mars 19, 2024

Van Helsing

De : Stephen Sommers

Avec Hugh Jackman, Kate Beckinsale, Richard Roxburgh, David Wenham

Année : 2004

Pays : Etats-Unis

Genre : Fantastique, Action

Résumé :

Au cœur des Carpates, il est un monde de légendes et de mystères : la Transylvanie… Une terre où le mal règne en maître absolu, où le danger rôde dès le coucher du soleil, où prennent corps les monstres qui hantent nos cauchemars les plus secrets.
Van Helsing est un ténébreux professeur et chasseur de monstres. Sa mission l’amène à affronter de terribles êtres, parmi lesquels le loup-garou, la créature de Frankenstein ou encore le comte Dracula, qui, depuis des générations, persécute la famille de l’intrépide et aristocratique Anna Valerious.

Avis :

Que ce soit dans la littérature gothique et horrifique ou dans le Universal Monsters Universe des années 20/30/40, les créatures fantastiques ont toujours fasciné. Depuis des lustres, elles font l’objet de films, d’adaptations plus ou moins réussies et même de crossover dans des comics ou d’autres supports littéraires. Il n’en fallait pas moins pour qu’un type, à Hollywood, ait l’envie de tout mélanger pour faire un pot-pourri au sein d’un seul et même film. Et si la créature de Frankenstein a déjà rencontré Dracula dans d’anciens films (à la qualité douteuse avec les Deux Nigauds), rares sont les films qui tentent de mettre dans le même sac. Projet déjà dans les tuyaux en 1994, le film va trouver vie dans les mains de Stephen Sommers avec comme personnage central, Van Helsing dix ans plus tard. Et le résultat est… atterrant.

La laideur a un nom

La première chose qui frappe avec ce film, c’est sa mise en scène. Stephen Sommers est d’habitude un réalisateur qui a confiance en ses plans et qui ne joue pas forcément la surenchère et la multiplication des plans et coupures pour ses scènes. Sauf qu’ici, avec Van Helsing,on se retrouve avec un film complètement frénétique. Certes, l’ennui ne se fait jamais sentir, puisque le rythme est complètement dingue, mais le cinéaste ne prend jamais le temps de fournir de jolis tableaux. Alors que le film se veut dans la lignée des œuvres gothiques de l’âge d’or d’Hollywood pour ses décors, on se retrouve avec une bouillie numérique qui ne rend pas du tout hommage ni à l’homme, ni au film. C’est bien simple, c’est moche. Pourtant, certains passages auraient pu être beaux, comme la scène du bal, mais c’est laid.

Et c’est d’autant plus moche que les effets numériques sont tout simplement dégueulasses. Si l’introduction en noir et blanc, fervent hommage au Frankenstein de James Whale, peut faire illusion, on va vite se rendre compte des faiblesses techniques du métrage. Car même pour du 2004, c’est affreux et les incrustations sont ignobles. Le film prend le parti de mettre en avant des créatures au design intéressant, comme le loup-garou ou des diablotins qui seraient les rejetons de Dracula, ou encore les harpies, mais ça reste tout simplement immonde à regarder. De ce fait, comment dire que plus de seize ans plus tard, les effets spéciaux ne se sont pas arrangés et que Van Helsing est quasiment un calvaire à regarder. Tout pâtit de cette bouillie numérique, que ce soit les décors, la mise en scène ou encore l’histoire en elle-même.

La bêtise a aussi un nom

Outre l’aspect graphique qui était déjà vieux à sa sortie, Van Helsing va aussi proposer un scénario d’une ânerie sans faille. Dans les grandes lignes, Dracula recherche la créature de Frankenstein car elle possède le secret de la vie. Cela permettrait au comte d’avoir un cœur, de ressentir des émotions, mais aussi de créer une petite armée de diablotins, ses enfants, qui arrêteraient d’exploser en quelques minutes. Sauf que voilà, l’Eglise envoie Van Helsing arrêter le comte et aider une jeune femme dont la famille se bat contre le vampire depuis des générations. Et là, on va avoir droit à de la bagarre, des affrontements et, bien évidemment, des bisous. Le concept est stupide, et il ne sert finalement qu’à mettre en avant des créatures diverses et variées. On retrouvera donc des vampires, des loups-garous ou encore le bossu.

Mais ce pot-pourri ne sert pas à grand-chose, si ce n’est à aligner les références. Des références mal digérées qui ne sont là que pour satisfaire les aficionados de gothique, et encore, ces derniers seront forcément déçus par la direction artistique du bousin. Le film essaye alors de se rattraper sur son personnage central. Van Helsing est un guerrier, il balance des vannes et se veut cool. De son allure qui rappelle Alucard du manga Helsing à son bagou, tout est fait pour que l’on ressente de la sympathie envers ce personnage. Dans les faits, on s’en fout. Son background est balancé à la va-vite et on ne revient jamais dessus. Même les personnages secondaires sont pénibles. L’acolyte qui balance des blagues est cliché au possible. La jeune femme sexy est totalement inintéressante. Et que dire des méchants, dont un Dracula d’une fadeur rarement atteinte.

Le fond du fond

Après tous ces défauts, il est bien difficile de se raccrocher à des wagons pour apprécier le film. Il est même difficilement concevable que ce soit Stephen Sommers à la réalisation. Le film est un divertissement frénétique, certes, mais quand il n’y a rien à se raccrocher, pas même un petit message intelligent, on reste grandement sur notre faim. Et ce n’est pas le casting qui va venir nous rassurer. Hugh Jackman est convaincant dans son rôle, mais c’est bien le seul. Kate Beckinsale, alors en pleine vague vampirique avec Underworld, signe une composition sexy, mais c’est son seul atout. Concrètement, elle ne sert pas à grand-chose dans le métrage. Et que dire de David Wenham en moine inventeur et pervers (il demande à baiser une nana après l’avoir sauvée) ou encore Richard Roxburgh en Dracula qui en fait des caisses pour rien. Là aussi, c’est la déception.

Au final, Van Helsing est un souvenir malmené. En effet, pour les nostalgiques qui ont découvert ce film au cinéma, et qui en avaient un bon souvenir, la redécouverte fait très mal. Non seulement le film est vide de sens et n’a rien de bon dans son scénario, mais en plus de cela, il est d’une laideur rarement atteinte, surtout pour un blockbuster. Aujourd’hui, Van Helsing apparait comme un ratage quasi-total, qui ne trouve qu’un peu de chaleur dans son rythme effréné et dans un Hugh Jackman qui semble y croire. Et c’est peu de chose…

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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