octobre 20, 2025

Sabaton – Legends

Avis :

Il y a des groupes qui divisent plus que d’autres. Cela peut concerner leur choix artistique, comme par exemple aller vers le Nu-métal, ce qui peut en rebuter plus d’un, mais on peut aussi voir des groupes qui se reposent sur un concept et une mélodie qu’ils répètent jusqu’à la lie. Et bien entendu, on va parler de Sabaton. Groupe de Power suédois qui existe depuis 1999, Sabaton a fait des guerres son cheval de bataille. Depuis le début, la bande de Joakim Broden tisse ses textes sur les conflits mondiaux, et d’habitude, chaque album se penche sur une guerre en particulier. Avec Legends, le dernier bébé de la bande de Falun, le groupe se décide à parler de plusieurs figures historiques, à travers onze morceaux. Et on aurait pu croire à des titres différents, avec plusieurs styles abordés, mais ce ne sera pas le cas.

En fait, le principal problème que l’on peut avoir avec Sabaton, c’est que ce n’est pas très technique, mais surtout que ça ressasse depuis plusieurs années les mêmes sonorités, et que le groupe fait du sur place. Une déception qui se perçoit de plus en plus dans la sphère métal, avec des amateurs qui n’hésitent plus à dire que le groupe est beauf et fait toujours la même tambouille. Ce dernier disque ne changera pas la donne, et même s’il demeure sympathique, on reste sur une sensation de déjà entendu, et on ne peut que pester face à la facilité de l’ensemble. C’est bien simple, même lorsqu’il faut aborder un héros chinois, il n’y aura aucune sonorité asiatique, ce qui aurait amené un peu de changement. Alors oui, dans sa globalité, on ne passe pas un mauvais moment face à ce nouvel opus, mais on reste sur du tout-venant.

Cela se confirme dès le premier morceau. Templars commence avec des chœurs fédérateurs, et par la suite, on retrouve le son caractéristique de Sabaton. Une batterie assez martiale qui ne fournit pas trop d’effort, un riff simple au possible, et un chant qui, lui, est maîtrisé et donne une furieuse envie d’aller à la guerre. Le refrain fonctionne à plein régime, mais il est d’une simplicité qui pousse à la redondance. Hordes of Kahn se veut plus direct et plus concis, mais encore une fois, on retrouve toutes les scories propres au groupe. C’est simple, ça scande des paroles autour de Genghis Kahn qui sont lénifiantes, et si c’est divertissant sur l’instant, on se demande bien ce que l’on va retenir de tout ça. Si, d’un point de vue rythmique et sonorité, on sent une certaine différence entre les deux morceaux, on reste sur des structures similaires.

Avec A Tiger Among Dragons, on aurait pu s’attendre à des sonorités asiatiques, mais il n’en sera rien. A la place, on a un truc qui peut faire vaguement écho avec Mortal Kombat, mais c’est trop léger pour pleinement convaincre. Il en va de même avec Crossing the Rubicon qui enfonce toutes les portes ouvertes par le groupe. C’est peu inspiré, et on a la sensation d’avoir entendu cela des milliers de fois. En abordant I, Emperor, qui parle de Napoléon, on retrouve un côté un peu guerrier et un peu engageant des débuts du groupe. C’est plutôt plaisant, mais le point faible viendra des paroles qui sont répétitives et qui manquent cruellement de fond. On sent que le groupe se cherche et ne trouve pas les inspirations passées. Cela se traduit par des mélodies attendues, et des paroles qui ne sont pas à la hauteur.

Heureusement, tout n’est pas mauvais dans cet album, et on trouve quelques titres qui marchent bien. Maid of Steel, qui est sur Jeanne d’Arc, renoue avec les débuts du groupe suédois. C’est relativement court, percutant et puissant, et enfin, on a droit à un solo de guitare qui a de l’impact et un intérêt. Une preuve que Sabaton est capable de faire bien mieux que ce qu’il nous propose depuis plusieurs années maintenant. Il est dommage que Impaler ne suive pas la même trajectoire et reste sur ses acquis. Mais Lightning at the Gates reviendra redorer le blason de la formation. En parlant d’Hannibal et de sa traversée des Alpes à dos d’éléphant, le groupe revient à une mélodie scandée et sacrément porteuse. The Duelist est aussi un bon titre plutôt entrainant. Il est dommage que les deux derniers morceaux soient si passables et oubliables…

Au final, Legends, le dernier album de Sabaton, reste une petite déception. Non pas que l’on attendait beaucoup du groupe qui se repose sur ses lauriers depuis deux/trois albums, mais on reste tout de même déçu par le manque d’originalité et d’envergure de cet album. C’est sympathique, certes, mais à la longue, les titres ne se font pas marquants, ils manquent d’impact et d’une envie de nous secouer un peu plus. En bref, le groupe reste dans sa zone de confort, et fournit un album peu entrainant, montrant même des signes de fatigue évidents…

  • Templars
  • Hordes of Kahn
  • A Tiger Among Dragons
  • Crossing the Rubicon
  • I, Emperor
  • Maid of Steel
  • Impaler
  • Lightning at the Gates
  • The Duelist
  • The Cycle of Songs
  • Till Seger

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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