avril 26, 2024

As I Lay Dying – Shaped by Fire

Avis :

Il est parfois compliqué de faire des chroniques sur des groupes qui ont un passif un peu sulfureux. C’est le cas avec As I Lay Dying, ou tout du moins avec son frontman, Tim Lambesis. Alors que le groupe est considéré comme l’un des piliers du Metalcore, genre souvent moqué pour ses tics de compositions, en 2013, le chanteur se fait arrêter à San Diego. Le motif est simple, il aurait tenté d’engager un privé dans le but d’éliminer son ex-femme qui avait entamé un divorce. Acte méphitique au possible, le chanteur a tout de même purgé sa peine, payé une amende de près de trois millions de dollars et il a fait son mea culpa en s’érigeant effectivement en bourreau et clamant sa culpabilité. Une attitude plutôt louable, en espérant que le type a compris de ses erreurs. De ce fait, le groupe l’a récupéré pour un nouvel album.

Shaped by Fire est le septième album studio du groupe, et le premier après la reformation en 2014. Non content de faire partie de la première vague de Metalcore, As I Lay Dying se traine tout de même un sacré bagage culturel, avec notamment une acceptation de ses pairs, ce qui distingue le groupe de toute la vague que l’on a pu avoir dans les années 2010. Loin des clichés du genre et de la compo facile entre couplet grave et refrain clair, les ricains ont su imposer un chant massif et des riffs destructeurs. Reste à savoir si après plus de quatre ans de pause la hargne est toujours présente. Après une petite introduction qui met la pression, le groupe balance Blinded et on va en prendre plein les esgourdes. Puissant, rapide et percutant, le titre s’avère assez classique dans sa structure, mais démontre une belle envie d’en découdre.

Par la suite, on aura droit à la chanson éponyme de l’album et ça reste du bel ouvrage, même si on rentre tout de même sur les clichés du genre. Cependant, il se dégage une réelle force de l’ensemble, notamment grâce à la rage incarnée qu’est Tim Lambesis et un rythme effréné qui ne s’arrête que le temps d’un court refrain chanté par le bassiste. Le coup est bien rattrapé par Undertow, qui balance la sauce dès le démarrage, avec un riff dévastateur et une ambiance apocalyptique. C’est lourd, mais c’est maîtrisé sur le bout des ongles et ça envoie du bois à chaque attaque. Quant à Torn Between, on aura droit à une introduction qui monte et qui évoque la belle époque d’un Metalcore encore frais et plein d’entrain et d’idées. Peut-être moins percutant que les titres précédents, mais très efficace, voire même touchant par moments.

Gatekeeper viendra mettre une nouvelle fois tout le monde d’accord avec une violence exacerbée et une envie de briser des nuques. C’est bien simple, ça balance des baffes à tours de bras et on sent que le groupe n’est pas là pour rigoler. Il s’agit d’un retour en belle et due forme, et les américains ont à cœur de le montrer. The Wreckage continuera le travail en terminant de briser ce qui nous reste de tympan, mais dans le bon sens du terme. On prendra un pied pas possible face à ce mélange de Metalcore et de Heavy bruyant. Arrive alors My Own Grave, le premier titre qui fut présenté pour le retour du groupe, et même si ça reste très calibré, c’est très équilibré et fonctionne à chaque fois, avec notamment un refrain catchy en diable, qui s’encre dans notre cerveau de façon indélébile.

Take What’s Left sera du même acabit que le reste, avec un refrain raccourci, qui permet de laisser plus de place à Lambesis pour brailler un peu plus. C’est puissant et ça a surtout envie de mettre des poings dans les gueules. Mais c’est avec Redefined que l’on verra à quel point le groupe prend en ampleur, avec notamment un début ravageur, puis un joli solo qui fait plaisir. On pourra même y ajouter quelques élans Deathcore, mais maîtrisés à la perfection. Le morceau pour faire des Wall of Death en concert. Par la suite, sur les deux derniers morceaux, le groupe va envoyer du bois, avec notamment Only After we’ve Fallen et The Toll it Takes qui sont deux excellents morceaux. Encore une fois, le groupe ne laisse pas indifférent et s’emploie à donner tout ce qu’il a.

Au final, Shaped by Fire, le dernier effort de As I Lay Dying, est un excellent album. Baignant dans un Metalcore solide bien que classique, le groupe américain trouve encore et toujours les ressources pour frapper fort et nous mettre des lattes à tours de bras. Ne sombrant jamais dans la caricature ou dans le surplus, ce septième opus trouve un bel équilibre entre vitesse, violence et groove. Preuve, si besoin l’en était, que As I Lay Dying tient toujours la dragée haute à bon nombre de petits groupes Metalcore bien plus prétentieux.

  • Burn to Emerge
  • Blinded
  • Shaped by Fire
  • Undertow
  • Torn Between
  • Gatekeeper
  • The Wreckage
  • My Own Grave
  • Take What’s Left
  • Redefined
  • Only After we’ve Fallen
  • The Toll it Takes

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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