juillet 20, 2025

La Venue de l’Avenir – Klapisch Indiffère

De : Cédric Klapisch

Avec Suzanne Lindon, Abraham Wapler, Vincent Macaigne, Julia Piaton

Année : 2025

Pays : France

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Aujourd’hui, en 2025, une trentaine de personnes issues d’une même famille apprennent qu’ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis des années. Quatre d’entre eux, Seb, Abdel, Céline et Guy sont chargés d’en faire l’état des lieux. Ces lointains « cousins » vont alors découvrir des trésors cachés dans cette vieille maison. Ils vont se retrouver sur les traces d’une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale, à 20 ans. Cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. Pour les quatre cousins, ce voyage introspectif dans leur généalogie va leur faire découvrir ce moment si particulier de la fin du XIXe siècle où la photographie s’inventait et l’impressionnisme naissait. Ce face à face entre les deux époques 2025 et 1895 remettra en question leur présent et leurs idéaux et racontera le sens de : La venue de l’avenir.

Avis :

Parmi les réalisateurs hexagonaux que je suis avec une certaine assuidité, il y a bien sûr Cédric Klapisch. Le cinéma de Klaspisch, je l’ai découvert avec « L’auberge espagnole« , film sorti en 2002. Depuis, je n’ai loupé aucun Klapisch, que ce soit au cinéma ou à la télévision avec son excellente série qu’est « Dix pour cent« . Son dernier film en date, qui arrive trois ans après « En Corps« , était un film que j’avais particulièrement envie de voir pour les thèmes qu’il aborde, mais aussi et surtout, pour son côté hybride, avec une timeline dans notre époque et une autre dans le Paris de la fin du XIXe siècle, ce qui fait que « La venue de l’avenir » est le premier film en costume de Cédric Klapisch.

Pour son quinzième long-métrage, Cédric Klapisch avait l’envie de mettre deux époques en parallèle. Deux époques qui ont chacune leur évolution, et avec ça, au travers de plusieurs personnages en 2025, le réalisateur avait l’envie de partir aux origines, avec une sorte d’héritage et une découverte de soi. Sur le papier, l’idée était alléchante, et d’ailleurs, si le film se pose comme une déception, il demeure toutefois intéressant et amusant, voire même touchant. En fait, si le film est une déception, c’est dans le sens où il aura mis du temps avant de m’emporter dans son sillon, et même avec ça, même une fois qu’il m’a tenu, il ne l’a jamais fait avec « fermeté ». Dommage.

« ça n’arrive jamais à transcender »

2025, une trentaine de personnes découvrent après une enquête menée par un cabinet notarial, qu’ils font partie de la même famille, et qu’ils viennent d’hériter d’une maison qui n’a pas été ouverte depuis 1944. Parmi eux, quatre sont choisis pour aller dans cette maison, et à l’ouverture de la porte d’entrée, c’est bien plus qu’une simple maison abandonnée qu’ils vont trouver là.

Me voilà bien embêté avec le dernier-né de Cédric Klapisch. Il est vrai que sur le papier, « La venue de l’avenir » réunit bien des ingrédients pour faire un bon film, et au-delà de ça, un bon film de Cédric Klapisch, car le film tient les sujets que le réalisateur aime aborder.

Auréolé par les spectateurs, en soi, le dernier Klapisch est loin d’être un mauvais film, mais de là à dire que le film est incroyable, peut-être même le meilleur de son réalisateur, pour ma part, je reste très dubitatif. Ce qui a rendu ma séance de cinéma agaçante, c’est le fait que cette « … venue de l’avenir » a mis un temps fou pour m’entraîner dans son sillon. Et même quand il a réussi à me prendre, il ne l’a jamais fait de manière intense. Non, j’ai regardé cette « … venue de l’avenir » de manière détachée. J’avais envie de l’aimer, j’étais même certain de l’adorer, et il m’est resté en bouche le même goût qu’avec « Ma part du gâteau« , c’est-à-dire que c’est intéressant, il y a de bonnes choses, de bons éléments, et même de bons moments, mais ça n’arrive jamais à transcender cela pour s’imposer comme déterminant.

« Ici, Cédric Klapisch aborde la famille, le lien »

Pourtant, le scénario tient beaucoup de thèmes intéressants. Le film est riche de ce dont il veut parler. Ici, Cédric Klapisch aborde la famille, le lien, mais aussi ce qu’on laisse derrière nous pour les générations futures. Avec ça, le film fait un parallèle intéressant entre les époques. Le réalisateur a choisi de poser son scénario dans deux époques en pleine évolution, avec à la fin du XIXe, la photographie face à la peinture, et de nos jours, le film aborde les créateurs de contenus. Cette sensation, de ne pas entrer dans le film, est on ne peut plus agaçante, puisque c’est franchement intéressant.

L’idée est excellente, et lorsqu’on prend les scènes seules, elles sont bonnes et intéressantes. Oui, intéressant revient souvent, parce que si je devais retenir un mot de ce film, le premier qui me vient en tête pour parler de « La venue de l’avenir« , ce serait intéressant. Malheureusement, cet intérêt n’aura pas été assez vivace pour marquer.

Ce sentiment est encore plus dommage, car le film respire la volonté de bien faire, notamment lorsque l’histoire se pose dans le Paris de cette autre époque. Franchement, la reconstitution est folle. Ce Paris qui n’existe plus. Ce Paris en pleine construction se laisse regarder avec beaucoup d’intérêt. Ce que soit dans ses effets spéciaux, ses costumes ou ses décors, c’est beau tout simplement.

« Cédric Klapisch n’aura jamais réussi à totalement m’embarquer »

Ce ressenti mitigé, je l’ai aussi du côté de son casting, avec des comédiens et des comédiennes qui tiennent là encore des rôles intéressants, et pourtant, il y a quelque chose qui ne donne jamais vraiment envie de les suivre. Ce sentiment est très agaçant. Pourtant, il y a de bons personnages, tenus par de bons acteurs, comme Zinedine Zoualem, Sara Giraudeau, ou encore Julia Piaton. Mais d’autres sont loin d’être convaincants, comme Suzanne Lindon, Paul Kircher, ou encore, plus étonnant, Cécile de France qui galère vraiment dans la peau d’une conservatrice de musée.

Je ressors donc de « La venue de l’avenir » très partagé. Cédric Klapisch n’aura jamais réussi à totalement m’embarquer dans cette histoire d’héritage improbable. S’il y a bien de bonnes scènes, si le film nous réserve bien de bons moments et de bons personnages, malheureusement, je me rends compte que plus je m’en éloigne, et plus, le souvenir s’assombrit et ça, c’est vraiment dommage.

Note : 10/20

Par Cinéted

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.