Avis :
La musique, sous toutes ses formes, traversent les frontières et ne connait pas de limites. Néanmoins, en ce qui concerne certains genres, leur présence est quand même liée à la sensibilité du peuple pour l’écoute, et le métal, perçue comme une musique extrême, ne fait pas l’unanimité partout. Pourtant, on retrouve des groupes du Moyen-Orient, d’Afrique sub-saharienne ou encore d’Inde, mais tout cela demeure bien confidentiel. Pour ce qui est du dernier pays cité, on peut compter sur Bloodywood et son Folk Métal très énervé et très engagé politiquement parlant, mais aussi sur Against Evil. Groupe fondé en 2014, c’est avec des démos et un EP que la formation commence à faire parler d’elle, avant un premier album en 2018, All Hail the King. End of the Line est leur deuxième album, sorti en 2021, et c’est une très bonne surprise.
Si la formation, toujours stable depuis 2014, tend à jouer un Heavy assez classique, les indiens n’oublient pas d’instaurer des passages plus rugueux, avec des éléments Thrash et Speed qui viendront peaufiner l’ensemble. D’ailleurs, dès le premier titre, on ne va pas trop se tromper. The Sound of Violence déballe d’entrée de jeu tout ce que sait faire le groupe. On a droit à un riff velu, une rythmique ultra dynamique, une bonne mélodie, un chant clair maîtrisé et même un petit solo, qui sera le bémol du titre, car bien trop court. Mais en l’espace de quatre minutes, le groupe montre de quoi il est capable et titille notre curiosité pour la suite. Va-t-il se reposer sur ses lauriers et proposer la même chose ? Ou bien va-t-il encore nous surprendre en changeant de rythmique ? Et Speed Demon va rentrer dans la seconde catégorie.
L’introduction se fera via la ligne de basse qui claque bien, et par la suite, les guitares vont suivre pour partir vers un Speed Métal puissant et ultra jouissif. Il sera difficile de ne pas headbanger en rythme sur ce titre, et en plus de ça, la formation balance un refrain entêtant que l’on va vite chanter à tue-tête. Il s’agit certainement de l’un des meilleurs morceaux de l’album, et même son break est très méchant, annonçant un excellent solo, contrairement au titre précédent. Avec Out for Blood, le groupe surprend car il va partir vers quelque chose de plus commercial, mais qui demeure ultra jouissif au demeurant. Cela est dû à la participation de Billy Sheehan à la basse (Steve Vai entre autres) qui instaure un joli groove à l’ensemble du morceau. Bref, ce troisième titre fleure bon le tube à plein nez.
Derrière, avec Call to War, le groupe annonce la fin de la récréation et revient à un riff brutal et puissant. Si le chant clair manque un peu de puissance pour mieux appuyer l’ensemble, on est tout de même sur un morceau qui frappe fort et ne laisse rien au hasard. On pourrait presque y voir une référence au début de carrière de Bullet for my Valentine (toutes proportions gardées). Puis End of the Line va tenter d’instaurer un semblant d’ambiance, qui créera du liant avec la pochette, puisque l’on va entendre des types se faire exécuter sur la chaise électrique. Le titre est très bon, avec un riff plus léger que précédemment, renouant avec un Heavy plus classique, mais qui tient la route et ne baisse jamais de régime. Puis Sword of Power aura un petit côté Power qui fera amplement le taf.
Le dernier tiers de l’album demeurera tout autant réussi. Metal or Nothin’ sera une belle lettre d’amour à un genre musical parfois boudé dans certains pays, jugeant cela trop primitif, trop violent. Alors oui, c’est un peu plus léger que le reste de l’album, mais ça reste très bien fichu. Fearless sera un pur titre Speed qui déboule à trois cents à l’heure. C’est véloce, ça ne baisse jamais le tempo et on va se prendre une bonne tarte sur le coin de la gueule. Bref, un titre qui tire un peu sur le punk au niveau du chant, et c’est vraiment une excellente chose. Enfin, War Hero viendra clôturer l’album, et il forme une boucle avec la carrière du groupe, puisqu’il s’agit de la première démo de la formation, qu’ils ont ici réenregistré. Un bon titre, mais qui reste un peu en deçà du reste.
Au final, End of the Line, le deuxième album de Against Evil, est une sacrée bonne surprise. Le groupe indien fournit un Heavy teinté de Thrash et de Speed de qualité, fournissant une playlist qui ne faiblit à aucun moment, et garde bien sa ligne de conduite. C’est techniquement maîtrisé, la production est à la hauteur des attentes et globalement, tout le skeud vaut son petit coup d’oreille. Bref, un groupe à suivre de très près et qui semble promis à un bel avenir.
- The Sound of Violence
- Speed Demon
- Out for Blood feat Billy Sheehan
- Call to War
- End of the Line
- Sword of Power
- Metal or Nothin’
- Fearless
- War Hero
Note : 16/20
Par AqME