mars 28, 2024

Invisible Man – Moss Wanted

Titre Original : The Invisible Man

De : Leigh Whannell

Avec Elisabeth Moss, Oliver Jackson-Cohen, Harriet Dyer, Aldis Hodge

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre: Fantastique, Horreur

Résumé :

Cecilia Kass est en couple avec un brillant et riche scientifique. Ne supportant plus son comportement violent et tyrannique, elle prend la fuite une nuit et se réfugie auprès de sa sœur, leur ami d’enfance et sa fille adolescente.
Mais quand l’homme se suicide en laissant à Cecilia une part importante de son immense fortune, celle-ci commence à se demander s’il est réellement mort. Tandis qu’une série de coïncidences inquiétantes menace la vie des êtres qu’elle aime, Cecilia cherche désespérément à prouver qu’elle est traquée par un homme que nul ne peut voir. Peu à peu, elle a le sentiment que sa raison vacille…

Avis :

Leigh Whannell, c’est le complice de toujours de James Wan pour lequel il a écrit les scénarios des trois premiers « Saw » (même s’il n’y a que le premier film qui est réalisé par Wan), il a écrit « Dead Silence« , ainsi que les trois « Insidious« . D’ailleurs, c’est lui qui réalise le troisième chapitre, ce qui sera sa première réalisation. Fort de cette première expérience, il enchaîne très vite avec un deuxième film qui est une petite bombe atomique, « Upgrade« . Sorti de nulle part, avec ce petit film, Leigh Whannell surprend tous ceux qui se déplacent pour voir le film et le réalisateur s’impose comme un metteur en scène à suivre de très près.

Il y a trois ans de cela, pour faire comme les studios Marvel, Universal a voulu lancer son Monster Universe et le premier film qui est sorti fut le blockbuster « La Momie » d’Alex Kurtzman avec Tom Cruise. Le film fut un cuisant échec et les films que la firme avait prévus, dont « L’homme invisible » avec Johnny Depp, furent très vite abandonnés. Mais cette idée de refaire « L’homme invisible » n’est pas restée dans les tiroirs et aujourd’hui, c’est le studio Blumhouse qui s’en charge et il laisse les rênes à Leigh Whannell et franchement, le metteur en scène australien surprend encore une fois, et réinvente totalement le mythe de l’homme invisible.

Cecilia était en couple avec le richissime et brillant professeur en optique Aiden Griffin, mais ce qui avait tout du couple parfait, une fois les portes fermées, ne l’était absolument pas et Cecilia a pris des années pour réussir à fuir Aiden. Et alors qu’elle vient tout juste de s’échapper, et qu’elle vit cachée chez un ami que son ex-mari ne connaît pas, Cecilia apprend par sa sœur qu’Aiden n’a pas supporté qu’elle lui échappe et il s’est donné le mort. Alors que Cécilia commence à retrouver goût à la vie, elle sent de plus en plus la présence d’Aiden auprès d’elle, au point qu’elle commence à croire qu’il n’est peut-être pas mort, mais simplement qu’il aurait trouvé un moyen de se rendre invisible pour la persécuter de nouveau…

« Invisible Man« , c’est un film que j’attendais avec une certaine impatience, parce qu’on retrouve derrière la caméra Leigh Whannell, réalisateur qui m’avait mis K.O. il y a deux ans avec son « Upgrade » et je dois dire que je n’ai pas du tout été déçu par son nouveau film. Je dirais même que bien au-delà de ça, j’ai été très surpris, car je ne m’attendais pas à ce que le mythe de l’homme invisible soit revu et corrigé comme cela.

La première chose qui frappe avec cette version 2020, c’est la qualité du scénario qui nous est présenté-là. Écrit par Leigh Whannell, « Invisible Man » n’est pas le film auquel on s’attend. Non, son « Invisible Man » est une réinvention totale aussi bien dans son approche que dans sa forme et il tient la route de sa première scène à son final. Entre film de monstre et paranoïa, le réalisateur ne choisit pas et conjugue les deux, pour livrer un moment de cinéma en permanence sous tension.

Parsemé en plusieurs actes, le film de Leigh Whannell est passionnant de bout en bout de métrage. Se posant du point de vue d’une victime, ouvrant son film avec une scène d’une extrême tension, ce qui donne le ton du reste de l’œuvre, Leigh Whannell va s’amuser avec son spectateur, le laissant dans un doute au départ.

Nous avons l’impression de voir un film sur « L’homme invisible », mais ne seraient-ce pas les stigmates et les blessures de cette femme qui ont du mal à cicatriser. Leigh Whannell joue clairement avec le côté paranoïa et la psychose d’un tel traumatisme. D’ailleurs, derrière le côté fantastique que le film tient, Leigh Whannell aborde de manière excellente les violences faites aux femmes, ce qui inscrit son film parfaitement dans l’actualité. Mais attention, le réalisateur n’en fait pas trop, ni pas assez, non, il dose savoureusement son film, ce qui lui donne un fond assez extraordinaire, surtout que l’intrigue ne cesse de faire évoluer son personnage principal. Personnage tenu avec « impérialité » par Elisabeth Moss, qui est décidément l’une des meilleures actrices qui ait été révélée ces dernières années.

Toujours du côté du scénario, on saluera l’idée de Whannell en ce qui concerne son homme invisible. Là encore, le réalisateur ancre tout à fait le film dans notre époque et joue avec ce que cette dernière est capable de nous offrir et en plus d’être une idée passionnante, qui nous change de ce qu’on a l’habitude de voir, c’est surtout très malin de la part de Whannell et ça tient parfaitement la route.

Dans sa forme, Leigh Whannell nous entraîne dans un film glaçant, qui tient une tension et un malaise palpable. « Invisible Man » oscille à la perfection entre thriller psychologique, drame humain, film paranoïaque, et le tout est livré avec un soupçon de terreur. Oubliez les films à jumpscares qui ne servent qu’à réveiller son public, ici, Leigh Whannell a tout compris, et sait comment nous tenir en haleine. Bourré d’idées et d’envie de cinéma, Leigh Whannell revient au film de monstre, même si ici on ne le voit pas. C’est assez dingue comme le réalisateur arrive à filmer le vide pour le rendre terriblement angoissant et d’ailleurs, la mise en scène nous plonge au plus près de son personnage, car comme elle, on cherche un indice, quelque chose qui pourrait nous indiquer une présence ou non, ce qui est impossible, et c’est ça qui est terrible. On ajoutera à cela une ambiance parfois Hitchcockienne, notamment avec la très belle BO de Benjamin Wallfisch.

En seulement trois films donc, Leigh Whannell s’impose comme un réalisateur qui a tout compris au cinéma. Bien loin du blockbuster qu’il aurait été chez Universal, ici, le cinéaste nous offre un film presque intimiste, qui dans son fond comme dans sa forme est tout simplement prenant et passionnant. Horreur et terreur sont au rendez-vous, pour un moment de cinéma comme on adorerait en voir bien plus souvent !

Note : 17/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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