novembre 16, 2025

1914 – Viribus Unitis

Avis :

Fondé en 2014, les ukrainiens de chez 1914 ont trouvé comme cheval de bataille la Première Guerre mondiale, comme leur nom l’indique. Signant dès 2015 un premier album chez le label Archaic Sound, ils signeront chez Napalm Records en 2021 pour leur excellent troisième effort studio, Where Fear and Weapons Meet, évoquant encore et toujours la guerre des tranchées et des batailles particulières. Nous n’avions plus de nouvelles du groupe depuis quatre ans, si ce n’est un EP qui était une extension de l’album susmentionné. Viribus Unitis arrive alors à point nommé, après quelques jours seulement de l’armistice de la Grande Guerre, et on peut dire que les ukrainiens sont en grande forme. S’appuyant sur des batailles qui ont eu lieu chaque année de la guerre, le combo nous sert un sympathique Blackened Death métal, délaissant un poil le Doom, pour quelque chose de plus frontal.

Comme tout bon album de ce genre qui se respecte, on a droit à une introduction. War In (The Beginning of the Fall) ne sera pas un titre instrumental, mais bel et bien un chant issu de la Première Guerre mondiale, et qui semble sortir d’un vieux gramophone. En faisant cela, le groupe nous plonge dans le passé, au plus proche de ces soldats qui vont vivre un enfer. Les choses sérieuses commencent alors avec 1914 (The Siege of Przemysl). Dès le début, on va bien entendre que le côté Doom est passé aux oubliettes. La batterie blaste comme une cochonne, le chant en growl est puissant, à la lisière du Black, et on va se prendre des riffs de guitares dans la tronche avec une certaine virulence. Le break, qui renoue avec l’intro, permet de faire une pause avant de se reprendre un gros coup de matraque.

1915 (Easter Battle for the Zwinin Ridge) sera un morceau-fleuve. Ici, on dépasse les neuf minutes d’écoute, et on y retrouvera un peu des ingrédients doomy. Ils sont discrets, mais prennent surtout place lors du long break qui habite le centre du titre, offrant quelque chose de plus éthéré dans son ambiance, mais aussi de plus lourd dans ses riffs. Le titre est maîtrisé à la perfection et ne laisse aucune place à l’ennui. 1916 (The Südtirol Offensive) reviendra à quelque chose de plus simpliste dans sa construction. On aura droit à du blast et des riffs véloces, octroyant alors un côté purement Blackened Death à l’ensemble. Puis 1917 (The Isonzo Front) continue cette offensive assez agressive, en jouant continuellement sur les textures des riffs et des rythmiques. Le morceau est puissant et ne laisse aucun répit, prouvant alors la grande forme de la formation.

A partir de là, les ukrainiens vont donner à l’année 1918 une importance toute particulière, puisque cette année sera divisée en trois chansons distinctes. La première, 1918 pt 1 : WIA (Wounded in Action) allonge un riff lourd et puissant, qui peut emprunter au Doom, avant de partir vers quelque chose de plus épais. C’est sur ce titre que l’on ressent l’héritage doomy des ukrainiens qui peaufinent toujours leur ambiance. 1918 Pt 2 : POW (Prisoner of War) sera plus rugueux et avec une atmosphère vraiment inquiétante. Pour donner plus de poids à ce titre, on retrouvera le chanteur Christopher Scott du groupe Precious Death, ce qui donne plus de rugosité au titre. La rythmique étant plus lente et les riffs plus lourds, on reste encore dans un aspect Doom plus prégnant que dans les autres morceaux de l’album. Et ce n’est pas pour nous déplaire !

1918 Pt 3 : ADE (A Duty to Escape) va afficher un autre regard sur la formation de Lviv. En s’octroyant les services du chanteur Aaron Stainthrope, récemment viré du groupe My Dying Bride, on a un chant clair profond et suave qui offre une autre dimension au titre. Tout en gardant un aspect très virulent, on est touché par cet élan légèrement gothique qui fait du bien. Puis 1919 (The Home Where I Died) va partir vers les contrées étranges d’un Post-indus émouvant et mélancolique. Avec Jérôme Reuter du groupe luxembourgeois Rome, 1914 offre une conclusion d’une beauté rare, et qui surprend dans cet album, alors très virulent et percutant. Mais cela correspond aussi à la fin de la guerre, à la paix factice qui ne va pas durer, et c’est très bien trouvé. Puis War Out (The End ?) clôturera totalement l’album comme son intro.

Au final, Viribus Unitis, le dernier album de 1914, est encore une fois une belle réussite, dans un genre qui n’est clairement pas évident. Les ukrainiens fournissent un savant mélange de Death, de Black et de Doom, ce qui colle parfaitement aux récits guerriers de la Grande Guerre, et cela sans jamais faire dans la redite. Bref, un quatrième album qui confirme le statut de la formation, qui fait depuis un moment forte impression !

  • War In (The Beginning of the Fall)
  • 1914 (The Siege of Przemysl)
  • 1915 (Easter Battle for the Zwining Ridge)
  • 1916 (The Südtirol Offensive)
  • 1917 (The Isonzo Front)
  • 1918 Pt 1 : WIA (Wounded in Action)
  • 1918 Pt 2 : POW (Prisoner of War) feat Christopher Scott
  • 1918 Pt 3 : ADE (A Duty to Escape) feat Aaron Stainthorpe
  • 1919 (The Home Where I Died) feat Jérôme Reuter
  • War Out (The End ?)

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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