juin 13, 2025

Code of Honor – Vigilante Movie du Pauvre

De : Michael Winnick

Avec Steven Seagal, Craig Sheffer, James Russo, Louis Mandylor

Année : 2016

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Le Colonel Robert Sikes s’est donné pour mission de débarrasser sa ville du crime qui la ronge. Rompu aux techniques de combats furtifs, spécialiste en explosifs, armes à feu et combats à mains nues, il a pour seul objectif d’éliminer un à un les dealers, les mafieux et les politiciens corrompus.

Avis :

Au fil de sa carrière, Steven Seagal a incarné un large panel d’individus, archétype du héros sans peur et sans reproche. Pour autant, ces mêmes rôles se sont avérés le plus souvent des redites ou des variantes de ses précédents projets. À la rigueur, on peut distinguer certaines tendances, comme l’écolo du dimanche de Terrain miné à Menace toxique ou le vieux briscard des forces spéciales avec moult exemples à la clef. Pour en citer quelques-uns : Mercenary, Piège en eaux profondes ou, plus récemment, Sniper Special Ops. D’ailleurs, Code of Honor succède à ce dernier dans les velléités frénétiques de l’acteur pour enchaîner navets et piètres prestations en matière d’action.

Entre deux collaborations pathétiques avec Keoni Waxman, Steven Seagal s’arroge les services d’autres réalisateurs à la filmographie tout aussi peu reluisante. En l’occurrence, il s’agit ici de Michael Winnick, cinéaste peu prolifique et néanmoins coutumier des productions de seconde zone. Pour le présent métrage, le propos s’écarte quelque peu du chemin balisé par les précédentes bêtises sur bobine de l’acteur principal. Certes, on retrouve un background qui l’affuble d’une image de super-héros militaire au passé trouble et nébuleux. Toutefois, l’idée est de détourner ses compétences, non pour les mettre au service d’un gouvernement, mais plutôt pour rendre sa propre justice.

« Code of Honor s’avance comme un ersatz lointain du Vigilante Movie »

En somme, on peut considérer que Code of Honor s’avance comme un ersatz lointain du Vigilante Movie. On pourrait presque penser à un mélange d’influences où Justice sauvage rencontre Un Justicier dans la ville… Si l’espoir fait vivre, on s’empresse de nous l’arracher pour se confronter à un produit basique au possible, ressassant des poncifs aussi grossiers qu’invraisemblables. L’intrigue démarre sur les chapeaux de roue avec le massacre de deux gangs. Le cadre et la manière d’agir ne sont pas pour déplaire. En revanche, l’orchestration du règlement de comptes laisse place à la perplexité. On songe à l’aspect statique ou la réaction incongrue des cibles qui prennent la pose avant la fusillade.

Pour ne rien gâcher, on assiste à un déluge d’hémoglobine et d’étincelles d’une indigence rare en matière d’effets numériques. Les gerbes de sang ne répondent à aucune loi de la physique et sont d’une coloration douteuse. Quant aux tirs, les trucages pâtissent d’une incrustation calamiteuse, sans compter les faux raccords. Une arme vide qui, le plan suivant, se recharge comme par magie. Cela sans oublier des blessures qui ne sont pas portées là où les balles ou les lames de couteaux touchent la cible. Autant d’approximations grossières assez flagrantes. Mention spéciale à ces séquences en hélicoptère sur fond vert d’une laideur sans nom, le tout affublé d’un filtre donnant l’impression d’être atteint de la cataracte.

« Steven Seagal donne un peu plus de sa personne qu’à l’accoutumée »

Quant à l’histoire, le rythme est constant en matière d’investigations et d’affrontements plus ou moins expéditifs. Si l’on n’échappe guère aux approximations de circonstances, l’ennui reste modéré. On se serait pourtant bien passé de ces retournements alambiqués prévisibles, dont la révélation tardive pour les enquêteurs semble être un véritable coup de tonnerre. En ce qui concerne les combats du principal intéressé, Steven Seagal donne un peu plus de sa personne qu’à l’accoutumée, même si Craig Sheffer lui tient la dragée haute. Un grand moment loufoque qui se solde par des échanges paresseux et des réparties tout aussi peu finaudes.

Au final, Code of Honor s’inscrit dans la mouvance médiocre des films avec Steven Seagal. Ni meilleur ni pire que les précédents, on se retrouve en compagnie d’un lointain cousin du Vigilante Movie, le contexte social en moins. La violence a beau être présente, elle est édulcorée avec des trucages désuets et d’amusantes réactions des victimes. Si l’action fait preuve de constance, on demeure néanmoins atterré par les incohérences scénaristiques, les faux raccords et autres maladresses pourtant facilement évitables. Il en ressort un DTV sans grande conséquence qui laisse l’acteur principal dans sa zone de confort. Autrement dit, une production anecdotique.

Note : 07/20

Par Dante

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