avril 23, 2024

Crash Bandicoot N. Sane Trilogy

Résumé:

Crash Bandicoot N. Sane Trilogy est une compilation des trois premiers épisodes de la série remasterisés, à savoir : Crash Bandicoot, Crash Bandicoot 2 : Cortex Strikes Back et Crash Bandicoot 3 : Warped. Les graphismes ont donc été totalement refaits et quelques fonctionnalités ont été ajoutées, notamment le contre la montre pour les deux premiers épisodes.

Avis :

Initiée au cours des années 1990, Crash Bandicoot est devenu l’une des licences phares de la PlayStation. L’avènement des jeux 3D nécessitait alors de repenser le gameplay des titres de plateformes. En l’espace de trois volets dirigés par Naughty Dog, la trilogie initiale s’est imposée comme une nouvelle figure du genre auprès de Sonic, Mario ou encore Rayman. Au sortir de cet âge d’or et de la perte d’exclusivité de Sony, la franchise s’est progressivement enlisée dans les productions vite développées et pas forcément bien fignolées. On songe à Crash TwinSanity ou à Crash : Génération Mutant. Des incursions sympathiques, mais loin d’être inoubliables.

La saga semblait définitivement enterrée depuis une dizaine d’années avant qu’Activision ne décide de mettre en chantier un remake compilant les trois premiers opus. Tout comme pour le domaine cinématographique, le procédé est discutable à plus d’un titre. On s’interroge sur la nécessité de recycler d’anciennes gloires face aux seules motivations mercantiles des commanditaires. Pour autant, la fibre nostalgique fonctionne. La possibilité de toucher de nouvelles générations de joueurs constitue également une bonne raison. Peut-on escompter autre chose qu’un simple lifting graphique avec Crash Bandicoot N. Sane Trilogy ?

Il s’agit pourtant du premier élément notable de ce remake « 3-en-1 ». On ne parle pas ici d’un remaster paresseux ou d’un polissage haute définition des textures. Si l’esprit originel et le level design ne souffre que peu de changements, l’usage d’un moteur graphique entièrement repensé permet d’adapter des titres de plus de 20 ans aux standards actuels. Une vitesse d’affichage plus fluide, une résolution plus précise, un style coloré et enthousiaste en matière de direction artistique… Bien que les environnements ne décollent pas la rétine, on a droit à un vrai travail de fond pour proposer des jeux avenants, dynamiques et pleins d’entrain pour s’immiscer dans l’univers de Crash. L’ambiance sonore mêle, quant à elle, des mélodies et des bruitages familiers avec de nouveaux doublages.

Si la transition graphique est réelle, on ne peut pas en dire autant du gameplay. Ses qualités indéniables se heurtent bien souvent à des lourdeurs assez communes et désuètes. On songe à certaines latences qui rendent les parcours d’obstacles ou les sauts plus délicats. Cela peut paraître anodin, mais Crash Bandicoot exige un timing rigoureux. Et cela se vérifie avec une difficulté directement héritée de ses aînés. Les morts sont nombreuses et les vies limitées. Que l’on évoque les niveaux classiques, les courses à dos d’animaux ou les fuites en avant, les distances d’affichage peuvent être volontairement restreintes pour que les pièges ou les obstacles surgissent au dernier moment.

En somme, on se retrouve avec trois titres qui prônent l’apprentissage par l’échec et se révèlent intransigeant en cas de « Game Over ». Autrement dit, il faut recommencer les stages avec un nombre de vies encore plus limité, sauf si l’on refait les précédents niveaux pour aborder plus sereinement la suite. L’initiative est louable, même si elle pourra rebuter les débutants et les joueurs les moins persévérants. L’ensemble reste très linéaire et n’offre aucune liberté d’action sur la progression. Une bonne connaissance des niveaux est donc essentielle puisque le challenge est immédiat. Quant aux boss, ils ne recèlent pas de difficultés notables, surtout si vous avez parcouru les jeux originaux.

Les nouveautés, elles, se révèlent assez modestes. On songe à une fonction de sauvegarde (automatique ou manuelle) mieux pensée et à la présence de Coco, petite sœur de Crash, en tant que personnage jouable dès le premier titre. De même, le mode contre-la-montre est également de la partie pour les amateurs de speed-run et les férus du 100 %. Cela permet d’accroître une durée de vie déjà bien fournie. Les niveaux sont nombreux, le challenge au rendez-vous et les différentes données pour tout découvrir à chaque passage incitent à les refaire. Plusieurs dizaines d’heures de jeu sont nécessaires uniquement pour parcourir l’ensemble des trois titres. Quant à obtenir toutes les récompenses de chaque stage, tout dépend de votre habileté, de votre sang-froid et de votre persévérance.

Au final, Crash Bandicoot N. Sane Trilogy se révèle un bon remake dans le sens où il retranscrit fidèlement l’humour et le ton propre à l’univers créé par Naughty Dog. Le contexte visuel et le level design varié des lieux visités offrent une seconde vie à trois jeux cultes. Avec près de 20 ans d’écart, le contraste est flagrant sur la forme, nettement moins dans le fond. Le gameplay est presque repris à l’identique avec le bagage de mécaniques archaïques que cela comporte. On peut évoquer des temps de latence plus ou moins handicapants et une allonge de saut assez restreinte qui ne donne pas le droit à l’erreur, a fortiori dans les niveaux à déplacement vertical. Pour le meilleur, comme pour le plus frustrant, le challenge initial reste donc intact, tandis que le contenu offre une rejouabilité conséquente.

Note : 14/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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