De : Renny Harlin
Avec Viggo Mortensen, Lane Smith, Chelsea Field, Lincoln Kilpatrick
Année: 1988
Pays: Etats-Unis
Genre: Horreur
Résumé:
L’esprit d’un prisonnier mort de longue date crie vengeance…
Avis:
Renny Harlin, c’est le plus américain des réalisateurs finlandais. Conscient qu’il n’arriverait pas à ce qu’il veut chez lui, Renny Harlin immigre aux Etats-Unis au début des années 80. Une fois là-bas, il fait ses armes tout d’abord avec « Born American« , un petit film abordant la guerre froide. Le film est plus que méconnu aujourd’hui et reste difficilement trouvable. Par la suite, Renny Harlin change de direction et s’engage dans l’horreur teintée de fantastique et c’est sur ce deuxième film qu’on va s’arrêter aujourd’hui.
« Prison » est d’un film d’horreur sorti en 1988 qui est quelque peu oublié de nos jours et malgré le fait qu’il ait quand même pris un sacré court de vieux, ce deuxième métrage signé Renny Harlin mérite toutefois qu’on s’y intéresse de nouveau, puisque le film est cool, il est rétro, il propose quelque chose en termes de cinéma, il s’assume avec son histoire de fantôme en prison et en plus de ça, on y trouve Viggo Mortensen à ses débuts… Franchement, pourquoi ne pas y aller ?
Ethan Sharpe vient d’être nommé directeur dans une prison qui fut remise en état après qu’elle fut abandonnée à la fin des années 60. Sharpe compte bien gérer la prison et surtout ses détenus d’une main de fer. Mais très vite après l’ouverture et l’arrivée des détenus, des phénomènes étranges surviennent et bientôt, les cadavres commencent à s’empiler. Là, au milieu de ces murs faits de béton et de fer, un esprit attend sa vengeance…
Envie d’un moment d’horreur venu d’une autre époque ? Alors n’hésitez pas et jetez un œil au « Prison » de Renny Harlin. Certes, le film a plutôt mal vieilli et que ce soit dans son intrigue tirée par les cheveux ou encore son visuel avec certains effets spéciaux qui ont pris un sacré coup, « Prison« , pour l’apprécier, est un film qu’il faut incontestablement remettre dans son époque. « Prison » a ce charme et cette liberté des années 80 et c’est sans doute pour cela qu’il est un film qu’on a tendance à bien plus affectionner qu’à vraiment apprécier.
Écrit en partie par Renny Harlin, « Prison« , c’est un scénario qui est tiré par les cheveux, qui a tendance parfois à en faire trop. Pour ce deuxième film, Renny Harlin nous parle ici de l’esprit vengeur d’un homme qui a grillé sur la chaise électrique vingt ans plus tôt et qui attendait son heure pour venir tuer matons, détenus et surtout le directeur, contre qui il a un terrible grief.
Sur le papier, il est vrai que cette intrigue prête presque à sourire et pourtant, à l’écran, « Prison » est un film qui a son charme et c’est un film qui, dans la mesure de son possible, fonctionne bien. Renny Harlin sait ce qu’il a entre les mains et entre absurde et sérieux, le réalisateur nous entraîne dans un film qui est généreux, fun (malgré lui aujourd’hui), gore, plusieurs scènes, mêmes si elles ont vieilli, restent assez dégueulasses dans un sens et surtout, « Prison » est un film qui propose quelque chose en terme de cinéma. « Prison« , c’est un film qui a envie de proposer du neuf et qui est, dans son idée, original. Faire de l’horreur, mélangé à du fantastique et du gore avec un film de prison, franchement on n’a vraiment pas beaucoup de titres qui viennent en tête et rien que pour cela, « Prison » mérite qu’on s’y intéresse.
Ce qui est cool en plus du spectacle old shool que Renny Harlin offre, c’est l’écriture de ses personnages, qui sont tous génialement dans la caricature. Ici, on croise un directeur qui est presque l’incarnation d’un démon. Directeur génialement tenu par Lane Smith qui s’en donne à cœur joie. On trouve aussi tout un tas de détenus pour le meilleur comme pour le pire et parmi eux, il faut nommer un tout jeune Viggo Mortensen qui tient bien son personnage, malgré le fait qu’il n’a pas grand-chose pour lui.
Au final donc, « Prison » de Renny Harlin, c’est le genre de film qui ne vole pas bien haut, qui a pris un sacré coup de vieux, qui utilise et use beaucoup de clichés, mais c’est le genre de petit kif d’un soir. Rétro, old Shool, fun, barré, proposant quelque chose en termes de cinéma, même si c’est parfois raté ou maladroit. Bref, ce n’est peut-être pas inoubliable, mais on s’amuse, on ne boude pas notre plaisir et finalement, bon gré, mal gré, on passe un bon petit moment.
Note : 12/20
Par Cinéted