octobre 15, 2025

Call of Duty Black Ops – Cold War

Résumé:

Le joueur est plongé dans les profondeurs de la Guerre Froide au début des années 1980. Il se retrouve face à des personnages historiques et des vérités difficiles.

Avis :

On ne présente plus une franchise de l’envergure de Call of Duty. En l’espace d’une vingtaine d’années, la saga est devenue un mètre étalon dans le domaine du FPS. Progressivement, son succès s’est soldé par une profusion d’univers et de temporalités disparates ; de la Seconde Guerre mondiale à des projections futuristes spatiales. Entre deux, on a également eu droit à des conflits contemporains, qu’ils soient imaginaires ou réels.

En l’occurrence, la période de la guerre froide a permis d’initier les fondamentaux des Black Ops. D’un point de vue narratif, cette franchise dans la série d’Activision constitue l’une des itérations les plus convaincantes. Elle s’appuie, entre autres, sur un contexte géopolitique réaliste, les traumas de la guerre, ainsi que des faits et expérimentations qui ternissent l’aura des États-Unis et des pays occidentaux. Ce qui s’avère bienvenu dans un registre où le patriotisme est aussi coutumier qu’exacerbé.

Une reconstitution de la guerre froide qui fait chaud au cœur

Avec Call of Duty : Black Ops – Cold War, l’histoire prend place entre les deux premiers opus, soit au début des années 1980. On se situe donc dans un contexte où les tensions entre les blocs de l’Est et de l’Ouest restent particulièrement vivaces. En cela, l’ambiance est bien retranscrite. On songe à cette incursion en République démocratique allemande et cette omniprésence de la Volkspolizei, à chaque coin de rue. Même constat pour le passage à la Loubianka, le cœur du pouvoir des services secrets du KGB.

De manière générale, la présentation des missions suit une construction similaire. À savoir, travailler l’immersion par une découverte progressive, parfois à partir de séquences d’infiltration, avant de se lancer dans le vif du sujet. Le jeu tend ainsi à soigner son histoire et à ne pas se résumer à de vagues prétextes pour fournir une campagne solo anecdotique, voire bâclée. Preuve en est avec cette incursion au Vietnam ou à cette séance d’interrogatoire qui offre une plongée psychique dans l’esprit du personnage principal.

Une action effrénée ? Pas seulement…

Par ailleurs, on apprécie les intermèdes à la planque de la CIA. Ils apportent leur lot de mécanismes bienvenus à la franchise. S’il n’y a rien de foncièrement original, on distingue une volonté de diversifier l’implication du joueur, ainsi que le sentiment d’immersion qui en découle. Malgré la brièveté des échanges, il est possible de converser avec les membres de l’équipe, de creuser leur passé et leur personnalité par ces occasions.

Le lieu comporte un tableau des missions qui permet de consulter les preuves, de connaître les objectifs secondaires et d’établir la feuille de route pour la suite des évènements. Sans que cela ralentisse le rythme général, on se plaît à se lancer dans des investigations, notamment pour décoder ou trouver des éléments. Cela vaut aussi pour bien aborder deux missions subsidiaires, à même d’apporter un éclairage supplémentaire sur certains pans scénaristiques.

Une approche très référentielle au septième art

En raison de son approche cinématographique, le titre multiplie également les références et les allusions aux seventies, ainsi qu’aux eighties. On y distingue çà et là des clins d’œil aux films d’action et d’espionnage de l’époque. De temps à autre, cela sous-tend un second degré qui contraste avec les enjeux et la menace nucléaire qui pèse sur le monde. Le tempérament mégalomaniaque et les ambitions de l’antagoniste ne sont pas sans rappeler certains ennemis de l’agent 007.

Le culte du secret, les faux-semblants et les jeux de manipulation sont de circonstances. En matière de réalisation, l’enrobage reste propre et (presque) sans fausse note. On retrouve également la présence de protagonistes emblématiques de la série Black Ops, ainsi qu’un sens de la démesure évident pour dépeindre le caractère grandiloquent des situations en question. Bien que de nombreux passages soient scriptés, le résultat se veut toujours aussi efficace, en terme de divertissement pur.

Des défauts grossiers et un multijoueur sommaire

Néanmoins, Call of Duty : Black Ops – Cold War n’est pas exempt de reproches. On peut notamment regretter une intelligence artificielle aux réactions stupides. Incapables d’étayer une stratégie ou de constituer un obstacle de taille, les ennemis semblent souffrir de cécité pour viser ou distinguer la présence du joueur. En somme, ils se résument à de la chair à canon. Il n’est pas rare de les prendre à revers et d’effectuer une exécution au corps-à-corps, sans interpeller leurs pairs.

À cela s’ajoute un arsenal varié et néanmoins classique. Enfin, on peut aussi avancer la formule éculée d’un multijoueur qui ne possèdent aucune singularité ni fulgurance, sans compter quelques problèmes techniques récurrents. Peu nombreuses au demeurant, la configuration des cartes présente une qualité fluctuante, tandis que les modes proposés restent standardisés et calqués sur ceux des précédents opus. Au-delà de comportements de joueurs discutables en ligne, on en fait vite le tour, sans grand regret.

Un conflit qui tourne court

Autre faiblesse du titre : sa durée de vie. Si cela constitue une habitude pour chaque opus de la franchise d’Activision, elle n’en reste pas moins pénible à constater, surtout avec de tels moyens à disposition des studios de développement. Comme évoqué dans le précédent paragraphe, l’aspect multijoueur lasse très vite, même en considérant le principe de saisonnalité dédié à Call of Duty Warzone. Il n’apporte que peu d’intérêt sur le long terme, a fortiori si l’on n’apprécie guère la redondance des actions à mener, le manque d’enjeux et d’entrain latent.

Quant à la campagne solo, il faut compter 5 à 7 heures, voire une petite dizaine pour remplir les objectifs secondaires. À ce titre, le fait d’oublier des preuves dédiées à de nouvelles informations sur Perseus n’a pas d’influence sur la suite. Il n’est donc pas nécessaire de recommencer une mission. On retrouve aussi les habituels modes de difficulté qui permettent de moduler le challenge, en fonction du niveau de chaque joueur. Bien qu’intense, l’expérience se veut courte et dispose d’un potentiel de rejouabilité limitée.

En conclusion…

Au final, Call of Duty : Black Ops – Cold War reprend une formule familière et sans grande innovation sur le plan formel. En bon petit soldat, le jeu de Treyarch et Raven Software propose un contenu axé sur le spectaculaire, sans ambition majeure. Le contexte demeure toutefois maîtrisé et la variété des missions est à mettre à l’actif du jeu. On distingue également quelques intentions louables pour diversifier le gameplay avec des séquences d’infiltration, de piratage et d’investigation, même si elles s’avèrent ponctuelles et brèves.

De plus, celles-ci prêtent à peu de conséquences, un peu comme la personnalisation de son avatar ou des choix présentés au cours de certains dialogues. De telles décisions sont aussi présentes pour épargner (ou non) certains ennemis. Cela sans oublier une durée de vie malingre, une intelligence artificielle qui tient de l’imbécillité manifeste et un multijoueur paresseux, guère enthousiasmant. Nanti d’idées intéressantes, mais sous-exploitées, un FPS qui laisse une impression mitigée, et ce, en dépit d’une réalisation de qualité pour sa campagne solo.

Note : 13/20

Par Dante

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