Troll

De : Roar Uthaug

Avec Ine Marie Wilmann, Kim S. Falck-Jorgensen, Mads Sjogard Pettersen, Gard B. Eidsvold

Année : 2022

Pays : Norvège, Etats-Unis

Genre : Fantastique, Aventure

Résumé :

Lorsqu’une explosion dans une montagne en Norvège réveille un ancien troll, les autorités font appel à une paléontologue intrépide pour l’empêcher de semer le chaos.

Avis :

Réalisateur norvégien, Roar Uthaug s’est fait une jolie petite réputation depuis le milieu des années 2000. Au départ réalisateur dans la publicité après son école de cinéma, c’est en 2006 qu’il réalise son premier long-métrage, « Cold Prey« , film d’horreur qui donnera naissance à deux suites, qui ne seront pas réalisées par ses soins. Par la suite, le cinéaste touchera au film fantastique avec « Le secret de la montagne bleue« , puis au film de Vikings avec « Dagmar, l’âme des Vikings« , puis enfin au film catastrophe avec « The Wave« . Avec ce joli curriculum vitae, Roar Uthaug va alors être choisi pour mettre en scène un film « Tomb Raider » avec Alicia Vikander.

Ce « Tomb Raider » fut un échec, au point que sa suite fut annulée. Du coup, Roar Uthaug est de retour en Norvège, et quatre ans après « Tomb Raider« , le voici de retour, et aujourd’hui, il s’attaque à un mythe norvégien, le troll. Débarqué sur Netflix le 01 Décembre, le nouveau film de Roar Uthaug est un métrage qui nous laisse le cul entre deux chaises, car d’un côté, on y trouve d’excellentes choses, mais d’un autre, l’ensemble du film est un peu faiblard, très classique, caricatural, et il lui manque quelque chose pour pleinement nous embarquer et surtout nous tenir devant. Après, restera toutefois les effets spéciaux magnifiquement réussis.

« Plus l’intrigue avance et plus cette dernière offre son lot de destructions et d’affrontements entre ce troll et les hommes. »

Une explosion sous une montagne réveille une créature. Enfin, les autorités norvégiennes ont bien du mal à y croire, mais pour s’en assurer, ils font appel à tout un tas de spécialistes, et parmi eux se trouve Nora Tidemann, une paléontologue qui ne lâche jamais rien. Très vite, la jeune femme a une idée de ce que pourrait être la créature, et pour s’en assurer, elle va demander l’aide de son père, un homme jugé fou.

Débarqué sur Netflix, le nouveau film de Roar Uthaug est une petite production norvégienne qui a un certain cachet. Ce soir-là, j’avais envie d’un petit film à spectacle, et comme le metteur en scène avait réussi à me convaincre jusqu’à maintenant, je me suis laissé tenter par son film de « Troll » et j’en ressors presque satisfait. Oui, je dis presque, car comme je le disais plus haut, le film a cette tendance à me laisser le cul entre deux chaises. Ainsi, d’un côté, le spectacle recherché est bien-là, avec ce qu’il faut d’aventures et d’action, et surtout, un troll rudement bien fait. En un sens, Roar Uthaug est généreux et n’hésite pas à nous montrer sa créature, ce qui donne des scènes prenantes, qu’on suit avec un certain plaisir. De plus, plus l’intrigue avance et plus cette dernière offre son lot de destructions et d’affrontements entre ce troll et les hommes, qui décidément sont bien méchants dans ce film, mais j’y reviendrais. « Troll« , c’est un film qui a un cachet et parmi les séquences assez marquantes, on gardera en tête une « attaque » d’un parc d’attractions et cette scène assez improbable, avec des hélicoptères armés de cloches d’église.

Du côté de la mise en scène de Roar Uthaug, « Troll » est un film qui nous offre aussi un joli voyage au cœur de la Norvège, filmant ses montagnes, ses forêts, et parfois ses fjords. De ce côté-là aussi, on en prend plein les yeux, d’autant plus que ce Troll s’incruste très bien dans le décor.

« Le film tombe très facilement dans la surenchère, au point qu’il en devient caricatural à mort. »

Après, derrière ces bons éléments, le souci qui s’est posé sur ma route avec « Troll« , c’est la faiblesse de son scénario, offrant une intrigue très premier degré, qui y va avec ses gros sabots. Outre le fait que le film soit très prévisible, « Troll » est aussi et surtout un film qui se fait très agaçant, développant un côté ultra manichéen. Ici, Roar Uthaug veut montrer la bêtise de l’être humain, qui n’a qu’une idée en tête, tuer la méchante créature, et ça, par tous les moyens nécessaires et le film tombe très facilement dans la surenchère, au point qu’il en devient caricatural à mort. Tout le côté militaire est aberrant et d’une facilité sans bord.

S’ajoute à cela, face à cette folie meurtrière, une héroïne qui a un cœur gros comme ça, et qui comprend la bête. Seule ou presque, face au reste de la Norvège, Nora va alors tout faire pour sauver ce Troll qui montre des signes d’humanité et surtout des signes presque d’amour lorsqu’on parle de famille. L’écriture y va tellement avec ses gros sabots que l’ensemble devient très vite lourd et derrière ça, ce manque de nuance casse un peu ce qui aurait dû faire que le film nous embarque totalement, car je le répète, en face, on trouve une bonne mise en scène qui a un joli, très joli cachet.

Le nouveau film de Roar Uthaug est un long-métrage duquel je ressors partagé, car si le film peut se laisser regarder, c’est avant tout pour son spectacle et son divertissement, car lorsqu’on jette un œil à son intrigue, ce n’est pas vraiment ça, entre grosses ficelles et caricatures, en plus d’offrir une histoire on ne peut plus classique. Ce « Troll » se pose alors comme une déception, mais une déception qui reste appréciable… Bref, comme je le disais, j’ai franchement le cul entre deux chaises avec ce film.

Note : 10/20

Par Cinéted