Titre Original : The Exorcist
De : William Friedkin
Avec Linda Blair, Ellen Burstyn, Max Von Sydow, Jason Miller
Année : 1973
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
En Irak, le Père Merrin est profondément troublé par la découverte d’une figurine du démon Pazuzu et les visions macabres qui s’ensuivent.
Parallèlement, à Washington, la maison de l’actrice Chris MacNeil est troublée par des phénomènes étranges : celle-ci est réveillée par des grattements mystérieux provenant du grenier, tandis que sa fille Regan se plaint que son lit bouge.
Quelques jours plus tard, une réception organisée par Chris est troublée par l’arrivée de Regan, qui profère des menaces de mort à l’encontre du réalisateur Burke Dennings. Les crises se font de plus en plus fréquentes. En proie à des spasmes violents, l’adolescente devient méconnaissable.
Chris fait appel à un exorciste. L’Eglise autorise le Père Damien Karras à officier en compagnie du Père Merrin. Une dramatique épreuve de force s’engage alors pour libérer Regan.
Avis :
Qu’est-ce qui différencie une ouvre culte d’une œuvre lambda ? Comme dans tous les supports, c’est sa qualité à ne pas vieillir et à garder une certaine fraîcheur ou un propos toujours d’actualité. Il est d’ailleurs assez difficile de savoir quelles œuvres d’aujourd’hui seront cultes dans les années à venir. Si les qualités d’un produit sont bonnes en ce moment, il n’est pas dit que cela soit vrai dans vingt ou trente ans. Il est donc plus logique de se tourner vers des films plus anciens pour se faire une idée s’il est culte ou pas. En 1973, un film défraie la chronique par son histoire ignoble et la terreur qu’il procure au public de l’époque. Qui n’a jamais entendu dire que des gens sont sortis des salles en vomissant ou en tournant de l’œil durant l’Exorciste ? Car oui, nous allons nous atteler à ce chef d’œuvre de l’épouvante, qui aujourd’hui encore n’a pas pris une ride.
Avec mon herpès, je ne vais plus en cours, c’est génial !
Le scénario se focalise sur deux personnalités qui vont se croiser pour l’exorcisme. D’un côté il y a la jeune Regan dont la mère est actrice. Jeune fille agréable, elle va petit à petit changer de comportement pour devenir agressive et ordurière. Elle va alors être possédée par un démon nommé Pazuzu. De l’autre côté, on s’intéresse au père Damien Karras, qui officie en tant que psychiatre chez les curés. Entre la perte de sa mère et la perte de sa foi, il ne sait plus ce qu’il doit faire. La mère de Regan vient alors le cherche pour un exorcisme. Dans son ensemble le pitch est assez simple et ne possède rien pour vraiment faire peur, hormis une possession d’une jeune fille. En dehors de cela, le film va s’axer sur des petits points sensibles pour faire monter la pression petit à petit et livrer quelque chose de puissant et qui va tenir durant des années. La preuve, le film a quarante ans et il n’a pas vieilli.
William Friedkin est un réalisateur qui a une grosse paire de couilles. Même aujourd’hui, avec les films qu’il réalise, il arrive à choquer ou perturber le spectateur. Il suffit de regarder Killer Joe pour s’en rendre compte. Avec L’Exorciste, il s’appuie sur une mise en scène classique en plus d’une mise en abîme légère, mais il va surtout proposer deux tranches de vie ultra réaliste alliant ainsi le drame et l’horreur. Il va plonger le spectateur dans une première partie dure, où la détresse du père Karras correspond à la détresse de la mère, mais dans quelque chose de plausible, de simple et donc de prenant. La rupture arrive abruptement, avec les premiers symptômes de Regan, dans un univers médical qui met mal à l’aise. Arrive enfin la troisième partie, plus horreur, avec l’exorcisme et les transformations de Regan. Cette partie sera forte et engendrera de la peur pour la bonne et simple raison que l’on s’est attaché à tous les personnages du film, de la mère au père à la fille, durant toute la première partie et que l’on a subit cette déliquescence de manière réaliste et poignante. Les différents effets spéciaux ainsi que les images subliminales finissent de dresser un moment terrifiant qui restera dans les annales du cinéma.
D’un point de vue casting, c’est là aussi un sans-faute. Linda Blair est parfaite en petite Regan, entre un joli minois et une transformation abrupte. Elle joue terriblement bien et semble vraiment investie dans son rôle. A un tel point qu’elle fut marquée à vie par ce rôle. 0 côté de cela, Jason Miller campe un père Karras très convaincant et auquel on s’attache très vite, car dans la marge des prêtres et de l’église. Ellen Burstyn est vraiment bluffante dans le rôle de la mère. Touchante et sobre, elle attire tout de suite de la sympathie et demeure bien loin des clichés de l’actrice à qui tout est dû. Comble de l’ironie, c’est du côté du rôle de réalisateur qu’il faut voir un portrait égoïste et cynique. Bien sûr, impossible de ne pas citer Max Von Sydow, toujours au top de sa forme. Tout ce petit monde joue de façon sobre et réaliste et c’est ce côté si terre à terre, si proche du spectateur qui fait que l’on accroche au métrage.
Reviens, j’ai les mêmes à la maison !
Au final, L’Exorciste reste encore et toujours une petite merveille du cinéma horrifique. Avec une mise en scène exemplaire, des acteurs au diapason et surtout, une histoire qui tient la route dans sa continuité, on est face à un coup de maître de la part de Friedkin. Il serait bon que certains réalisateurs s’inspirent un peu de lui et de son cinéma pour sortir des codes préétablis par Hollywood.
Note : 19/20
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Par AqME
4 réflexions sur « L’Exorciste »