
Titre Original : Playdate
De : Luke Greenfield
Avec Kevin James, Alan Ritchson, Benjamin Pajak, Banks Pierce
Année : 2025
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Action
Résumé :
Brian vient d’être licencié de son travail et devient, contre toute attente, père au foyer de son fils de 10 ans. Il accepte une invitation à jouer avec Jeff, un autre père au foyer, qui s’avère être une personne imprévisible. Bientôt, les pères et fils vont connaître une journée mouvementée…
Avis :
La comédie d’action, un peu comme la comédie horrifique, est un genre qui est très difficile à réussir, car il faut constamment trouver le juste équilibre entre les genres. Bien souvent associé aux buddy movies, à savoir deux types de personnalité opposée qui doivent coopérer pour réussir une mission, la comédie d’action a ses références indétrônables comme L’Arme Fatale ou Bad Boys par exemple. Voulant certainement sortir de son carcan de golgoth ultra musclé que lui a valu la série Reacher, Alan Ritchson essaye de profiter de son physique pour faire d’autres films, où il se met un peu plus en danger. Néanmoins, les clichés ne sont jamais évidents à effacer, et l’acteur aura toujours ce rôle qui lui collera à la peau. Producteur à ses heures perdues, on le retrouve aujourd’hui dans une comédie d’action avec Une Journée Incontrôlable (Playdate en v.o.), directement disponible sur Prime Video.

S’acoquinant les services de Kevin James, l’un des chancres de l’humour américain, Alan Ritchson va tenter de jouer les gros bras un peu benêt dans un film qui manque cruellement d’un peu de tout. Commençons par le scénario. On se place aux côtés de Brian, un beau-père qui aimerait bien que son beau-fils soit un peu plus sportif, au lieu de préférer la danse. Un peu désemparé, il essaye pourtant de bien faire son rôle de père. Les choses prennent rapidement un autre tournant lorsqu’il se fait licencier, que sa femme reprend le travail, et qu’il est obligé de devenir père au foyer. Il essaye alors de créer des liens avec son « fils » via le sport, mais les choses ne marchent pas forcément. En allant au parc, il rencontre Jeff, un autre père au foyer avec son fils, sauf que les deux semblent très sportifs.
« Le fond de l’histoire est très lisse »
Déjà, dès ce démarrage, on a compris où le film voulait aller. Deux types que tout oppose vont faire connaissance, et il va leur arriver des bricoles. Des bricoles qui prennent de grandes proportions lorsque Jeff et son fils sont pris en chasse par des type armés jusqu’aux dents, et que Brian et son fils sont pris dans cette spirale. Bien sûr, les choses vont se dévoiler au fur et à mesure de l’intrigue, même si tout reste téléphoné et très attendu. L’histoire n’est pas fine pour un sou. On devine rapidement que quelque chose cloche dans le comportement du petit garçon de Jeff, doté d’une force surhumaine, étant mutique et refaisant tout ce qui l’entoure. Sans réel surprise, on grille le pitch dès le début, et les révélations finales ne changeront rien, succombant à une facilité crasse. Mais ce n’est pas tout.
Le fond de l’histoire est très lisse, et rien ne viendra nous titiller le cervelet. Ici, il est question de paternité et de mettre des pères au foyer plutôt que des mères. Ces dernières sont symbolisées via une « mafia » de mères à la dérive, qui laissent leurs gamins au parc le matin, puis filent au resto le midi pour se bourrer la gueule. Une vision étriquée qui essaye de servir un rebond comique qui ne marche jamais. Au-delà de ça, on retrouve deux pères un peu paumés, l’un qui ne comprend pas la passion de son fils pour la danse et les arts, alors que lui est plutôt sportif, et un autre qui se sent incapable d’être père, et fait semblant de se débrouiller comme il faut. C’est très faible, mais c’est surtout fait de façon frontale, sans aucune finesse.
« même les seconds rôles sont mauvais »
Et la fin ne réservera aucune surprise sinon celle de conforter les pères dans leur rôle, qui malgré leurs défauts demeurent des papas respectables et aimants, et que personne n’est parfait. Il est étrange de savoir qu’Alan Ritchson a posé des billets pour faire ce film, qui est d’une banalité affligeante. D’ailleurs, l’acteur ne semble pas à l’aise dans la peau de ce papa improvisé qui castagne tout ce qui bouge. Il n’est pas crédible et n’arrive pas à faire passer des émotions. Il en va de même avec Kevin James, qui récite ses tirades sans aucune passion ou envie de bien faire. Vu que le film repose uniquement sur leurs épaules, c’est très compliqué de ressentir le moindre attachement. D’autant plus que les deux jeunes acteurs qui jouent les enfants sont d’une nullité impressionnante ! Et même les seconds rôles sont mauvais, à l’image d’Isla Fischer en daronne désabusée.
Alors oui, le rythme est cependant relativement relevé. Il y a rarement des pauses, et on sent que le réalisateur veut mettre le paquet sur les situations de courses-poursuites ou de bastons. Mais encore une fois, ce n’est pas très intéressant car c’est filmé avec le cul. Enfin, disons que c’est plat et sans aucune volonté de faire du cinéma qui claque à l’œil. C’est plat. Sans compter que tout cela souffre d’un montage chaotique. Dès qu’il y a de l’action, les coupures sont très nombreuses, on peut y déceler d’énormes faux-raccords, et il est difficile de ne pas y faire un parallèle avec les Spy Kids tant tout cela sent le réchauffé. Ajoutons à cela de multiples références à d’autres films, des effets spéciaux dégueulasses, certains moments vraiment kitschs sur la fin ainsi qu’un bêtisier en guise de générique pour faire passer la pilule, et la coupe est pleine.

Au final, Une Journée Incontrôlable vient rejoindre la longue liste des comédies sans aucun intérêt qui bénéficie d’une diffusion accrue via les plateformes de streaming. Doté d’un scénario enfantin et sans aucun intérêt, le film de Luke Greenfield se paye en prime une réalisation fade qui ne cherche aucunement à faire du beau, ainsi que des acteurs qui n’arrivent jamais à faire passer la moindre émotion. Bref, un film à destination des enfants, et encore…
Note : 06/20
Par AqME
