octobre 14, 2025

The Arrival – Ils sont Parmi Nous

De : David Twohy

Avec Charlie Sheen, Lindsay Crouse, Richard Schiff, Ron Silver

Année : 1997

Pays : Etats-Unis, Mexique

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Zane Zaminsky, radioastronome, sonde les fréquences aériennes afin de déceler la preuve d’une existence extraterrestre. Un jour, il entend des cris aigus sortant de ses enceintes. Il s’agit d’une onde de choc provenant d’au-delà de notre système solaire, une preuve plausible de la vie extraterrestre. Son enquête le conduit au Mexique où il découvre une base secrète habitée par des extraterrestres. Sous leur apparence humaine se cache une tout autre réalité.

Avis :

Tout d’abord scénariste à la fin des années 80 (son premier scénario concerne Critters 2), David Twohy va s’intéresser rapidement à la science-fiction, un genre qu’il ne quittera quasiment jamais. Il passe derrière la caméra en 1992 pour faire un premier téléfilm, Timescape, le Passager du Futur, puis il va continuer à écrire sur des films relativement connus comme Le Fugitif, Waterworld ou A Armes Egales. En 1997, il repasse derrière la caméra pour proposer un film de science-fiction qui sera assez froidement accueilli, The Arrival. Proposant une invasion alien pernicieuse qui enclenche un fort réchauffement climatique, le film va souffrir de la comparaison avec Independence Day de Roland Emmerich, qui sortira la même année. Plus anti-spectaculaire, plus humain et penchant plutôt du côté du thriller que de l’action, The Arrival continue pourtant, aujourd’hui, de surprendre par son ton et son côté presque en avance sur son temps.

On va donc suivre Zane Zaminsky, un radioastronome qui va percevoir un son provenant d’une étoile. Ce signal dure quarante-deux secondes, et lorsqu’il en réfère à son supérieur, celui-ci estime que ce n’est pas suffisant, et il décide alors de le renvoyer. Bien décidé à ne pas abdiquer, Zane va pirater quelques antennes paraboliques de son quartier et se faire un petit bureau dans son grenier. Avec l’aide de son petit voisin, il va alors capter à nouveau ce son, mais en plus, il décèle un bruit de radio provenant du Mexique. Il décide alors de mener l’enquête en partant à Mexico. Sur place, il fait la rencontre d’Ilana, une scientifique qui est alarmée par le réchauffement climatique anormal de ces derniers mois, et ensemble, ils découvrent un complexe scientifique étrange et ultra surveillé, qui dégage une chaleur extrême et semble cacher un terrible secret.

« le film joue sur le thème de la paranoïa »

The Arrival ne va pas maintenir son suspens très longtemps quant à la présence d’aliens dans notre société. Très rapidement, le film joue sur le thème de la paranoïa, avec un personnage central rongé par son boulot, par sa volonté de montrer qu’il existe une vie extraterrestre, au point de mettre de côté sa vie amoureuse. Persuadé qu’on lui cache des choses, il va faire cavalier seul pour prouver que ce signal n’est pas anodin, et qu’il se passe quelque chose d’anormal sur notre planète. Pendant un petit moment, le film reste aux côtés de cet homme, presque pathétique dans son obstination, mais qui nous est très empathique par sa passion, et sa réelle sympathie avec les gens, et notamment son petit voisin qu’il va prendre comme acolyte, et lui apprendre plein de choses. C’est simple et on croit en ce personnage.

Outre le thème de la paranoïa, qui va prendre de plus en plus de place avec l’arrivée des aliens qui prennent l’apparence des humains, le film va aussi jouer sur le dérèglement climatique. Car oui, le film a beau avoir près de trente ans, il était assez en avance sur son temps par rapport à l’écologie. Ici, une scientifique découvre que des fleurs poussent en Antarctique, et personne ne va la croire, malgré une chaleur de plus en plus étouffante. Et si le film ne met pas en cause les humains (quoi que), on reste sur un sujet d’actualité qui nous touche tous. Puis il ne faut pas oublier que si les aliens exploitent la Terre en faisant du terraformage, ils expliquent bien que les humains ne prennent pas soin de la planète, et qu’en ce sens, ils peuvent faire ce qu’ils veulent.

« The Arrival contient son petit lot de faiblesses »

Et oui, David Twohy a écrit un scénario qui est loin d’être bête, même s’il contient quelques éléments kitschs. Car il est difficile de passer outre la mise en scène qui, aujourd’hui, fait très téléfilm et manque cruellement d’identité. Certains plans sont vraiment laids, à l’instar de ce moment où le héros regarde les étoiles, et que ça pue le fond ver à fond les ballons. Et certains éléments laissent à désirer, comme le design des extraterrestres, ou encore des images de synthèse qui font peine à voir de nos jours. Difficile de croire aux éléments vides lors de l’infiltration dans la base alien. Il faut aussi noter quelques facilités scénaristiques, avec cette machine qui permet de changer d’apparence, dont le héros se sert pour se sortir d’un mauvais pas, alors qu’il ne connait même pas les effets secondaires d’une telle machine.

The Arrival contient son petit lot de faiblesses, qui l’empêche réellement de devenir un vrai bon film. Mais si on zieute de son côté thriller, voire presque horreur, on a de vrais bons moments. La tentative d’assassinat, qui se termine par la déformation des genoux de l’alien, fait partie de ces moments qui, à l’époque, ont traumatisé toute une génération. On peut aussi évoquer ce passage glauque, avec tous les scorpions qui tombent du plafond. Ou encore le final, avec cette boule aspirante qui nettoie tout sur son passage, évoquant à la fois Phantasm et Hellraiser mais dans un domaine de science-fiction, éludant tout moment un peu gore. Bref, malgré tous ces défauts, le film de David Twohy est une petite mine de trouvailles qui en font un film des plus sympathiques à revoir. Et Charlie Sheen tient bien son rôle, dans un registre assez sérieux et sobre.

Au final, The Arrival est un film qui est blindé de défauts, mais qui bénéficie d’une certaine nostalgie et d’un capital sympathie très fort. Son côté paranoïaque, son sujet écologique et ses incrustations un peu horrifiques avec une cabale secrète alien qui phagocyte notre société font que le film de David Twohy est moins kitsch qu’il n’y parait et nous fait passer un bon moment. Et cela malgré des tares indéniables, comme des effets spéciaux datés, des facilités scénaristiques, et un final qui n’en est pas vraiment un.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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