D’Après une Idée de : Peter Morgan et Stephen Daldry
Avec Imelda Staunton, Jonathan Pryce, Lesley Manville, Dominic West
Pays: Etats-Unis, Angleterre
Nombre d’Episodes: 10
Genre: Historique
Résumé:
Diana et Charles se livrent une guerre médiatique, la monarchie se fait chahuter… Bienvenue dans les années 90, période très difficile du règne de la reine Élisabeth.
Avis :
Scénariste renommé au Royaume-Uni, Peter Morgan est connu pour ses scénarios historiques qui se basent sur des événements qui ont eu lieu. Ainsi, au sein de sa filmographie, on trouvera des films tels que « Le dernier Roi d’Écosse« , « Rush« , « Frost/Nixon« , « The Damned United« , « Deux sœurs pour un Roi« , ou encore « Bohemian Rhapsody« . Showrunner aux côtés de Stephen Daldry depuis 2016 et le début de « The Crown« , ce n’est pas la première fois que Peter Morgan s’intéresse à la famille Royale d’Angleterre, puisque parmi les scénarios qu’il a écrits, Morgan avait signé le « The Queen » de Stephen Frears.
Parmi le catalogue Netflix, « The Crown » est un peu le mastodonte de la plateforme. Série retraçant l’histoire de la Reine d’Angleterre Elisabeth II, « The Crown » est un show qui a su se faire aussi passionnant qu’instructif. Au fur et à mesure des saisons, la série s’est imposée comme un événement qu’on attend avec beaucoup d’envie. Après s’être arrêtée dans les années 80 avec l’air Thatcher et les débuts du couple Charles/Diana, voici que « The Crown » passe à la décennie suivante. Une décennie qui s’est sûrement posée comme la plus difficile pour la famille Royale, avec son lot de scandales, et surtout, derrière ça, le désamour d’une partie des Britanniques qui voient en la monarchie une famille déconnectée, très loin du peuple. Intéressante comme toujours, ces dix nouveaux épisodes sont aussi rudement menés, méticuleux, denses. Décidément, « The Crown » s’impose encore une fois !
Les années 90, les années médiatiques… La Monarchie se fait chahuter, les coûts vont être restreints, et derrière ça, il y a Charles et Diana qui se livrent une guerre sans merci à grands coups de médias. La famille va perdre petit à petit une partie de ses monuments entre le grand incendie du château de Windsor, ou le Britannia qui commence à se faire obsolète. Puis loin encore, derrière, il y a toujours l’ombre de Camilla Parker-Bowles…
Si Netflix, à son commencement, nous a offert de très belles séries, aujourd’hui, ces dernières commencent à se faire rare, manquant cruellement d’originalité, comme si le catalogue Netflix suivait une ligne et que tout ou presque devait se ressembler, car comme ça marche, ce serait bête de changer la sauce. Parmi les séries de son catalogue, « The Crown » fait office d’anomalie, tant la série royale a su imposer une qualité d’écriture et de mise en scène, au point de se poser comme la grande série de chez Netflix.
Voici maintenant cinq saisons, et presque autant de décennies au sein de l’histoire, que « The Crown » peint la Couronne d’Angleterre. Après avoir traversé les années 50, 60, 70, 80, on s’aventure aujourd’hui dans ce qui est sûrement la décennie la plus sombre et la plus difficile pour la Reine et le reste de la famille Royale, les années 90. Les nineties, c’est une décennie de scandales, de rebondissements, de coups en douce, de trahisons, et surtout une décennie où il a fallu s’adapter (ou pas) au monde qui évolue et change de plus en plus vite.
Partant toujours sur la base de dix épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun, cette saison cinq est dense, et nous raconte de l’intérieur les événements les plus marquants de ces années-là. Au menu, la Britannia, un livre vérité, un couple qui se déchire, l’arrivée des Al-Fayed, un incendie ravageur, des sondages d’opinion, un Prince de Gaule qui veut de la modernité, Diana qui se pose comme la Princesse des cœurs, l’ombre de Camilla, une interview choc et culte, un divorce royal, et des scandales et des scoops encore et toujours…
Bref, les années 90 n’ont pas manqué de rebondissements en tout genre et encore une fois, Stephen Daldry, Peter Morgan, leurs scénaristes et les différents réalisateurs (parmi lesquels, on retrouve les talentueux Jessica Hobbs (« Sous influence« ), Christian Schwochow (« Paula« ) ou Erik Richter Strand (« Occupied« )) se sont donné du mal pour livrer une série historique passionnante, qui arrive à bien raconter les pours et les contres, et derrière ça, sans prendre parti. C’est peut-être même sur ce point-là que cette saison est la plus intéressante et la plus casse-gueule, puisqu’il fallait arriver à raconter les années 90 avec Diana, qui sont bien plus complexes que « la méchante Reine et la gentille Princesse », et je trouve que cette équipe arrive à très bien raconter les nuances de ce conflit, au point que chacun des personnages, que ce soit la Reine, Diana ou encore le Prince Charles, arrivent à être touchants.
Après, pour le reste de la série, « The Crown« , c’est toujours un joli travail d’orfèvre. Visuellement, c’est toujours aussi beau, les reconstitutions d’époque sont toujours aussi impeccables, le rythme est toujours soutenu, on ne s’ennuie pas un instant, et derrière ça, les événements qui sont choisis d’être racontés apportent toujours quelque chose en plus. Décidément, « The Crown« , c’est vraiment une anomalie chez Netflix.
Enfin, comme toutes les deux saisons, à peu près, la série voit changer son casting, afin de faire évoluer physiquement les personnages dans le temps. Il était difficile de passé après Olivia Colman et Imelda Staunton y arrive très bien, même si elle compose une Reine un peu plus éteinte. Une Reine qui est vieillissante, qui commence à être en décalage avec son époque. La série s’attarde de temps à autre sur les évolutions technologiques et la déconnexion de la Reine (la scène où le jeune Prince William lui parle des chaînes câblées par exemple…). Emma Corin laisse sa place à Elizabeth Debicki pour le rôle de Diana, et même si l’actrice australienne n’a pas vraiment les traits de Diana, malgré le maquillage, la comédienne est très convaincante et surtout très touchante. Ce sentiment, on le retrouve aussi du côté de Dominic West en Prince Charles. À noter un très beau rôle pour John Lee Miller, qui incarne le Premier ministre John Major. Le regard que le personnage pose sur la Monarchie et sa fonction de Premier Ministre est très intéressant.
Cette nouvelle saison, placée sous les scandales et les flashs des paparazzis, est donc une nouvelle réussite pour la série. Intéressante de bout en bout, se posant sur des sujets-là encore intéressants, comme l’évolution de la Couronne, l’envie et l’attente d’un futur Roi qui prépare sa place, l’omniprésence des médias et de l’image, ou encore la guerre encore le Prince et la Princesse, pour amener à ce premier divorce royal… Bref, je n’ai encore une fois pas vu passer ses dix épisodes.
Note : 16/20
Par Cinéted