septembre 26, 2025

Rook Exodus

Auteurs : Geoff Johns et Jason Fabok

Editeur : Urban Comics

Genre : Science-Fiction, Action, Aventure

Résumé :

Au 24e siècle, Rook est un homme piégé sur une planète artificielle qui a sombré dans le chaos. Sa population animale, autrefois contrôlée par les autorités, est désormais régulée par des hors-la-loi. Les plus riches se sont échappés tandis que les autres doivent chercher un moyen de fuir. Mais Rook s’interroge : Ce monde vaut-il la peine qu’on se batte pour lui ?

Avis :

Quand on s’intéresse de loin aux comics, on a l’impression qu’il n’y a que des super-héros au sein de deux maisons d’édition, DC et Marvel. Sauf que si on gratte un petit peu, on trouve des séries inédites, qui n’ont rien à voir avec les super-héros. Et pour cela, on peut remercier le travail d’édition de Urban Comics, qui en plus de sortir tout le catalogue DC, nous offre des récits inédits qui mettent en avant le boulot d’auteurs phares, comme Geoff Johns, pour ne citer que lui. Scénariste émérite, il ne s’est pas occupé que de Batman, la preuve avec Rook Exodus, une histoire de science-fiction qui se déroule sur une planète abandonnée par les humains, et dans laquelle tente de survivre une poignée de personnes capables de contrôler certaines espèces animalières avec leur casque. Et on peut dire que la surprise est bel et bien là !

L’histoire commence par une contextualisation qui est faite par le personnage principal, Rook. Il explique qu’il vit sur la planète Exodus, une planète qui devait être un havre de pais pour l’humanité, puisque la société Better World avait mis au point tout un système pour contrôler l’écosystème, des animaux jusqu’à la météo. Malheureusement, le terraformeur qui permettait de rendre la planète viable est tombé en panne, les habitants de la planète sont retournés sur Terre, mais les employés de Better World sont restés sur place, attendant en vain des secours pour les rapatrier. Ce constat, c’est le héros qui nous le raconte alors qu’il cherche une pièce manquante pour construire sa propre fusée, et retourner chez lui. On sent du désespoir, beaucoup de cynisme, et surtout, cela pose le sédiment sur lequel va reposer la suite, avec un univers particulier peuplé de dangers.

Bien entendu, on va bien sentir que Rook est l’archétype du anti-héros, qui va se trouver une cause noble pour survivre dans cet environnement hostile. Avec son casque, il est capable de contrôler les corbeaux, mais il galère avec cette nuée qui semble avoir un sacré caractère. En cours de route, on va rencontrer d’autres bergers (c’est le nom donné aux personnes capables de contrôler des bestioles), dont Ursa, un homme génétiquement modifié qui est capable de contrôler les ours, et qui veut tuer tous les bergers pour récupérer leurs casques, et donc leurs capacités. En tuant le meilleur ami de Rook, celui-ci devient alors une raison de se venger, et de tenter de rendre Exodus plus vivable. En un sens, le sel même de cette histoire demeure très simpliste, avec des bergers qui vont s’associer pour défaire un grand méchant mégalo.

Cependant, cette histoire très simple est menée tambour battant, avec un sacré sens du rythme, et une envie de bien développer l’univers et les personnages qui le peuplent. On rencontrera alors Louve, une bergère battante au passé compliqué, ou encore Carapace, un vieil homme de 118 ans qui contrôle des tortues géantes. Chaque personnage a les aptitudes de ses animaux, et les armures ont vraiment du style. On a un peu l’impression d’être dans Les Chevaliers du Zodiaque, avec toutes les armures, mais dans un monde post-apocalyptique, avec une histoire plus complexe que de sauver une princesse en défiant plusieurs chevaliers. Ici, on va essayer de comprendre les raisons d’Ursa, et on va avoir des affrontements impressionnants qui feront grandir notre héros, et comprendre son pouvoir sur les corbeaux. C’est ultra dynamique, et on prend un plaisir dingue à suivre cette histoire qui ne s’arrête jamais.

De plus, les dessins de Jason Fabok sont tout simplement ahurissants. Si le type a déjà travaillé sur des séries relativement cultes, à l’instar de Batman Eternal, il signe ici son meilleur travail. Car non seulement les planches sont magnifiques, mais il y a tout un design qui est vraiment intéressant. Cela se voit sur les casques et les tenues des personnages, mais aussi sur l’univers et la qualité intrinsèque des animaux qui ont une place centrale dans le récit. Il arrive à donner de l’humanité à Pumba, le sanglier géant du berger Sanglier, mais aussi une sensibilité aux loups de Louve, ou encore une belle identité à certains personnages, comme le berger Carapace, qui se déplace lentement, mais qui possède une armure sacrément massive. Bref, en plus de fournir une histoire novatrice et dynamique, on a droit à un dessin zinzin qui est un vrai plaisir pour les yeux.

Au final, Rook Exodus est vraiment un excellent comic qui permet de démontrer qu’il n’y a pas que les super-héros dans la vie. Geoff Johns construit un univers passionnant, et en un seul tome, il arrive à construire un univers post-apo plaisant et bourré d’idées novatrices, comme ces bergers qui peuvent contrôler une espèce animale en fonction de leur casque, et arrivent même à avoir quelques aptitudes de leurs bestioles. Le résultat est grisant, et surtout, Jason Fabok réalise un travail de dingue, avec des dessins sublimes et un découpage optimal. Bref, une excellente surprise, et on se languit de voir la suite !

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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