De : Fred Cavayé
Avec Dany Boon, Laurence Arné, Noémie Schmidt, Patrick Ridremont
Année : 2016
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
François Gautier est radin ! Economiser le met en joie, payer lui provoque des suées. Sa vie est réglée dans l’unique but de ne jamais rien dépenser. Une vie qui va basculer en une seule journée : il tombe amoureux et découvre qu’il a une fille dont il ignorait l’existence. Obligé de mentir afin de cacher son terrible défaut, ce sera pour François le début des problèmes. Car mentir peut parfois coûter cher. Très cher…
Avis :
Il y a huit ans maintenant débarquait sur nos écrans « Pour elle« , le premier long métrage d’un certain Fred Cavayé. Excellent polar, détenant une très bonne tension, Fred Cavayé a attiré l’œil de suite sur lui. Depuis, le réalisateur a offert deux autres bons polars « À bout portant » et « Mea Culpa« . Il a aussi travaillé sur « Les Infidèles« , un ensemble de courts-métrages inégal. Puis le réalisateur s’est même payé le culot et le luxe de dire Fuck à Hollywood quand ces derniers sont venus le voir pour qu’il réalise « Die hard 5« .
Donc après trois bons polars, Fred Cavayé a voulu partir explorer d’autres horizons et c’est du côté de la comédie qu’il s’est tourné. Fred Cavayé qui s’essaie à la comédie, pourquoi au vu du talent du réalisateur ? Puis quand on lit le synopsis, l’idée est bonne et drôle, et l’on pouvait d’ores et déjà imaginer des situations cocasses et amusantes. Mais voilà, les espoirs vont s’envoler très vite et ce qui aurait pu être une comédie amusante va devenir à la longue un film lourd, agaçant, poussant la caricature du radin jusqu’au bout du bout, si bien que ça n’a plus de sens et que les gags tombent à l’eau… C’est franchement dommage…
François Gautier est ce que l’on peut appeler une pince. Depuis tout petit, François fait des économies pour ne manquer de rien. Il est même si radin que ça l’a coupé du monde. Tout le monde le déteste et lui ferait n’importe quoi pour faire la moindre économie. Dans cette optique de vie, François n’a jamais pu garder une femme et encore moins avoir des enfants, ce qui l’arrange bien, puisque les enfants, ça coûte cher. Mais manque de pot pour lui, sa « radinerie » le rattrape, et c’est en achetant des capotes de mauvaise qualité à Emmaüs, qu’il a finalement eu un enfant, voilà seize ans et il va le découvrir quand une jeune fille vient frapper un soir à sa porte, pour faire connaissance avec lui.
Une comédie Made in Fred Cavayé, on avait envie d’y croire, surtout que dans la bande-annonce, plusieurs gags et réflexions étaient drôles. Mais c’est avec tristesse que le résultat fut déplorable.
Pourtant, « Radin ! » avait plutôt bien commencé et avait réuni pas mal d’ingrédients amusants. Le quotidien du radin au départ est amusant. Le fait que lui, qui ne veut pas entendre parler d’enfant, se retrouve avec un enfant est plaisant. Fred Cavayé n’en fait pas trop sur le départ, arrivant à mesurer sa comédie et son acteur. On sourit et deux/trois répliques font vraiment rire. Avec l’arrivée de cet enfant, enfin de cette adolescente, dans la vie de cet homme, on se disait bien que le film deviendrait alors plus piquant, devant le drame absolu qui se joue pour cet homme. Bien entendu, on s’attendait aussi à ce que le scénario devienne convenu, allant sur les chemins de la rédemption. Et dans un sens, c’est ce qu’il va faire, mais en nettement moins bien que ce que l’on avait espéré.
Alors que tout était bien parti, « Radin ! » s’essouffle. Plus aucun piquant, le film commence à se répéter. On a la désagréable impression que Fred Cavayé a très vite fait le tour de son scénario et comme il est vide, jusqu’à son final qui rehaussera un peu les choses, il va lui falloir combler en attendant. Et comment combler ? Et bien en insistant très lourdement sur le côté radin de son personnage, si bien qu’il finit par ressembler à rien de connu. En fait, « Radin ! » devient la caricature de la caricature et c’est franchement lourd. Le fil du scénario devient alors totalement gratuit et tout, absolument tout, est prétexte à tomber dans le gag du radin, sauf que ça ne fonctionne pas. Il y aura bien la fin qui relève un peu le film, mais malheureusement, une fois la « surprise » passée, on déplorera la facilité d’un scénario ô combien prévisible et peu emballant.
Si Dany Boon arrivait à être juste au début du film, il va être à l’image du scénario, c’est-à-dire qu’une fois que le film s’étire et se répète, Dany Boon va devenir de plus en plus survolté et agaçant et son personnage de moins en moins crédible. Ce que l’on craignait fini même par arriver et « Radin ! » se transforme en Dany Boon show et là où l’on aurait pu et l’on aurait dû être touché par ce personnage, l’excès de la caricature fait qu’on ne l’est pas malheureusement. Et ce sont bien les personnages qui gravitent autour de Dany Boon qui vont être le plus intéressant, notamment Noémie Schmidt qui joue sa fille. Un personnage simple, sobre et surtout touchant. Puis la jeune actrice est excellente.
« Radin ! » est donc une belle déception. Déception dans le sens où le film était bien parti et avait réussi à faire rire jusqu’à devenir une caricature. Puis c’est une belle déception, car la réalisation vient d’un réalisateur qui avait tout bon jusqu’ici. On espère donc que ce « Radin ! » n’est qu’une mauvaise pioche dans la belle filmographie de Fred Cavayé et l’on attend le prochain avec curiosité. Restons optimistes.
Note : 06/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8hmQFU2hpJM[/youtube]
Par Cinéted
2 réflexions sur « Radin! »