
De : David Matalon
Avec Liam McIntyre, Aundrea Smith, Steven Swadling, Sydelle Noël
Année : 2020
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Tom emmène sa fille Mira camper à l’occasion d’un week-end, histoire de se rapprocher d’elle et de partager un peu plus de temps ensemble. Au petit matin, Mira a disparu et les gens semblent pris de violents accès de rage…
Avis :
Il devient de plus en plus compliqué de faire des films de zombies originaux. On retombe souvent sur les mêmes thèmes et sur des intrigues qui ont tendance à se répéter, jouant sur la survie en milieu hostile. Et pourtant, malgré cela, on nous sert la soupe plusieurs fois par an, que ce soit au cinéma, ou directement en DVD. Comme nous sommes d’un naturel curieux (et que notre passion réside principalement dans les films d’horreur, terreau infatigable d’idées parfois géniales), on se laisse à chaque fois tenté par un nouveau film de zombies, ou d’infectés en fonction de la vitesse de déplacement. The Clearing ne promettait pas de grand changement dans ce domaine, d’autant plus qu’il s’agit d’une micro production, avec un casting qui fleure bon le budget riquiqui. Car en dehors de Liam McIntyre (Spartacus, la série, pas le film…), nous sommes en plein banc d’inconnus.

Mais il ne faut pas se fier au casting, car parfois, on peut avoir de super stars, et se faire chier comme un rat mort. Néanmoins, ici, le casting n’est pas affriolant, et le film l’est encore moins. On commence avec un père et sa fille qui font du camping, et on sent que cela ennuie grandement la jeune fille. Le père se couche après sa petite lecture du soir, et il se réveille en sursaut, sentant que sa fille a disparu. Il commence à partir à sa recherche lorsqu’il se fait attaquer par plusieurs personnes qui semblent bien décidées à en découdre. A ce moment-là, alors que le père est bloqué sur le toit de son camping-car, on aura droit à un petit flashback qui explique pourquoi père et fille sont partis faire du camping, et comment il se fait que le spot est blindé de personnes.
« The Clearing ne sera qu’un huis-clos pénible »
Et de reprendre ensuite là où l’on s’en était arrêté, avec un père qui va tout faire pour retrouver sa fille, malgré la horde d’infectés autour de lui.Quand on dit qu’il n’y a pas une once d’originalité dans le film, cela se ressent sur tous les plans, et même sur la répétition des actions, car The Clearing ne sera qu’un huis-clos pénible, qui présente plusieurs tentatives avortées d’un père au bord de la crise de nerf. Le scénario est cousu de fils blancs. Le flashback ne sert à rien sinon pour mieux nous expliquer les raisons de ce camping, afin de renouer des liens qui semblent cassés. En même temps, en un père beauf au possible et une fille geek, la confrontation est inévitable. Le problème, c’est que le long-métrage ne va jamais plus loin que cette relation qui, on le devine d’avance, va aller pour le mieux.
Rien de tel qu’une bonne invasion zombie pour se rendre compte de nos sentiments envers les autres, et cela malgré nos différences. En dehors de ça, le film ne raconte rien de probant. On reste du côté du père, qui va tout faire pour sortir de sa caravane, mais qui va échouer à plusieurs reprises. Le type sort avec un flingue, vide ses cartouches, et doit retourner dans le camping-car pour se reposer et trouver une autre solution. Ensuite, il vide son pistolet de détresse, puis se renferme. Il va faire une tentative pour aller dans sa bagnole, mais elle va être submergée, et à force de coups, il va réussir à retourner à l’abri. Et ça, on va l’avoir un nombre incalculable de fois, faisant du film une redondance crasse et pénible. Et même lorsqu’il y a un changement, cela ne change pas grand-chose.
« Le film est dans la norme des direct to DVD »
A titre d’exemple, à un moment donné, il arrive à sauver un type. Dans son désespoir, il lui demande s’il a vu sa fille dans les parages, et l’autre lui dit que peut-être. Bien évidemment, les esprits s’envenime, et tout cela part en eau de boudin, pour finir sur une dépression avec tentative de suicide. Rien de bien neuf. Ce n’est même pas du spoil, puisque tout est attendu et suit un chemin tout tracé. La seule vraie nouveauté va venir des infectés, et de l’espèce de pouvoir qu’ils vont avoir. A force de gros plans sur les blessures, on va vite deviner que cette infection provient de vers parasitaires, et par moments, les plaies des infectés giclent pour rentrer dans un autre corps. Cependant, cette originalité ne vient que deux fois, et n’a aucune incidence sur les grandes lignes du scénario.
Il ne faudra pas non plus demander une réalisation intéressante. Le film est dans la norme des direct to DVD, avec une mise en scène lambda, qui ne cherche jamais le beau, et dès qu’il faut mettre un peu d’action, on a droit à une caméra qui bouge dans tous les sens. Et au niveau du gore, on repassera. Si tout ce qui concerne les plaies et blessures apparentes, c’est correct, on n’aura jamais d’effets gores et de passages un peu ragoûtants. Le film utilise aussi des projections de sang numériques, ce qui est dégueulasse d’un point de vue visuel. Enfin, Liam McIntyre peut faire ce qu’il veut, il reste monolithique et sans plus-value pour le personnage. Un personnage presque pénible dans sa façon de voir les choses, et qui semble doté d’une chance extraordinaire.

Au final, The Clearing est un mauvais film d’horreur et de zombie (ou d’infectés). Le scénario est balisé et ne sort jamais de ses rails, l’acteur principal est mauvais et on n’est pas servi par une réalisation inspirée. Les deux seuls points positifs de ce long-métrage, c’est son rythme, car il ne dure pas longtemps, et ne perd pas trop de temps en tergiversations, et sa courte durée, justement, qui lui permet d’aller à l’essentiel. Bref, vous pouvez passer votre chemin…
Note : 07/20
Par AqME