mai 20, 2025

La Réparation – Exil Terne à Taïwan

De : Régis Wargnier

Avec Julia de Nunez, Clovis Cornillac, Julien de Saint-Jean, J.C. Lin

Année : 2025

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Quelques heures avant l’attribution de sa 3ème étoile, le célèbre chef Paskal Jankovski disparait avec son second lors d’une partie de chasse. A 20 ans, sa fille Clara se retrouve seule aux commandes du restaurant. Deux ans plus tard, elle reçoit une mystérieuse invitation pour Taïwan…

Avis :

Régis Wargnier est un cinéaste dont le cinéma se veut grandiose. Il y a quelque chose dans ses films qui dépasse le simple divertissement. En un sens, son univers me fait penser à celui de Jean-Jacques Annaud, dans cette volonté de dépaysement, de récit plus grand, pensé pour le grand écran. Régis Wargnier tourne peu, seulement dix films depuis son premier, en 1986. Et avec La Réparation, il signe son retour, plus de dix ans après « Le Temps des aveux« , sorti en 2014.

Autant dire que ce retour était très attendu. « La Réparation » faisait partie des films que j’avais le plus hâte de découvrir. J’étais vraiment curieux, d’autant plus que le réalisateur revient sur un continent qui a souvent fait la force et la chaleur de son cinéma, l’Asie. Le pitch était prometteur, une disparition, une jeune fille qui cherche son père, une enquête intime sur fond d’exil et de cuisine. Il y avait là tous les ingrédients pour faire de « La Réparation« , un joli moment de cinéma. Malheureusement, malgré quelques bonnes idées, le film m’a laissé complètement de marbre. Trop classique, assez plat, et pas forcément très bien joué, ce retour est en demi-teinte. Et c’est vraiment dommage.

« Régis Wargnier filme Taïwan sans vraiment nous y immerger »

Paskal Jankovski est un chef très réputé. Alors qu’il s’apprête à décrocher sa troisième étoile, il disparaît avec son second de cuisine, sans laisser de traces. Sa fille se retrouve seule face à l’emballement médiatique. Deux ans plus tard, toujours sans nouvelle, elle reçoit une mystérieuse invitation pour Taïwan. Pour elle, c’est peut-être le premier vrai indice. Son père serait-il là-bas ? Avec Antoine ?

Dixième film pour Régis Wargnier, et premier depuis dix ans. Et pourtant, malgré tout ce que le projet promettait, je reste sur ma faim. « La Réparation« , ce sont de belles images, un vrai dépaysement, même si le film n’exploite pas totalement tout ce qu’il a entre les mains. Régis Wargnier filme Taïwan sans vraiment nous y immerger, malgré une volonté claire de nous emmener dans ses rues, ses marchés, ses restaurants… et même au-delà, loin des sentiers touristiques. L’aventure commence comme un jeu de piste intrigant, avec cette invitation, puis l’arrivée à Taïwan, où des indices commencent à apparaître. Et au début, on y croit. Comme le personnage principal, on a envie de suivre la piste, de chercher, de comprendre.

« Jamais « La Réparation » ne décolle. »

Mais voilà, très vite, le film s’étiole. L’intrigue fait des révélations, mais celles-ci tombent à plat. Certaines auraient pu être fortes, poignantes, bouleversantes, d’ailleurs, elles auraient dû l’être au vu des révélations faites, mais elles restent froides. Idem, de manière générale, le film a de bonnes idées, dans la mise en scène, dans son sujet, dans sa conclusion, mais rien ne prend vraiment. Jamais « La Réparation » ne décolle. On reste dans l’attente. On espère que le film va offrir plus, mais il ne le fait jamais.

Ce sentiment, de ne pas aller plus loin, se retrouve aussi dans les personnages. Ils peinent à marquer. Clovis Cornillac, dont le personnage disparaît très vite, a tout pour être excellent, d’ailleurs, il est très bon, mais il s’en va trop vite. Julien De Saint-Jean est bon, mais son rôle manque de quelque chose en plus. Reste Julia de Nunez, qui porte le film sur ses épaules, mais ni son personnage ni son interprétation ne parviennent à vraiment nous impliquer. C’est dommage, car cette quête, ce lien père-fille qui devait se retisser à travers la cuisine, avait tout pour être touchant. Mais au final, « La Réparation » manque cruellement d’émotion et d’implication.

La Réparation se pose donc comme une vraie déception. L’histoire, sur le papier, est belle. Le retour de Régis Wargnier fait plaisir, notamment pour le voyage, pour l’ambiance. Le film a un cachet, une identité visuelle, mais il ne réussit jamais à nous emporter dans sa quête ni dans ses révélations. On regarde. On attend. On espère. Mais rien ne vient, et ça, c’est vraiment dommage.

Note : 10/20

Par Cinéted

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