novembre 2, 2024

Boulevard de la Mort

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Titre Original : Death Proof

De : Quentin Tarantino

Avec Kurt Russell, Rosario Dawson, Zoe Bell, Sydney Tamiia Poitier

Année: 2007

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame, Thriller

Résumé :

C’est à la tombée du jour que Jungle Julia, la DJ la plus sexy d’Austin, peut enfin se détendre avec ses meilleures copines, Shanna et Arlene. Ce TRIO INFERNAL, qui vit la nuit, attire les regards dans tous les bars et dancings du Texas. Mais l’attention dont ces trois jeunes femmes sont l’objet n’est pas forcément innocente.
C’est ainsi que Mike, cascadeur au visage balafré et inquiétant, est sur leurs traces, tapi dans sa voiture indestructible. Tandis que Julia et ses copines sirotent leurs bières, Mike fait vrombir le moteur de son bolide menaçant…

Avis :

Avec son pote de toujours Robert Rodriguez, Quentin Tarantino a voulu rendre hommage aux films de série Z qu’il aime tant. Les deux ont alors sorti de leur chapeau le « Grindhouse », deux films aux allures plus que rétro. Si le film de Robert Rodriguez, « Planète Terreur » est complètement barré, celui de Tarantino « Boulevard de la mort » est plus spécial dans son genre. Pour beaucoup c’est le moins bon de son réalisateur, mais moi c’est l’un de mes préférés de Tarantino. Je le trouve fascinant et génial du début à la fin.

Stuntman Mike est un cascadeur qui a roulé sa bosse. Au volant de sa Dodge Charger RT, préparée pour affronter toutes les cascades possibles et imaginables, Stuntman Mike défie la mort et la provoque aussi. Car le bonhomme est très loin d’être un gentil. Non, lui il prend son pied en suivant des pouliches en voiture et s’amuse à provoquer des accidents mortels pour ces dernières.

Dans « Boulevard de la mort » on va suivre « deux » de ses cibles.

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« Boulevard de la mort » est un chef-d’œuvre pour les cinéphiles. C’est un film complètement barré, sexy et agressif, dans une ambiance très seventies qui me plait énormément. C’est un film que je trouve très sous-estimé dans la carrière du réalisateur. C’est vrai qu’il sort radicalement de ce que le cinéaste a l’habitude de nous offrir. Moins rythmé, moins d’action, mais ça n’en est pas moins un film très Tarantinesque.

Le style du film est impeccable, l’œuvre se divise en deux parties, deux paires de victimes, deux styles très différents. La première partie est basée sur la musique, c’est là que l’ambiance seventies est la plus présente. Cette première partie d’une cinquantaine de minutes nous présente des filles, de vraies bombes qui vont nous passer sexe et musique. Cette partie nous présente aussi la façon d’opérer de Stuntman Mike. C’est vrai qu’il ne se passe trop rien, certains pourront trouver ça lourd, mais l’ambiance unique de la mise en scène, la BO qui déchire, il y a tellement de bons titres qui passent de ce Jukebox, il y a de l’humour et une bonne forme de tension aussi et puis la beauté des dialogues font que moi, je ne vois pas le film passer. Tarantino fait tenir presque tout son film sur la force des dialogues.

Cette première partie est très rétro aussi dans sa mise en scène, en dehors de la photographie volontairement vieille comme si la bobine du film avait été vue et revue des centaines de fois qu’elle est abîmée et qu’il lui manque carrément des parties de film, le réalisateur développe des plans et des séquences qui font très vieillots. C’est terrible il maîtrise tout bien et du coup avec le génie qui l’habite, nous offre un film unique et particulier dans le paysage du cinéma d’aujourd’hui.

Puis arrive la deuxième partie du film, amenée par une transition clin d’œil à « Kill Bill« , d’ailleurs le film fourmille de clins d’œil et autres références à des films que le réalisateur aime.

La deuxième partie fait moins vintage dans son support, l’image est plus nette, plus claire, le rythme est différent, mais l’ambiance que dégage ce segment est tout aussi rétro que la première. Que ce soit dans la tenue dans filles, ou alors les vieilles bagnoles. Cette deuxième partie est plus rythmée pourtant il se passe autant de choses que dans la première, hors la fin démentielle.

Si la première partie était basée sur le cul et la musique, celle-ci sera basée sur le cul et les bagnoles, soutenue par des dialogues entre filles très crus et francs. C’est drôle et léger, j’adore les vannes qu’elles se balancent, il y a un vrai truc qui se dégage de leur scène, l’ambiance de copine est très bien rendue. Puis l’histoire avance, avec toujours la tension de Stuntman Mike qui plane au-dessus de leur tête.

Et là, enfin, on arrive à ce moment d’anthologie, cette course poursuite hallucinante, à l’ancienne. Tarantino nous offre la plus belle course poursuite des années 2000, simple et efficace, taule contre taule, les bagnoles s’entrechoquent, c’est jubilatoire ! Extrêmement bien filmé, monté c’est du très grand art. Le film change d’un coup de direction et surprend par les rebondissements de cette course poursuite. Cette dernière séquence est tout simplement affolante et ce final un peu nase, très très drôle et improbable est parfait !

Pour ce film Quentin Tarantino a fait appel à une très belle brochette de pouliches toutes plus talentueuses les unes que les autres. Dans la première partie on trouve la belle Sydney Tamiia Poitier, fabuleuse, Vanessa Ferlito pour une séance de Lap dance qu’on n’est pas prêt d’oublier, Rose McGowan en blonde plus que platine c’est troublant et Jordan Ladd sympathique, mais pas essentielle. Pour la deuxième partie c’est autre chose, on trouve Zoé Bell dans son propre rôle, celui d’une cascadeuse et l’actrice va nous réserver une très bonne scène. Il y a aussi Rosario Dawson que je trouve géniale dans le rôle d’une maquilleuse, faussement gourde, Tracie Thoms qui prend un pied pas possible à conduire sa belle bagnole et Mary Elizabeth Winstead dans le rôle d’une cheerleader, qui va lui coller à la peau un bon moment tant elle est bien dans ce petit rôle. Au milieu de toutes ses belles femmes comme souvent dans ses films, Quentin Tarantino ressuscite un acteur. Là c’est Kurt Russell qui s’y colle et l’acteur est complètement réinventé devant la caméra du cinéaste. Il en impose, il est excellent, terrible, charismatique, il n’a pas été aussi bon depuis tellement longtemps qu’on remercie Tarantino de l’avoir engagé pour ce rôle, parce que ça fait du bien de le voir dans un tel rôle. On trouve aussi Michael Bacall et Eli Roth pour une scène dans un bar vraiment drôle. Il faut noter aussi qu’on trouve le personnage du Dr. Dakota Block, joué par Marley Shelton qui reliera ce film à celui de Rodriguez.

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Moi je trouve ce film génial, fascinant et parfait. C’est un film que je trouve injustement boudé dans la carrière du réalisateur. Tarantino nous bouscule et nous dépayse dans nos repères avec « Boulevard de la mort« . Il nous emmène dans un univers terrible. C’est inhabituel, déjanté dans son genre et totalement imprévisible. C’est un film qui a du caractère, qu’on n’est pas prêt de revoir de sitôt.

Note : 19/20

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Par Cinéted

Une réflexion sur « Boulevard de la Mort »

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