avril 30, 2024

Jinjer – Wallflowers

Avis :

Fondé en 2009 en Ukraine, Jinjer va connaître un succès relativement fulgurant. Signant d’abord chez The Leaders Records, la carrière du groupe explose littéralement en 2016 avec l’arrivée d’un nouveau batteur et un changement de label pour aller du côté de chez Napalm Records. Depuis, le groupe enchaine les albums comme on enfile des perles et rien n’est laissé au hasard. Entre une production de mammouth, une chanteuse charismatique qui pousse des cris de bonhomme et des moments plus éthérés qui permettent de souffler, Jinjer peaufine une recette qui fonctionne, jouant constamment entre divers genres, comme le Mathcore, le Death ou encore le Progressif. Difficile dès lors de placer une étiquette particulière sur la formation, qui arrive pourtant à imposer ses riffs de mastodonte. Wallflowers est le sixième effort des ukrainiens, et il suit une continuité logique, jouant peut-être un peu moins sur l’aspect Prog.

Il faut dire que d’entrée de jeu, on va en prendre plein les oreilles et se faire agresser de façon percutante. Call me a Symbol démarre sur les chapeaux de roues, avant d’enclencher sur un petit blast que ne renierait pas un batteur de Black. C’est puissant, ultra agressif, parfois à la limite du mélodieux, mais à chaque fois, le groupe nous rattrape par un retour de riffs qui donne envie de se briser la nuque en deux. Et puis il y a toujours ce break qui défonce tout. Entre une gratte qui se fait plus douce et une ligne de basse qui vient souligner l’ensemble, on se laisse complètement charmer. Ajoutons le chant clair maîtrisé à la perfection de Tatiana et on se retrouve face à un titre évolutif du plus bel effet. Colossus sera à peu près dans le même moule, tout en y apportant des nuances.

Dans un premier temps, les riffs sont moins agressifs, moins virulents, et la rythmique se radoucit, sans pour autant oublier la violence qui fait ce que Jinjer est. Cependant, il y a une meilleure alternance entre le chant clair et le chant crié, démontrant la prouesse technique de Tatiana qui possède des cordes vocales en acier trempé. Ce qui est intéressant aussi avec ce titre, c’est que le groupe arrive à rester fidèle à lui-même dans un laps de temps plus court, restant dans une durée très « radiophonique ». Bref, encore une fois, le groupe démontre son talent dans la construction des titres. Vortex ira encore plus loin dans sa démarche un peu progressive, notamment avec une introduction plus douce, qui permettra de profiter d’une douce mélodie avant de déclencher une tempête. Mais une tempête qui garde la tête froide et joue sur un double tableau malin.

En abordant Disclosure !, on retrouve du Jinjer de la bonne époque, qui va constamment jouer sur les nuances, mais se fera plaisir avec un aspect presque Nu Metal lorsque Tatiana abordera son chant clair. Un côté presque Rap qui colle parfaitement à l’image du groupe, qui peut vraisemblablement tout faire. Copycat sera par contre un vrai morceau de barbaque bien gras. Malgré le début en chant clair, on retrouve des riffs propres au Mathcore, qui vont permettre par la suite de partir vers quelque chose de plus violent, de très percutant, accélérant alors le rythme pour mieux nous cueillir. Jinjer joue avec ses codes et ceux de divers genres pour mieux nous surprendre, et c’est vraiment très bon. Et quel break de dingo ! Pearls and Swine va dépasser les cinq minutes, mais s’accroche à une mélodie assez mélancolique, qui s’associe très bien avec les fulgurances violentes du titre.

Sleep of the Righteous reste dans la veine de ce que propose le groupe, mais avec un début très Death, qui viendra mettre à mal nos nuques pour des headbangs de folie. Il s’agit-là d’un morceau idéal pour commencer les concerts. Wallflower va permettre de se reposer un peu, avec une prédominance de chant clair, et une guitare qui semble tout simplement pleurer. C’est relativement beau, mais c’est la montée en puissance qui nous sidère, nous offrant alors un titre qui ne fait que monter dans les tours pour en jamais nous lâcher. Dead Hands Feel no Pain sera un morceau assez classique pour les habitués de Jinjer, et il en serait presque transparent au milieu de l’ensemble. Alors que As I Boil Ice va venir nous mettre une grosse claque d’entrée de jeu. Quant à Mediator, il synthétise tout ce que le groupe peut proposer, avec un talent indécent.

Au final, Wallflowers, le dernier album de Jinjer, est encore une fois une belle réussite, qui répond parfaitement à Macro, leur précédent effort. Dense, massif, produit avec minutie, on ne peut qu’être impressionné par la constance du groupe, qui semble ne jamais faiblir et détenir une rage contrôlée qui permet de délivrer des albums percutants. Bref, ce sixième effort tape dur et fort, et installe définitivement le groupe comme un élément majeur de la scène métal contemporaine.

  • Call me a Symbol
  • Colossus
  • Vortex
  • Disclosure !
  • Copycat
  • Pearls and Swine
  • Sleep of the Righteous
  • Wallflower
  • Dead Hands Feel no Pain
  • As I Boil Ice
  • Mediator

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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