mars 28, 2024

Saint Ange

De : Pascal Laugier

Avec Virginie Ledoyen, Lou Doillon, Catriona MacColl, Dorina Lazar

Année : 2004

Pays : France

Genre : Fantastique

Résumé :

Anna est chargée de nettoyer Saint Ange, un orphelinat désaffecté. Petit à petit, elle entend des pas, des rires, des voix. Elle en est convaincue : quelque part dans la maison, il y a des enfants…

Avis :

Au début des années 2000, Pascal Laugier est un réalisateur qui essaie tant bien que mal de faire du cinéma. Après un premier court-métrage dans les années 90, Pascal Laugier va attirer l’œil de Christophe Gans. Alors que Laugier rencontre des problèmes financiers pour faire un deuxième court, Christophe Gans lui propose pour se faire un peu d’argent de s’occuper du making of de son « … pacte des loups« . Cette première collaboration amènera alors Laugier et Gans à travailler ensemble et c’est Christophe Gans qui lui produira son premier long-métrage, « Saint Ange« .

Pascal Laugier s’est fait une jolie place dans le paysage du cinéma de genre, notamment avec son deuxième film, le très marquant « Martyrs« . Aujourd’hui, je m’arrête sur son premier film, dans lequel le metteur en scène se lançait dans une histoire de pensionnat hanté par des enfants. Si la réalisation est belle, si le film en lui-même dégage un certain charme, cette première expérience de long-métrage ne sera pas une réussite pour Pascal Laugier qui nous entraîne-là dans un film qui tourne en rond, et au-delà de ça, dont le scénario a franchement du mal à convaincre tant le film ne trouve pas de sens. Dommage.

Alpes françaises, 1958, Saint Ange est un pensionnat qui se voit dans l’obligation de fermer ses portes car trop vétuste. Anna, une jeune femme d’une vingtaine d’années, arrive à Sainte Ange pour nettoyer le pensionnat avant sa fermeture définitive. Pratiquement seule dans cet immense bâtiment, Anna entend bientôt des rires d’enfants, ce qui est très étrange, puisqu’il est censé ne plus y en avoir…

Chouette, un petit film de maison hantée par Pascal Laugier, avec en plus de ça, Virginie Ledoyen et Lou Doillon. Dès la lecture du synopsis, « Saint Ange » donnait fortement envie de s’y arrêter, et de s’aventurer dans les couloirs dans cette grande bâtisse, histoire de frissonner un petit peu et de découvrir ce que cette bande de marmots a bien pu subir pour venir chahuter ceux qui habitaient cette école.

« Saint Ange » est un film qui réussit parfaitement son ouverture. D’entrée de jeu, Pascal Laugier impose une ambiance prenante et démontre un joli sens de la mise en scène. D’ailleurs, cet élément, « Saint Ange » va en bénéficier sur toute sa durée, Laugier imposant un film qui visuellement est très beau. Beaucoup de plans sont inspirés, il y a quelques passages qui font leur petit effet et enfin, le film est parcouru par une très belle BO signée Joseph LoDuca (« Evil Dead« ).

Du côté de l’interprétation, « Saint Ange » est l’occasion de découvrir une Virginie Ledoyen tourmentée qui cherche à savoir ce qui a bien pu se passer dans les couloirs de cette grande maison. Pour l’accompagner, le film tient peu de personnages, et offre une Lou Doillon au bord de la folie et Dorina Lazar trouble et troublante, dont on ne sait si l’on peut lui faire confiance ou non.

Voilà en ce qui concerne les bons points de cette première réalisation pour le futur réalisateur de « Gosthland« . Malheureusement, ces bons arguments vont se heurter à un scénario dont on va avoir beaucoup de mal à en comprendre le sens. Si là encore, on peut ajouter l’idée intéressante de hanter le film avec les « souvenirs » de la Seconde Guerre mondiale, c’est bien le seul élément qui arrivera à se faire attrayant, car pour le reste, « Saint Ange » a bien l’air de brasser de l’air justement.

C’est bien simple, on ne comprend pas grand-chose à cette histoire, tout comme on ne comprend pas grand-chose à ces personnages. Le scénario tourne en rond, pour finalement ne rien raconter et l’on s’y perd, Laugier nous laissant perplexe, avec un libre choix d’interprétation. Or, quoi interpréter quand cette histoire ne tient pas debout et nous emmène dans des directions opposées qui n’ont aucune solution ? De plus, si comme je le disais le film jouit d’une belle ambiance, il est vrai que pour un film d’épouvante, « Saint Ange » manque d’horreur, manque de frayeur, et finalement, il ennuie plus qu’autre chose.

Je ressors donc déçu de ce premier essai signé Pascal Laugier. « Saint Ange » réunit bien des ingrédients sur le papier pour offrir un petit film d’épouvante qui ferait son petit effet, or si visuellement, le cinéaste offre quelque chose de beau, scénaristiquement, « Saint Ange » est vide. On ne comprend rien, même en essayant d’interpréter comme on veut, et au final, le film donne la sensation que Pascal Laugier avait des idées visuelles qu’il voulait mettre en place et pour y arriver, il a tissé une histoire qui ferait passer son personnage devant ses idées de mise en scène. Dommage. Heureusement, Pascal Laugier s’est amplement rattrapé par la suite.

Note : 07/20

Par Cinéted

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