avril 28, 2024

Mercenary

Titre Original : Mercenary for Justice

De : Don E. FauntLeRoy

Avec Steven Seagal, Jacqueline Lord, Roger Guenveur Smith, Luke Goss

Année : 2006

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

John Seeger est un agent de la CIA travaillant sous couverture. Il fait partie d’un groupe de mercenaires ayant passé un contrat avec l’un des plus grands barons de la drogue. Ce dernier leur demande de libérer son fils, détenu dans une prison ultra-sécurisée d’Europe de l’Est. Bientôt la situation devient incontrôlable, les mercenaires kidnappent la femme et le fils du meilleur ami de John. Celui-ci doit alors participer contre son gré à l’évasion, se confrontant par là-même à la toute puissante CIA.

Avis :

Bien qu’ils possèdent leurs propres codes, le cinéma d’action et les films de guerre sont étroitement liés. On songe à ces confrontations plus ou moins âpres ou, en règle générale, à un traitement manichéen de circonstances. Dans la foulée de Piège en eaux profondes, Don E. FauntLeRoy enchaîne avec Mercenary. On se souvient des difficultés de tournage rencontrées avec Steven Seagal pour le premier métrage. Les procédures judiciaires n’étant pas encore engagées, le trio (Avi Lerner à la production) poursuit sa collaboration avec un projet qui évoque le film de commandos dans un cadre contemporain. En d’autres termes, où les compétences des intéressés ne s’inscrivent pas dans un conflit particulier.

Somme toute bien développée sur la longueur, l’entame semble aller en ce sens avec une mission suicide sur fond de guerre civile en Afrique. La mise en contexte est nerveuse, sinon brutale, et donne le ton quant à la suite des évènements. Bien que l’on distingue déjà certains tics de réalisation, l’approche se tient au regard de ce qu’il advient par la suite. Rapidement, l’intrigue délaisse le champ de bataille pour s’enliser dans des jeux d’espionnage sans fond ni intérêt. Cette connivence entre les agences secrètes, les sociétés privées et les groupuscules criminels n’est jamais exploitée à sa juste valeur. Les relations se suivent et se contredisent, rendant la progression laborieuse à défaut de se montrer vraisemblable.

Le scénario de Mercenary reprend ce traitement confus déjà observé avec Piège en eaux profondes. On tente d’y amalgamer des tenants aux antipodes et des enjeux surfaits pour dynamiser l’évolution de l’intrigue. Certes, le rythme demeure soutenu. Néanmoins, la continuité entre les différentes séquences laisse perplexe. Du conflit africain initial, on mêle une traque sans relâche de la tête d’affiche par un « client » mécontent. On y ajoute la libération d’un prisonnier en Europe de l’Est, un braquage de banque, sans oublier une prise d’otages des proches et un trafic de drogues. S’ensuivent de vaines manipulations pour expliquer cet embrouillamini avec les plus grandes difficultés du monde.

Certes, on nous épargne le montage épileptique ou la stupidité intrinsèque de leur précédent métrage. Il n’en demeure pas moins que l’histoire est percluse d’incohérences et de justifications évasives au fil de séquences dont l’intérêt décroît inexorablement. Les jeux de faux-semblants ne riment à rien, tandis que les piètres tentatives pour susciter le doute quant aux motivations respectives des intervenants ne flouent personne. Sans surprise, on peut également évoquer des réparties transparentes censées amener un épilogue pour chaque sous-intrigue traitée. Dès lors, les confrontations se concluent dans la débâcle et de manière indépendante ; du piège dans la prison, puis celui dans la banque, jusqu’à la vendetta de la villa.

En pareilles circonstances, on pourrait trouver une modeste compensation dans les séquences d’action, les combats. Exception faite de l’entame sur le champ de bataille, les fusillades sont aussi vite expédiées que bâclées. On n’échappe guère au cadrage excentré ou aux hors-champs pour dissimuler le dénuement des moyens à l’œuvre. Il suffit de constater une blessure par balle sans la moindre goutte de sang ou des projections d’adversaires passablement exagérées pour s’en convaincre. Quant aux combats à mains nues, on se contente du minima et de confrontations où les coups de Steven Seagal sont portés dans le vide. À cet égard mention spéciale à la joute qui l’oppose à un ennemi dans les toilettes d’un luxueux restaurant.

Au final, Mercenary constitue un nouveau ratage pour Steven Seagal. Augurant une incursion dans le film de guerre, on n’en reste qu’au stade des préliminaires sur cet aspect. On sombre bien vite dans les clichés propres au cinéma d’action fauché et sans ambition. Même le divertissement basique n’est guère de la partie puisque les séquences s’enchaînent sans le moindre souci de continuité. Le scénario multiplie les frasques et les maladresses pour fournir une intrigue indigeste, tandis que la mise en scène se révèle indigente à tout point de vue. Il en ressort une production standardisée dont la seule vocation est d’offrir un retour sur investissement à court terme.

Note : 07/20

Par Dante

Une réflexion sur « Mercenary »

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