, il rentre dans un monde nouveau, où l’expérience vidéoludique est extrême. Manque de bol pour lui, il va être piégé dans le jeu, qui prend de plus en plus de place dans sa réalité. Il va alors devoir finir le jeu pour se sortir de ce cauchemar. Bref, rien de bien neuf, avec un jeu maudit qui arrive chez un type qui a besoin de faire le deuil de sa nana, buter lors d’une bavure policière. On ne peut reprocher au scénario d’essayer de mettre du fond, mais ça reste anecdotique.
« Il faut raccrocher des références vidéoludiques un peu dépassées. »
Le problème avec un tel script, c’est que l’on ne sait pas d’où vient le jeu, et pourquoi ce jeune homme en est la cible. L’histoire élude volontiers ces questions pour aller au plus vite dans le domaine du jeu vidéo, et ainsi présenter des graphismes qui, même pour l’époque, sont d’une laideur abyssale. Histoire de bien comprendre cette histoire de deuil à la noix, le jeu demande au joueur de prendre en photo des amis, afin de les inclure dans le jeu. Il va de soi que le héros va prendre une photo de sa nana décédée, et que comme grand méchant, il va prendre le flic qui a commis la bévue et est toujours en liberté. C’est bête comme rarement, et surtout, ça n’apporte que très peu de grain à l’histoire. Même l’histoire avec les copains qui trahissent dans le jeu ne tient pas debout.
A cela, il faut raccrocher des références vidéoludiques un peu dépassées. Le démarrage se fait dans un simulateur de GTA, avec ce qu’il faut de malfrats à buter et de voitures à voler. Le film copie honteusement des actions du jeu, avec même une bande originale particulière en fonctionne du véhicule volé. Par la suite, on aura droit à un jeu de zombies, puis à un jeu avec des aliens, mais il faudra deviner qui est qui, puisque les graphismes seront les mêmes. Mais bon, on a droit à des zombies ninjas, donc, c’est facilement reconnaissable. Sans compter sur un grand méchant qui en fait des caisses, qui semble imbattable, et qui prend les traits du flic en question. En faisant cela, on a l’impression d’assister à un gros manque de respect aux jeux vidéo, et à leur intelligence. D’ailleurs, même la résolution de la quête est à chier.
« Même dans les pires nanars, on n’a pas un tel foutage de gueule. »
Mais le pire dans tout ça se retrouve dans les graphismes du film. Si tout ce qui touche au réel fait penser à un téléfilm, la majeure partie se déroule dans le monde virtuel, et là, c’est une horreur de tous les instants. Aujourd’hui, le film est très difficilement regardable tant il est accablé de pixels. On ne comprend pas forcément ce qui se passe à l’écran, et l’ensemble est très laid. Les décors sont minimalistes, et il n’y a aucun effort de fait pour rendre l’ensemble beau, ou avec un parti pris graphique. On peut dire ce que l’on veut de Tron, mais il y a un charte graphique marquée et forte. Là, on dans le néant absolu, avec des types qui font semblant de courir pour créer du mouvement. Même dans les pires nanars, on n’a pas un tel foutage de gueule.
Sans compter sur un casting qui fleure bon les seconds couteaux de séries des années 90/2000. Patrick Kilpatick, déjà vu dans X-Files, joue un méchant qui fait la grimace tout le temps. Nate Richert qui joue le héros, ne fera plus aucun film après ça. Quant à Danielle Fishel, l’atout charme du film, on peut la retrouver aujourd’hui dans des sitcoms américaines à la con. De ce fait, tout ce petit monde ne sait pas jouer la comédie, et c’est un calvaire. Tout comme la morale de fin, où le héros fait son deuil, se venge du tueur de sa copine et revient faire un barbecue avec ses potes. Comme quoi, le jeu vidéo peut sauver de vies ! Bref, on est dans un délire incroyable, et on se demande encore comment un tel film a pu trouver les rayons des DVD en son époque.
Au final, Gamebox 1.0 est un navet incroyable, qui fait très mal aux yeux. Outre des graphismes désuets et complètement illisibles, l’histoire que propose le film flirte bon avec un cynisme dégueulasse en ce qui concerne la communauté geek. Non seulement c’est con, c’est fauché, mais en plus de ça, c’est d’une laideur sans faille. On retrouve cela dans des nanars inconnus au bataillon comme Despiser, qui font encore les beaux jours des Easy Cash et autres Cash Converters. Mais cela vaut-il même un euro ?
Note : 01/20
Par AqME