avril 18, 2024

Wolves at the Door

De : John R. Leonetti

Avec Katie Cassidy, Elizabeth Henstridge, Jane Kaczmarek, Adam Campbell

Année: 2016

Pays: Etats-Unis

Genre: Thriller, Horreur

Résumé :

En 1969, quatre amis se retrouvent à l’occasion d’une soirée estivale, en plein Summer of Love, dans une magnifique et élégante demeure. Leur fête est perturbée par l’irruption de rôdeurs mal intentionnés dans leur maison. La nuit de ces quatre innocents se transforme rapidement en véritable cauchemar. Ils vont devoir lutter pour leur survie face à cette agression sanguinaire et gratuite.

Avis :

Forcément, dans la vie de tous les jours, on trouve des faits divers qui font les choux gras de la presse, mais aussi du cinéma quand celui-ci veut éclaircir des périodes sombres ou mettre en avant des histoires extraordinaires. Le problème, c’est que lorsque ça touche une tuerie dramatique coûtant la vie à cinq personnes dont l’actrice Sharon Tate, alors enceinte de huit mois, par une secte de hippies complètement déglingués, il faut savoir où l’on met les pieds et ne pas en faire un divertissement horrifique anémié. Mais bien entendu, il faut qu’il y ait des connards pour surfer sur les drames, comme ce bon vieux John R. Leonetti. Le réalisateur commence sa carrière comme directeur de la photographie et on le retrouve accrédité sur des films comme The Mask ou encore Chucky 3, puis sur les films de James Wan, comme Death Sentence ou encore Conjuring : Les Dossiers Warren. On oubliera forcément son premier film en tant que réalisateur, puisqu’il s’agit de Mortal Kombat Destruction Finale, un navet imbuvable, mais comme il s’acoquinera avec James Wan, il va faire Annabelle, qui sera un saccage, et continuer son travail de sape dans l’horreur avec Wolves at the Door qui nous intéresse ici.

Un travail de sape parce que visiblement, John R. Leonetti ne sait pas tenir une caméra et ne sait pas doser son horreur. Ce film en est l’exemple même, puisque visuellement, c’est vraiment dégueulasse. Le cinéaste nous chie des aplats de couleur rouge et noir pour instaurer une ambiance morbide, mais rien n’y fera car l’ensemble n’est pas beau à voir. On se retrouve face à des jump scares complètement bidon, une montée en pression qui s’évapore dès qu’une personne ouvre la bouche et surtout, une volonté de créer de l’horreur en ne remettant jamais en cause les idéologies de Charles Manson et sa clique. Le film manque de tout. Le scénario tient sur un timbre-poste, lorgnant comme une pute sur les passants sur le drame qui a coûté la vie à Sharon Tate pour en faire un simple divertissement de masse pour les amateurs d’horreur. Sauf que tu ne peux pas « jouer » avec un fait divers comme celui-ci. C’est un énorme manque de respect et le réalisateur prend en plus des libertés sur l’histoire et sur comment cela s’est vraiment passé.

Les personnages sont par ailleurs tous, ou quasiment détestables. Si Sharon Tate semble être la gentille de service, toujours à l’écoute, elle est campée par Katie Cassidy (Arrow) et le degré de charisme est proche de zéro. Elle récite son texte sans aucune émotion et très clairement, elle n’est pas à la hauteur de son personnage. Mais le pire provient des autres gus, complètement à la masse. On aura droit au couple qui se sépare parce que la nana veut s’émanciper en partant chez ses parents (incohérence quand tu nous tiens) et cela rend furax son compagnon qui va faire une balade à l’extérieur. On aura aussi droit à l’ami de Sharon, qui picole comme un trou et s’endort comme une merde sur le canapé. Bien sûr, il faudra compter sur le voisin à moitié drogué qui écoute de la musique comme une femme a un orgasme. Le jeu est catastrophique, mais l’écriture des personnages l’est tout autant. C’est d’un navrant que l’on peut se demander si les personnages étaient écrits auparavant et si les lignes de dialogues ne sont pas de l’improvisation. Là aussi, c’est un réel problème car on sent peu d’investissement dans le travail. Les acteurs s’en foutent royalement et on a la sensation de suivre des morts en sursis qui sont au courant de ce qui va leur arriver. Quant aux tueurs, ils sont toujours dans le noir, on ne les voit quasiment pas et ils ne sont jamais caractérisés.

Et c’est peut-être là le plus gros problème de ce film. Il n’y a aucune décence et aucun respect pour les victimes de cette tuerie. John R. Leonetti profite de ce fait divers pour pondre un film d’horreur raté, certes, mais qui reste ultra binaire et qui ne remet jamais en cause la secte de Charles Manson. Fort heureusement, il ne cautionne pas ce qui s’est passé, mais il profite de l’évènement médiatique pour en tirer quelques billets et c’est proprement dégueulasse. D’ailleurs, hormis sur la fin et un peu au début, dans des textes de présentation, Manson ne sera jamais réellement identifié et les visages des tueurs ne seront jamais montrés. Tout cela pour garder un quelconque mystère sur les psychopathes et créer donc un sentiment de malaise. Mais cela ne fonctionne pas car on connait l’histoire, on connait les bourreaux, et on ne peut qu’y voir une volonté de renforcer une ambiance morbide. Idéologiquement, le film pue la merde, c’est de l’opportunisme malsain, vide de sens et qui n’est fait non pas pour éclaircir un évènement dramatique, mais pour se faire de la thune dessus, comme ces paparazzis qui vendraient leur mère pour un cliché inédit à vendre.

Au final, Wolves at the Door est un navet cosmique qui ne vaut absolument rien. John R. Leonetti continue de s’enfoncer dans la médiocrité de l’horreur contemporaine, se vendant comme une pute pour quelques dollars au mépris de ce qu’il raconte et des mémoires qu’il souille. Nous avons ici un film qui pose un vrai problème idéologique et qui pourrait presque être sujet à caution tant il crache à la gueule des victimes de Charles Manson. Bref, un film nauséabond, opportuniste, raté en plus de ça et qui mérite même un bon gros boycott.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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