mars 29, 2024

L’Etat Sauvage

De : David Perrault

Avec Alice Isaaz, Kevin Janssens, Déborah François, Bruno Todeschini

Année : 2020

Pays : France

Genre : Western, Romance

Résumé :

Etats-Unis, 1861, la guerre de Sécession fait rage. Une famille de colons français décide de fuir le Missouri où ils vivent depuis 20 ans. Edmond, Madeleine et leurs trois filles doivent traverser tout le pays pour prendre le premier bateau qui les ramènera en France. Victor, ancien mercenaire au comportement mystérieux, est chargé de veiller à la sécurité du voyage….

Avis :

Jeune réalisateur français, David Perrault n’en est qu’au début de sa carrière et pourtant, il a déjà une force de cinéma bien à lui. Sorti diplômé de la Fémis, il écrit et réalise « Sophia« , un premier court-métrage en 2006. S’ensuit alors « Adieu créature« , un deuxième court, avant la sortie en 2013 de son premier long, « Nos héros sont morts ce soir« . Mené par Denis Ménochet, ce film se déroulant dans l’univers du catch est passé totalement inaperçu, mais reste dans les mémoires du peu de ceux qui l’ont vu. Après un essai dans le domaine du western en 2013 avec « No Hablo American« , David Perrault va prendre son temps pour revenir. Il aura alors fallu patienter sept ans pour voir le réalisateur revenir et il va tenter de confirmer l’essai en tant que réalisateur avec son deuxième long-métrage, mais aussi confirmer l’essai commencé dans le western avec cet « … état sauvage« .

Un western français, l’idée est suffisamment rare pour qu’on s’y intéresse, surtout quand on trouve David Perrault à la réalisation, et le résultat est tout à fait curieux et séduisant. « L’état sauvage » est un film qui demeure toutefois inégal, qui aurait mérité d’être plus intense que contemplatif et surtout plus clair dans son écriture, mais cette proposition de David Perrault demeure néanmoins un film qui dégage une atmosphère marquante et envoûtante, ainsi que sur l’ensemble, une réalisation et une idée du western qui change nos habitudes de cinéma et rien que pour ça, « L’état sauvage » mérite qu’on s’y arrête.

Etats-Unis, 1861, la guerre de Sécession fait rage. Dans l’état du Missouri, une famille de colons français ne se sent plus en sécurité. Ayant comme instruction de la part de Napoléon III de ne pas prendre parti, cette famille décide de fuir et de rentrer à Paris. Pour cela, elle engage Victor, un homme de main avec qui elle a pris l’habitude de travailler. Le voyage s’annonce long et périlleux et bien plus dangereux qu’ils ne l’avaient imaginé.

Deuxième film pour David Perrault, « L’état sauvage » est un film très singulier, aussi bien dans son ambiance que dans son scénario. David Perrault est un réalisateur à part, qui a son idée du cinéma et c’est un mec qui ose prendre des risques. Donc, après nous avoir entraînés dans le milieu du catch des années 60, voici qu’il nous plonge dans le Missouri en pleine guerre de Sécession, auprès d’une famille qui fuit.

La première chose qui frappe avec le film de Perrault, c’est son image, c’est l’ambiance visuelle de son réalisateur. « L’état sauvage » est un film purement magnifique et surprenant de ce côté-là. C’est bien simple, on en prend plein les yeux, c’est beau à tout instant, le tout est crédible et mieux que ça, c’est réaliste. David Perrault a soigné l’esthétisme de son film, et il nous livre-là un film bourré d’idées, doté de plans et de séquences superbes et ça, que ce soit à l’intérieur de ses décors (les décors sont fous par ailleurs) ou encore dans ses extérieurs. David Perrault a fait le choix de reconstituer le Missouri dans des décors naturels au Canada et le résultat est magiquement beau. L’ambiance est loin d’être oubliée, si certains pourront contester le rythme très contemplatif du film, il s’en dégage une atmosphère quasi-onirique et ce sentiment est soutenu par la BO de Sébastien Perrault dont c’est la première. On trouvera toutefois quelques effets de style, vers la fin, qui sont assez dispensables, surtout qu’ils ont la fâcheuse tendance à casser un peu le rythme et le réalisme du film.

Ensuite, « L’état sauvage« , c’est un très joli casting. Un casting tout aussi surprenant que l’imagerie et l’ambiance que tient le conte de Perrault (oui, elle était facile…). Résolument féminin et féministe sans trop l’être non plus, « L’état sauvage« , c’est Alice Issaz, Déborah François, Constance Dollé, Armelle Abibou, Maryne Bertieaux, Kate Moran, mais aussi Kevin Janssens, Bruno Todeschini et Pierre-Yves Cardinal. Notons un petit rôle plein de charisme pour Vincent Grass.

Mais comme je le disais plus haut, c’est un film qui est inégal et cette inégalité, on va la trouver dans son écriture. « L’état sauvage » est un film si travaillé dans le visuel qu’on se demande si David Perrault n’a pas négligé son scénario, car c’est de ce côté-là que le film déçoit quelque peu. Certes, son intrigue se tient dans l’ensemble, mais elle aurait mérité d’un côté d’être plus claire, notamment dans son final qui laisse beaucoup de questions sans vraiment de réponses, trouvant plus de suppositions et d’hypothèses et de l’autre, le film aurait mérité d’avoir des personnages bien plus creusés. Oui, car même si le film nous offre des personnages attachants, quand on les regarde de plus près, ils demeurent très limités, pour ne pas dire assez vides finalement.

Entre défauts et qualités, maladresses et intérêt, ce deuxième film signé David Perrault demeure une proposition de cinéma qui a son cachet, le metteur en scène nous entraînant dans un film singulier. Un film qui mérite, dans son écriture, d’être plus travaillé, mais l’expérience est immersive et visuellement époustouflante et rien que pour cela, je ne regrette pas de m’y être arrêté.

Note : 13/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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