avril 26, 2024

Resident Evil: Bienvenue à Raccoon City – Pire que Paul W.S. Anderson?

Titre Original : Resident Evil : Welcome to Raccoon City

De : Johannes Roberts

Avec Kaya Scodelario, Hannah John-Kamen, Robbie Amell, Tom Hopper

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Horreur

Résumé :

Autrefois le siège en plein essor du géant pharmaceutique Umbrella Corporation, Raccoon City est aujourd’hui une ville à l’agonie. L’exode de la société a laissé la ville en friche… et un grand mal se prépare sous la surface. Lorsque celui-ci se déchaîne, les habitants de la ville sont à jamais… changés… et un petit groupe de survivants doit travailler ensemble pour découvrir la vérité sur Umbrella et survivre à la nuit.

Avis :

Johannes Roberts est un réalisateur britannique qui a su se faire une jolie petite réputation. Débutant sa carrière au tout début des années 2000, c’est surtout en 2010 qu’il se fait vraiment remarquer avec le thriller horrifique « F« . D’ailleurs, le cinéma d’horreur, c’est un peu le credo de Johannes Roberts à qui l’on doit ces dernières années des films comme « Storage 24« , « 47 Meters Down » et sa suite, ou encore « Strangers : Prey at Night« .

On le sait tous, la franchise « Resident Evil« , entre 2002 et 2017, fut le bébé de Paul W.S. Anderson qui a réalisé quatre films sur les métrages existants. Craquage complet, en roue libre totale, frisant le n’importe quoi et pataugeant au ralenti dans le mauvais goût, l’aventure Andersonienne s’est arrêtée en 2017 avec un « … Chapitre Final » qui osait ne pas en être un.

Bref, du coup, comme la franchise avait assez souffert, on reboote le tout, et voici donc qu’arrive un nouveau « Resident Evil » avec un nouveau directeur et un nouveau casting, pour une nouvelle déception. Une déception qui ferait même presque passer le premier film de Paul W.S. Anderson pour un chef-d’œuvre, c’est dire !

Après avoir fui pendant des années Raccoon City, Claire se voit obligée de revenir. Or, Claire n’a pas choisi le bon moment, car cette nuit-là, le destin de la ville va basculer, car un mal tapi sous la surface vient de s’échapper…

Oh bah merde… Oui, je sais, c’est un peu vulgaire quand même, mais c’est bien cette réflexion qui m’est venue une fois que j’ai pu retrouver mon cerveau à la fin de ce nouveau « Resident Evil« . Pourtant, je suis plutôt bon public, voire même un peu trop. Avec « Resident Evil« , je n’attendais pas non plus un chef-d’œuvre d’horreur. Non, je me serais même contenté d’un petit film de zombies divertissant, bien foutu et qui aurait, l’espace de deux ou trois scènes, réussi à faire son petit effet. Malheureusement pour moi, comme pour Johannes Roberts, comme pour le film en lui-même, les acteurs qui jouent dedans et le reste des spectateurs qui quittaient la salle, Johannes Roberts n’aura même pas réussi à nous offrir ce minimum. C’est bien simple, ici, tout, absolument tout, est raté. On pourrait même dire que c’est magnifiquement raté, tant c’est un raté dans les grandes règles de l’art.

Ainsi, il est difficile de savoir par où commencer tant rien ne va, tant on s’ennuie grandement et tant on ne comprend rien à cette histoire. Si l’on se tourne du côté de la mise en scène de Johannes Roberts, force est de constater que ça ne fonctionne pas le moins du monde. Après une ouverture ennuyante au possible, qui ne raconte rien, le film va vite enchaîner les rebondissements, et alors même qu’il y a une volonté de faire un film qui bouge en permanence, il n’y a rien à faire, on s’emmerde. Et l’on s’emmerde d’autant plus que visuel comme technique (hormis une scène éclairée au briquet et une autre éclairée à coups de feu) le film ne propose rien. Sans personnalité, foirant en beauté sa tension et ses scènes où l’on sent pourtant que Johannes Roberts avait l’intention de nous faire flipper, on ajoutera à cela des effets spéciaux dégueulasses. Vieillot et dépassé avant l’heure, à plus d’un instant, on peut se demander si le film est réellement fini. En fait, le seul élément qui est sympathique, c’est le score de Mark Korven qui enveloppe plutôt bien les scènes, mais malheureusement, les scènes en elles-mêmes ne marchent pas.

Si l’on regarde du côté des acteurs, là aussi rien ne fonctionne. Pourtant, on sent bien qu’ils y croient et qu’ils font de leur mieux, et s’ils peuvent être bons, malheureusement pour eux, ils sont trop lisses et trop beaux pour ces personnages. Puis en plus de ça, ils tiennent des personnages débiles au possible qu’on ne comprend pas et là, on est obligé de mentionner Avan Jogia dont le personnage est sûrement la définition incarnée du n’importe quoi. Même le doberman zombi est débile, c’est dingue !

Car oui, le point le plus noir de ce film, c’est bien sa compréhension, et par conséquent son scénario. On aurait pu passer à côté de scènes mal foutues et d’acteurs mal choisis, le film de Johannes Roberts tenait un bon script, mais ici, c’est un peu le menu maxi best of de l’ensemble. Incohérent, partant dans tous les sens, improbable, et surtout ne racontant pas grand-chose. C’est bien simple, on quitte le film avec une tonne de questions qui n’ont même pas l’esquisse d’une réponse. Mieux encore, on peut prendre le scénario scène par scène, action par action et poser la question de pourquoi ? L’affiche nous vend que l’on va découvrir les origines du mal, c’est très bien, mais là encore, le film n’explore rien. On ne sait pas vraiment comment ça commence, on ne sait pas pourquoi cette nuit-là, on ne sait pas comment ça se propage dans la ville, on n’en comprend pas l’arrivée de créatures qui sortent de nulle part, tout comme on ne comprend pas certains personnages et à quoi ils servent. On ne comprend pas les flashbacks qui n’apportent que des questions. On ne comprend pas les trahisons qui n’ont pas de sens, tout comme on ne comprend pas les motivations du méchant scientifique tout pas beau… Bref, il n’y a rien qui va dans ce scénario, et l’on se demande si un jour, quelqu’un l’a lu avant de le valider.

Ce nouveau « Resident Evil » est donc un très beau raté. On ne pensait pas trouver plus mauvais que les films de Paul W.S. Anderson et bien, on se trompait, et on peut désormais compter sur Johannes Roberts pour nous le rappeler. Incompréhension et ennui sont les tristes maîtres mots de ce reboot. Bref, un sacré navet, qui n’aura même pas réussi à aller dans le nanar pour nous amuser.

Note : 05/20

Par Cinéted

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