De : Tommy Wirkola
Avec David Harbour, John Leguizamo, Alex Hassell, Alexis Louder
Année : 2022
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Thriller
Résumé :
Le soir de Noël, quand un groupe de mercenaires entre par effraction sur la propriété d’une famille aisée qu’ils prennent en otage, ils vont devoir affronter un adversaire auquel ils ne s’attendaient pas : Le Père Noël est dans la place et il va leur montrer que ce bon vieux Saint Nicolas a plus d’un tour dans sa hotte.
Avis :
Réalisateur norvégien, on peut dire de Tommy Wirkola qu’il est complètement déjanté. Remarqué en 2007 avec sa parodie de « Kill Bill« , cela fait maintenant quinze ans que le metteur en scène offre régulièrement des trips, sa filmographie étant parcouru de films pour le moins jubilatoire, entre « Dead Snow » et sa suite, la réécriture de « Hansel & Gretel » qui cette fois-ci chassaient des sorcières, « Seven Sisters » ou encore, mon préféré qui a été injustement privé de sortie au cinéma, le complétement barré « The Trip« , ou Noomi Rapace et Aksel Hennie, qui incarnent femme et mari, décident le temps d’un weekend de se supprimer l’un l’autre.
Un peu plus d’un an après « The Trip« , revoilà donc ce cinglé de Tommy Wirkola et cette fois-ci, pour les fêtes, le réalisateur norvégien a décidé de s’attaquer au mythe du Père Noël, avec une intrigue totalement folle, drôle au possible, et derrière ça, violente et sanglante. Entre comédie déjantée, série B d’action, clins d’œil ici et là, le tout emmené par un David Harbour en Père Noël qui cherche à savoir pourquoi il fait encore ce taf, franchement, « Violent Night« , c’est LE sucre d’orge de cette fin d’année 2022.
« Pour son retour sur le grand écran, le norvégien a décidé de nous offrir un mix entre une comédie noire et déjantée, un film d’action, huis clos. »
C’est le soir de Noël. Toute la famille Lightstone se réunit dans la grande demeure familiale. Cette soirée, partagée entre hypocrisie et lassitude, s’annonçait sans histoire, mais voilà qu’un groupe de mercenaires mené par Mr Scrooge débarque dans la maison pour récupérer trois cents millions de dollars qui sont dans le coffre de Gertrude. Pris en otage, la famille va se voir aidée par le véritable Père Noël, qui s’est lui aussi retrouvé piégé au moment où les mercenaires ont débarqué. Lui, le petit bonhomme rouge, souriant et aimant, va se révéler bien différent de sa légende, et surtout, il va montrer à ces enfants pas sages qu’il a plus d’un tour dans sa hotte pour les faire disparaître à jamais !
Tout est calme, tout est lumineux, alors ça, c’est dans la théorie, mais chez Tommy Wirkola, lorsqu’il s’attaque à la nuit de Noël, au Saint-Nicolas, au petit bonhomme en rouge et son Oh Oh Oh, ça donne tout autre chose. Pour son retour sur le grand écran, le norvégien a décidé de nous offrir un mix entre une comédie noire et déjantée, un film d’action, huis clos dans une immense demeure qui aurait des airs de « Piège de Cristal« , avec un côté « Maman, j’ai raté l’avion« . Et ce qui va être assez terrible, c’est que la magie de Noël arrive à exister au milieu des trips, de la castagne, de l’alcoolisme, ou encore des coups de marteau qui pleuvent autant que la neige qui est signe de l’hiver.
« Violent Night« , c’est un scénario très bien dosé. Le plus difficile avec cette histoire, c’est qu’elle arrive à être aussi bien un film familial de Noël, qu’un divertissement d’action, tout en étant une comédie complétement folle, et enfin au bout de ça, il fallait aussi que le film soit parcouru d’émotions et force est de constater avec plaisir que Tommy Wirkola a parfaitement réussi le mix de tout ça, pour nous entraîner avec sourire et délire dans un film qui a un cœur aussi gros que son Papa Noël.
« Tommy Wirkola s’amuse comme un dingue avec cette histoire et ses personnages et le réalisateur nous gratifie de scènes d’action délirantes. »
Alors certes, certains pans de l’histoire sont un peu faciles, et le film fait certains raccourcis, mais face à ces quelques petits défauts, « Violent Night » a très largement de quoi compenser, notamment avec les sujets qu’il traite, comme la jalousie, les traumatismes d’enfance, l’avarice, et le côté mercantile des fêtes de Noël, et ça, c’est plutôt bien vu et bien venu. Le film s’amuse aussi à nous proposer une famille absolument horrible, faisant parfois de la caricature pour grossir les traits, mais sur l’ensemble, ça fonctionne bien, et l’on s’amuse énormément avec l’ensemble de ces personnages, qui sont très loin de ceux qu’on trouve dans les traditionnels films de Noël.
« Violent Night« , c’est aussi un joli et très jouissif mix dans sa mise en scène. Tommy Wirkola s’amuse comme un dingue avec cette histoire et ses personnages et le réalisateur nous gratifie de scènes d’action délirantes, avec ce qu’il faut de violence, de sang, de tripes (dans bien des sens) et surtout de détournements des objets de Noël qui font ici un massacre (c’est assez fou la créativité de l’être humain pour casser la magie de Noël avec des guirlandes, des boules ou encore des soldats casse-noisette…).
« Ce qu’il a de très bien aussi, c’est le fait que Tommy Wirkola n’ait pas peur d’aller vers un peu de too much. »
Le film est savoureusement dosé, il nous tient de bout en bout et surtout, il nous emmène vers un final terrible, à se tordre, tant pour le coup, on l’avait vu venir et lorsque celui-ci se produit, c’est une explosion hilarante. Ce qu’il a de très bien aussi, c’est le fait que Tommy Wirkola n’ait pas peur d’aller vers un peu de too much, balançant des punchlines parfois kistchouilles, et là où chez d’autres, ça tombe à l’eau, ici, ça fonctionne très bien et ça pousse encore un peu plus le curseur dans l’amusement.
Puis comme je le disais aussi plus haut, le réalisateur, avec ce film, s’est amusé à faire un mix entre « Piège de cristal » et « Maman, j’ai raté l’avion« . Ces deux films sont des références, et au-delà de l’envie de conjuguer ces deux films, le réalisateur s’est amusé à faire tout un tas de clins d’œil à ces films et d’autres encore. Ainsi, on peut aussi s’amuser à chopper les références pendant le visionnage de ce délire.
Enfin, parmi tous les acteurs qu’on trouve dans ce film, et qui s’éclatent avec leurs personnages tous plus tarés finalement les uns que les autres, « Violent Night« , c’est surtout un David Harbour génialissime en Père Noël sombre, qui a perdu sa magie de Noël, et qui ne sait plus vraiment pourquoi il fait ce boulot qui lui est tombé dessus. En allant sauver cette famille, en allant casser des gueules, David Harbour livre un personnage adorable, tordu et tordant, qu’on a envie de suivre n’importe où.
Ainsi, ce nouveau délire de Tommy Wirkola est un bon divertissement bien régressif et jouissif. Fun et barré, tout en gardant finalement l’esprit de Noël grâce au côté bon enfant, voire même naïf, avec cette envie de croire au Père Noël, le cinéaste le plus barré du nord nous régale et l’on en redemande. Bref, le bon, très bon, cadeau de cette fin d’année.
Note : 16/20
Par Cinéted