avril 23, 2024

Hostiles – Western Sauvage

De : Scott Cooper

Avec Christian Bale, Wes Studi, Rosamund Pike, Adam Beach

Année: 2018

Pays: Etats-Unis

Genre: Western

Résumé:

En 1892, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid. Seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches, la jeune femme traumatisée se joint à eux dans leur périple.
Façonnés par la souffrance, la violence et la mort, ils ont en eux d’infinies réserves de colère et de méfiance envers autrui. Sur le périlleux chemin qui va les conduire du Nouveau-Mexique jusqu’au Montana, les anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre à l’environnement et aux tribus comanches qu’ils rencontrent.

Avis:

Petit acteur de seconde zone, Scott Cooper a tenu quelques rôles par-ci par-là, sans grande ampleur. Puis en 2010, alors que personne ne s’y attendait, Scott Cooper est arrivé avec un premier film tout à fait remarquable, « Crazy Heart« , qui voyait un Jeff Bridges dans la peau d’un chanteur de country sur le retour. Un premier film touchant et plein de tendresse, qui en prime nous faisait voyager. Depuis, « Les brasiers de la colère » et « Strictly Criminal » sont venu assurer tout le bien qu’on pensait du réalisateur.

Touche-à-tout, il nous revient cette année avec un western et autant dire que l’on était loin d’imaginer la claque que serait ce dernier film, car si le cinéma de Cooper est d’une grande qualité, avec « Hostiles« , il vient de se surpasser et nous offre son meilleur film. « Hostiles » est un chef-d’œuvre aussi prenant que bouleversant. Bref, « Hostiles » est le bijou, la pépite de la semaine. Un très grand film !

En 1892, le Capitaine Joseph Blocker est chargé d’une mission qui lui est la plus désagréable possible. Alors qu’il y a des années de cela, il a combattu le chef indien Yellow Hawk, après une peine de prison (qu’il juge trop courte), il est obligé d’escorter le vieux chef indien sur ses terres, afin qu’il puisse y mourir dignement. Dévoré par la souffrance et la haine, le Capitaine est la dernière personne à qui il fallait imposer cette mission. Mais soldat dans l’âme et n’ayant pas le choix, il finit par « accepter ». Et ce périple périlleux en terre hostile va finalement s’avèrer être sa mission la plus importante. Une mission qui pourrait lui montrer le chemin de la rédemption.

Magnifique, sublime, envoûtant, émouvant, « Hostiles« , le quatrième film de Scott Cooper, est de ces films rares qu’on appelle des chefs-d’œuvre et n’ayons pas peur des mots, car oui, « Hostiles » est bel et bien un chef-d’œuvre.

Magnifique dans ce qu’il raconte, « Hostiles » est avant tout l’histoire d’une rédemption, d’un regret, d’un pardon qui n’était même pas demandé et voulu. Jouissant d’un scénario incroyable, « Hostiles » est un film profond à la lenteur nécessaire pour mieux construire ses, ou plutôt son, personnages. De ce scénario, il y a quelque chose qui reflète comme un parcours initiatique, qui déconstruit tout ce que la guerre et la haine ont bâti. « Hostiles« , c’est une intrigue qui est mesurée, offrant des personnages nuancés. Oublié les gentils cow-boys et les méchants indiens, « Hostiles » est au-delà de ça et c’est avec brio que Scott Cooper peint une Amérique sauvage et barbare des deux côtés.

Abordant une multitude de thèmes, « Hostiles » parlera de la guerre, de ses conséquences et de ses ravages sur les hommes (tous les personnages sont meurtris par cette dernière). Il abordera l’Américain envahisseur, et le fait de rendre leurs terres aux différents peuples indiens. Il parlera avec intelligence et sans pathos du pardon de chacun, des deux côtés. De l’espoir d’un monde meilleur, en mélangeant l’amour et la haine pour offrir une véritable réflexion, à la fois dure et touchante, pour ne pas dire bouleversante.

D’ailleurs, en parlant de bouleversement, il est impossible de ne pas l’être face à ses personnages tenus par des acteurs immenses, et ça, jusqu’aux plus petits seconds rôles.

Si Rosamund Pike est déchirante, si Wes Studi est poignant, tout comme Rory Cochrane (qui retrouve Scott Cooper après « Strictly Criminal« ), « Hostiles« , c’est avant tout le meilleur rôle de Christian Bale. Jamais l’acteur n’aura été aussi touchant. Jamais le regard, les silences et les larmes de Christian Bale n’auront trouvé autant de sens. Jamais le parcours de l’un de ses personnages n’aura été aussi beau. Bref, l’acteur y est immense, et il nous laisse sans voix.

Si l’intrigue d’ »Hostiles » est un chef-d’œuvre (notons qu’on retrouve Scott Cooper au scénario), on retrouvera aussi ce qualificatif dans sa mise en scène. Il y a quelque chose d’épique qui se dégage d’ »Hostiles« . Ici, on retrouve un cinéma qu’on ne voit presque plus et ça fait du bien. Ici les lenteurs de la mise en scène trouvent tellement d’échos et construisent d’autant plus les personnages.

La mise en scène de Cooper est brutale, violente mais jamais gratuite. Elle est épurée, respectueuse des traditions, des univers. Le film nous envahit, et plonge la salle entière dans cette Amérique sauvage, aussi bien dans ses actes que dans sa nature. Bref, visuellement, il est prodigieux, tout en étant finalement extrêmement simple. Alors que le cinéma se fait de plus en plus démonstratif et commercial, Scott Cooper (depuis le début de sa carrière de réalisateur) a fait le pari inverse, en revenant à une certaine simplicité, il offre une sacrée claque pleine de caractère.

On notera aussi que le réalisateur offre un travail remarquable sur le son. Un travail qui pousse encore plus la sensation d’immersion, arrivant parfois à nous prendre littéralement aux tripes, nous submergeant d’émotion. Mention spéciale à Max Ritcher qui compose encore une fois une BO sublime, discrète et à la fois marquante.

Scott Cooper était jusque-là un réalisateur très intéressant, et même passionnant, mais avec « Hostiles« , il entre définitivement dans la cours des grands et s’il ne fallait retenir qu’un film cette semaine, nul doute que ce serait « Hostiles » !

Note : 20/20

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Par Cinéted

3 réflexions sur « Hostiles – Western Sauvage »

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