juin 13, 2025

Riding the Bullet – La Route de l’Ennui

De : Mick Garris

Avec Jonathan Jackson, David Arquette, Cliff Robertson, Barbara Hershey

Année : 2004

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Apprenant que sa mère vient d’être hospitalisée à la suite d’une attaque, Alan Parker, un étudiant aux pulsions morbides, prend la route pour se rendre le soir même à son chevet. Pris en stop par un déserteur, ils sont rapidement victimes d’un accident, à près de deux cents kilomètres de sa destination. Il n’en poursuit pas moins son chemin et, après quelques rencontres toujours plus insolites et effrayantes, croit à un nouveau coup de chance en embarquant dans une rutilante Plymouth Fury. Mais il va très vite prendre conscience que son conducteur n’est pas quelqu’un d’ordinaire…

Avis :

S’il y a bien un auteur dont quasiment toutes les œuvres sont adaptées pour le petit et le grand écran, c’est Stephen King. Ultra prolifique, l’écrivain n’est pas souvent satisfait de ces adaptations, même celles qui sont adoubés par la critique et le public. On se souvient encore de l’esclandre avec le Shining de Kubrick qu’il a trouvé médiocre, et dont il a demandé à son ami de toujours Mick Garris d’en faire une autre version, pour la télé, en deux épisodes. Cette amitié va durer sur de nombreuses années, et Mick Garris va profiter de cet avantage pour faire plusieurs autres adaptations du King, comme le Fléau, Désolation ou encore une paire d’épisodes pour la série Sac d’Os. En 2004, il se décide alors à faire une version ciné de Un Tour sur le Bolid’, ou en version originale, Riding the Bullet.

L’histoire est assez simple. On va suivre un jeune homme qui semble un peu perdu dans sa vie. Il a tout pour être heureux, une jolie petite copine, des potes sympathiques avec qui il partage de bons moments, mais pourtant, il est malheureux est a des pulsions morbides, le poussant jusqu’à une tentative de suicide. Alors qu’il est hospitalisé, il apprend que sa mère a fait un AVC et est hospitalisée. Il décide alors d’entamer un voyage en stop pour la rejoindre à l’hôpital, et il va faire la rencontre d’une palanquée de personnages tous plus étranges les uns que les autres. Le principe est simple, et on a droit à un récit de rencontres qui va amener le personnage à faire des choix et à réfléchir sur sa vie. Pas de grande surprise ici, on navigue en plein Stephen King dans les thèmes abordés.

« Le tout manque cruellement de moyen »

On retrouve donc un jeune homme qui est mal dans sa peau, et qui se laisse aller à ses divagations, humanisant la Mort, et jouant avec des personnages zombies qui lui feront prendre conscience de sa chance d’être en vie. On aura aussi droit au personnage qui ne possède qu’un seul parent, ici sa mère, qui est souffrante, et pour laquelle il éprouve encore des sentiments forts malgré la distance, et un background plutôt difficile. Cela a un rapport avec l’enfance, autre thème récurrent chez l’écrivain. Et puis il y a ce côté un peu onirique cauchemardesque qui baigne le film, jouant constamment sur les rencontres et le côté éthéré de certains personnages, dont on ne sait jamais vraiment les intentions, ni même s’ils sont vivants. Mick Garris joue avec ce matériau, maintenant alors un certain suspens sur la longueur. Mais il y a un gros mais.

Le film se foudroie tout seul avec sa mise en scène qui est tout sauf élégante. On aurait aimé se perdre sur cette route luisante en pleine nuit, mais la réalisation est catastrophique, tout comme le montage. On est vraiment sur un téléfilm, avec une image qui n’est pas très jolie, et un travail sur la lumière qui demeure très sommaire. De plus, certains effets sont vraiment kitsch, comme le personnage de la Mort, qui est tout sauf effrayant, ou encore cette rencontre avec ce conducteur mort interprété par David Arquette. Le tout manque cruellement de moyen, ou tout du moins d’envie de faire quelque chose de plus mortifère. Il ne suffit pas d’un effet gore rigolo pour rendre l’ensemble angoissant. Et puis le montage n’est pas très malin. Afin de rendre le personnage central attachant, le réalisateur a cru bon de mettre des flashbacks de partout, coupant le rythme.

« Mick Garris ne trouve pas un fil conducteur intéressant »

En plus de ne pas être très intéressants, ces flashbacks sont mal foutus, et résolument banals. Le personnage central manque d’épaisseur, tout comme l’acteur, Jonathan Jackson, qui n’arrive pas à lui donner corps, ou tout du moins à nous balancer son mal-être en pleine figure. On suit un dépressif, qui matérialise un alter ego pour se méfier des conducteurs qui le prennent en stop, à l’instar de ce routier qui se touche les parties ou d’un baba cool qui conduit dangereusement. L’ensemble manque de cohérence, de liant, et on a l’impression que pour faire avancer la maigre intrigue, il faut faire une rencontre pour aborder un thème, et ensuite passer au suivant. Mick Garris ne trouve pas un fil conducteur intéressant pour nous maintenir éveiller. Et c’est à l’image de la fin, qui demeure difficilement compréhensible avec un choix qui est fait, mais qui ne semble pas avoir d’impact important.

Au final, Riding the Bullet est un téléfilm assez décevant, malgré les bonnes critiques qu’il a pu recevoir à l’époque. Long et ennuyeux, l’histoire manque cruellement d’enjeux et n’arrive pas vraiment à intéresser à cause d’un personnage central peu empathique. De plus, la réalisation est symptomatique d’un téléfilm avec un petit budget, et Mick Garris n’arrive jamais à insuffler une ambiance digne de ce nom. Bref, un coup d’épée dans l’eau, malgré une paire de bonnes idées (les références à Christine), et toute la sympathique que l’on peut avoir pour le duo Stephen King/Mick Garris.

Note : 09/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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