février 10, 2025

Wolf Man – Des Loups et des Hommes

De : Leigh Whannell

Avec Christopher Abbott, Julia Garner, Matilda Firth, Sam Jaeger

Année : 2025

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Après un évènement traumatisant, Blake quitte San Francisco pour retourner au fin fond de son Oregon natal et vivre dans sa maison d’enfance. C’est l’occasion pour lui de faire une pause loin de la ville et de tenter de sauver son mariage avec son épouse Charlotte en passant quelques jours dans la propriété avec leur fille, Ginger. À la nuit tombée alors que la famille arrive enfin à la ferme, ils sont attaqués par un animal invisible et, dans une fuite effrénée, se barricadent à l’intérieur de la maison pour se protéger de la créature qui rôde dans le périmètre, aux aguets. Mais à mesure que la nuit avance, Blake commence à se comporter de manière étrange…

Avis :

Leigh Whannell, cinéaste australien à qui l’on doit le terrible « Upgrade« , est arrivé début 2020 avec un film du « monsterverse », « Invisible Man« , et malgré la pandémie du Covid, il a réussi à faire de son film un succès, en plus de se réapproprier l’histoire de l’homme invisible. Avec un succès de cent quarante millions de dollars pour sept millions de budget, Leigh Whannell pouvait alors choisir son prochain projet comme il en avait envie. L’idée de faire un film de loup-garou, autre figure célèbre du « monsterverse », lui a été proposée, mais le réalisateur va mettre un temps avant d’accepter, car il n’avait pas l’envie de refaire de suite un film de monstre, et surtout, il n’avait pas envie d’aller vers un film et un univers qu’on avait déjà vu. Il lui fallait une nouvelle approche, et au bout d’un moment, il l’a trouvée et s’est donc lancé dans le projet.

Au rayon des figures mythiques du cinéma d’horreur du cinéma, aujourd’hui, c’est donc sur le loup-garou qu’on s’arrête. Le film de loup-garou a connu plusieurs « adaptations » et nous voici trois mois après l’adaptation Netflix, avec notamment Franck Dubosc, et autant dire que même si le film de Leigh Whannell n’est pas parfait, et ce n’est pas le meilleur film de loup-garou, voir un film qui a son univers et qui propose quelque chose de neuf, ça fait du bien. Ici, on va oublier l’idée de la transformation les soirs de pleine lune, on va oublier les transformations douloureuses comme on les connaît. Non, ici, Leigh Whannell ose du neuf, pose son intrigue dans un folklore et il nous entraîne pour une nuit de tous les dangers, et c’est pas mal du tout.

«  »Wolf Man » n’évitera pas les clichés du genre »

Blake, la quarantaine, revient dans son Oregon natal pour y faire la succession de son père déclaré décédé après être parti en forêt sans jamais en revenir. Blake pense passer un été tranquille avec sa femme et sa fille, ce qui serait l’occasion pour la famille de se retrouver. Or, très vite, un accident survient et bientôt la famille se retrouve cloîtrée dans la maison d’enfance de Blake, avec quelque chose qui rôde dehors…

Il y a des mythes et des personnages que le cinéma a pratiquement épuisé qu’on se demande encore ce qu’il y a à raconter à ce sujet. Si l’on regarde du côté du loup-garou, il est presque impossible de référencer tous les films que l’horreur a donné, et quand bien même, le loup-garou est passé par tous les genres du cinéma. Alors ressortir en salle un film de loup-garou, qu’est-ce que cela peut apporter ? Et bien pas mal de choses sympathiques, si l’on en croit Leigh Whannell. Alors, bien sûr, « Wolf Man » n’évitera pas les clichés du genre, avec notamment cette histoire de fils qui revient sur la terre de ses origines après le décès d’un père qu’il a fui. On aura aussi le droit à ce couple qui va tant bien que mal, et qui veut se ressouder l’espace d’un été… Enfin ça, c’est en théorie.

Puis derrière ça, évidemment, il va être question d’une griffure, qui va faire que papa va finir par se transformer. On pourrait dire que c’est un spoil, mais c’est si évident que finalement, on va dire que ça fait partie de la grammaire du genre, que c’est inévitable, et donc que c’est de l’acquis. Mais alors que peut bien avoir « Wolf Man » de Leigh Whannell pour se démarquer et offrir autre chose ? Et bien le premier élément qui vient en tête, c’est l’idée d’un virus. Là encore, ce n’est pas du spoil, puisque c’est annoncé dès l’ouverture du film. Avec cette idée, le réalisateur peut donc éviter les transformations les soirs de pleine lune, et même, il va juste offrir un monstre dont l’apparence est permanente, de jour comme de nuit.

« le scénario est suffisamment bien écrit »

Avec ça, il y a aussi l’idée d’une mutation, certes rapide, puisque le film se passe sur une nuit, qui se fait petit à petit et voit disparaître le personnage principal. Cette idée de le voir se transformer peu à peu et perdre en humanité pour aller vers des instincts plus primaires, rend l’histoire touchante, car il y a comme une sorte d’impuissance, quelque chose d’inévitable, et le scénario est suffisamment bien écrit pour retarder le plus possible cet état. De plus, les liens familiaux sont joliment écrits, ce film sonne comme un au revoir terrible et injuste, mais c’est comme ça.

De plus, Leigh Whannell s’amuse avec les points de vue des personnages, faisant parfois tourner sa caméra autour des personnages, et nous faisant entrer dans un autre monde, ce qui est là encore intéressant et neuf pour le coup. Ou du moins ce n’est pas quelque chose que j’avais vu dans d’autres films de loup-garou.

Pour nous toucher avec cette histoire qui est en fait un deuil, un passage à une vie, un cap si l’on peut dire, le réalisateur a choisi de faire un film avec peu de personnages, et surtout, il a pris d’excellents acteurs pour les incarner. Des acteurs qui ne sont pas si connus que ça du grand public et c’est très bien. Si l’on peut mentionner Sam Jaeger ou Benedict Hardie, « Wolf Man« , c’est surtout un film qui vaut son coup d’œil et d’émotion grâce à ce trio formé par Julia Garner, Mathilda Firth et un Christopher Abbott incroyable, qui démontre bien qu’il est l’un des meilleurs acteurs du monde, et qu’on le sous-estime grandement. Le mec arrive à composer un père qui s’efface petit à petit, pour devenir la bête qu’on redoute et il est fabuleux, tout en subtilités et émotions.

Avec son histoire plus humaine qu’horrifique, avec son casting impeccable, avec ses FX bluffants (oui, je n’en avais pas en encore parlé, mais le maquillage est aussi beau que bon), avec ce nouvel angle d’attaque pour parler du mythe du loup-garou, avec ses différents points de vue et la mise en scène de Leigh Whannell qui offre de bons moments plein de tensions, « Wolf Man » se pose comme une sympathique surprise, qui arrivera même à nous faire oublier les clichés qu’elle utilise pour raconter cette histoire que finalement, on connaît déjà. Bref, je ne regrette pas de m’être arrêté sur cet énième film de loup-garou.

Note : 14/20

Par Cinéted

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