février 11, 2025

La Traque Infernale – Lorenzo Alamas

Titre Original : Bounty Tracker

De : Kurt Anderson

Avec Lorenzo Lamas, Matthias Hues, Cyndi Pass, Eric Mansker

Année : 1993

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Presque toute l’équipe d’un bureau de consultants financiers est sauvagement assassinée par des tueurs à gage. Seul Paul Damone parvient à s’échapper.

Avis :

Lorsqu’on se lance à la poursuite de criminels, on aborde bien souvent les investigations sous l’angle des forces de l’ordre ou d’un détective privé. Cela vaut notamment pour les thrillers, les policiers, voire les films noirs. Ce constat s’applique également pour les films d’action. Cependant, ceux-ci nécessitent une approche plus nerveuse afin de souligner le dynamisme du genre. Moins usitée, mais tout aussi pertinente, une alternative consiste à mettre en avant le métier de chasseur de primes. L’idée demeure intéressante dans le sens où le protagoniste est en marge de la loi et néanmoins à son service ; toute considération pécuniaire écartée.

Avec La Traque infernale, titre ô combien excessif, voire superfétatoire, le film de Kurt Anderson permet de suivre une chasse d’anciens mercenaires reconvertis en tueurs à gages. On le devine dès les prémices, le prétexte est évident et ne laisse guère de doute quant à la prévisibilité toute manichéenne du propos. Bien avant que Steven Seagal et consorts s’adonnent aux DTV fauchés, Lorenzo Lamas multipliait les exactions dans un registre qui lorgne vers le navet, à tout le moins vers des productions aussi modestes que désuètes. Ici, il incarne une sorte d’anti-héros, ersatz de son personnage de Reno Raines dans Le Rebelle. Série télévisée où il joue également un chasseur de primes.

« Les affrontements disposent de chorégraphies honnêtes »

En l’occurrence, l’homme maîtrise autant l’hapkido que les armes à feu. Quant aux investigations elles-mêmes, le déroulement des révélations et les processus d’enquêtes sont bien présents, même s’ils demeurent simplistes. Les pistes sont tellement basiques qu’on se demande comment la police n’est pas parvenue à des conclusions similaires, et ce, avec davantage de moyens techniques et humains. Au demeurant, on a droit à quelques situations qui confèrent à des clichés mal amenés. Par exemple, ce mercenaire repenti en bienfaiteur pour son quartier ou l’incompétence des forces de l’ordre précédemment évoquées ; garde à vue pour la victime d’une tentative d’assassinat à l’appui.

Sorti dans le même intervalle de temps que Martial Outlaw, autre métrage de Kurt Anderson, La Traque infernale intègre des séances de combat. Au même titre que son homologue, elles demeurent appréciables et se départissent à minima de coups portés de manière interminable. Les affrontements disposent de chorégraphies honnêtes et tirent parti de différents environnements. Les joutes peuvent se produire dans un bar malfamé, une casse de voitures ou un dojo de Pencak-Silat. Pour ce dernier, l’alternance de combats rapprochés avec des armes (lances et poignards) est bien sentie. Ce qui atténue un rapport de force déséquilibré. Par ailleurs, la confrontation entre techniques indonésiennes et coréennes est intéressante à découvrir.

« on déplore toutefois de faux raccords assez grossiers »

Au sortir de ces considérations, on déplore toutefois de faux raccords assez grossiers et un cadrage approximatif pour tenter de dissimuler certains coups non portés. Tant sur le plan formel que scénaristique, on remarque aussi des incohérences assez stupéfiantes. Mention spéciale à cette filature en voiture où l’un des associés du chasseur de primes se cache dans le coffre, en prenant la précaution de le laisser entrouvert. Malgré une visibilité réduite et inversée par rapport au trajet emprunté, il est en mesure de distinguer les panneaux et la direction sans difficulté aucune ! L’idée de traitement reste aussi amusante qu’incongrue pour aboutir vers un dénouement attendu et décevant lorsqu’il est question de se mesurer à l’imposant Matthias Hues.

Au final, La Traque infernale est un film d’action sommaire. Dans la veine des productions de l’époque, le métrage de Kurt Anderson propose un scénario conventionnel, sans surprise et, à plusieurs reprises, invraisemblable. De caricatures en guise de personnages jusqu’en prétextes fallacieux pour faire progresser cahin-caha les investigations du protagoniste, l’enrobage narratif s’avère poussif. Il ne tient qu’à de grotesques ficelles mal nouées pour que les séquences s’enchaînent avec entrain et constance, sans pour autant retenir l’attention. En revanche, les combats demeurent l’un des points sympathiques du film. Cela reste toutefois insuffisant pour en faire un divertissement à conseiller.

Note : 09/20

Par Dante

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