février 10, 2025

La Malédiction du Queen Mary – On Touche le Fond

Titre Original : The Haunting of the Queen Mary

De : Gary Shore

Avec Alice Eve, Joel Fry, Tim Downie, Nell Hudson

Année : 2024

Pays : Etats-Unis, Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

L’épave du Queen Mary, ancien paquebot de luxe, est considérée comme l’un des endroits les plus hantés au monde. Un couple de photographes décide de se rendre à bord du navire avec leur jeune fils pour visiter les lieux. Mais une série d’événements mystérieux et violents les mêlent au destin tragique d’une famille disparue une nuit de 1938.

Avis :

Il est évident que les lieux les plus hantés du monde sont des réservoirs quasi inépuisables pour le cinéma d’horreur. Il suffit de regarder les listes qui répertorient les endroits les plus hantés de la planète, et on se rend compte que cela a donné lieu à de nombreux films. On pense bien évidemment à la forêt maudite d’Aokigahara au Japon ou encore le château de Glamis en Ecosse. Parmi tous ces lieux, il y a le paquebot Queen Mary, qui bénéficie d’une longue histoire, et qui est aujourd’hui amarré à Long Beach en Californie. Considéré comme un lieu qui abrite de nombreux fantômes, on peut visiter le bateau, voire même y passer une nuit pour se confronter à différents phénomènes paranormaux. Il n’en fallait pas plus pour qu’un film s’inspire de cela et s’amuse avec l’attraction pour vraiment implanter des revenants.

Afin de donner du poids à cette histoire, Gary Shore, à qui l’on doit Dracula Untold, va tenter de faire s’emmêler deux histoires, à deux époques différentes. Le film commence donc en 1938, lors d’une traversée transatlantique, et l’on va suivre un couple avec une fille qui s’invite à un repas prestigieux pour mettre en avant les qualités de danseuse de la petite. Les choses tournent mal et un massacre va avoir lieu. De façon abrupte, on se retrouve de nos jours, dans une voiture, avec une jeune femme (Alice Eve) et son fils en situation de handicap, qui se rendent au bateau pour présenter un projet afin de redynamiser les visites. Malheureusement pour tout le monde, le petit va vire une expérience terrifiante, manquant mourir noyé, et par la suite, mère et père va vivre un enfer au sein du paquebot, alors qu’ils y passent une nuit.

« L’histoire de La Malédiction du Queen Mary est très dissolue.’

C’est très compliqué à suivre, et c’est aussi très compliqué à raconter. L’histoire de La Malédiction du Queen Mary est très dissolue. Le réalisateur fait de suite le choix de ne pas faire de rupture nette entre les deux époques. De ce fait, on passe de l’une à l’autre sans aucun liant, et parfois, c’est fait de façon totalement hasardeuse. On s’y perd, et on cherche à savoir ce que ça veut nous raconter. Car si en 1938, on a un couple de prolo qui veut mettre en avant sa fille auprès de Fred Astaire pour lui permettre de percer dans le showbiz, en 2024, c’est un autre délire, et on ne comprend pas bien pourquoi les fantômes veulent buter ce couple et leur enfant handicapé. De plus, il n’y a guère de fond, le film ne racontant rien de bien probant.

Et c’est dommage, car certains personnages auraient pu avoir une histoire plus approfondie, ou tout du moins pointer du doigt certaines choses. A titre d’exemple, à quoi sert l’enfant de la famille avec son handicap ? C’est-à-dire qu’à aucun moment, ce handicap lui permet de franchir des obstacles, nous montrant que malgré les faiblesses de notre corps, on reste fort. Il en va de même avec le père de famille en 1938. Il porte un masque car c’est la soirée d’Halloween, mais lorsqu’il le retire, on s’aperçoit que c’est une gueule cassée de la Grande Guerre, mais rien n’est fait pour en tirer un quelconque sujet. C’est un peu gore, un peu sale, mais ça n’amène à strictement aucune réflexion. On a la sensation de suivre un film incomplet, qui avait des idées, mais que tout a été coupé au montage pour réduire la durée.

« Il se dégage un aspect très téléfilm de l’ensemble »

Et malgré cela, le film dure plus de deux heures ! C’est beaucoup trop long pour ce que ça raconte, et on va vite s’emmerder. On ne ressent aucune empathie pour les personnages, et malgré une mise en scène qui n’est pas moche, on reste dans l’expectative qu’il se passe quelque chose qui nous remue. L’introduction laissait planer le doute d’un fou furieux qui va faire un massacre, mais cela retombe vite, au profit de quelques passages fantomatiques qui ne tiennent pas la route. Difficile de croire en cette main qui sort d’un téléphone, ou encore de ces apparitions furtives qui ne sont là que pour faire du jumpscare. Gary Shore ne maîtrise pas les choses élémentaires du film d’horreur, à commencer par des personnages attachants et une ambiance malsaine.

Je veux dire, foutre des masques lugubres à des personnes étranges ne fait pas tout pour l’atmosphère. Il se dégage un aspect très téléfilm de l’ensemble, et rien n’est fait pour rendre l’ensemble beau. Pas même la longue chorégraphie entre la petite fille et Fred Astaire, qui ne sert strictement à rien. Heureusement, le film peut se rattraper fugacement avec quelques effets gores inattendus, comme ce massacre à la hache qui intervient beaucoup trop tard. On notera une volonté de faire des effets de style, comme ce noir et blanc qui montre la mort d’un personnage, mais qui arrive comme un cheveu sur la soupe, et pour lequel on n’a aucune explication valable. Tout comme la fin, complètement à côté de ses pompes, et qui montre bien que producteurs et scénaristes n’en avaient rien à foute et voulaient juste mettre en avant une attraction.

Au final, La Malédiction du Queen Mary est un film vide de sens, qui ne fait pas peur, et surtout, ne raconte rien de vraiment valable. C’est très long, mou et les différents effets de peur sont complètement dépassés. Il faut y rajouter des personnages dont on se fout royalement, et la boucle est bouclée. Gary Shore fournit un film détestable, et malgré quelques idées furtives, on se retrouve face à un film d’horreur qui tire plus vers le téléfilm que vers le long-métrage destiné au cinéma. Bref, ce n’est pas bon…

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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