janvier 17, 2025

All Hallows’ Eve – Le Clown Sans Spectacle

De : Damien Leone

Avec Katie Maguire, Mike Giannelli, Catherine A. Callahan, Kayla Lian

Année : 2013

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Une baby-sitter trouve une cassette VHS qui présente divers meurtres sinistres perpétrés par un clown psychotique.

Avis :

Les films d’horreur sont jalonnés de réalisateurs qui font parler d’eux à tour de rôle. Soit parce qu’ils ont réussi à faire une série de bons films, soit parce qu’ils s’agitent comme des sales gosses, en espérant attirer l’attention. Pour ce dernier point, c’est la catégorie dans laquelle excelle Damien Leone. Aujourd’hui connu pour sa trilogie Terrifier, film au gore gratuit mettant en avant Art le clown psychopathe, le cinéaste s’évertue à faire des films sales et méchants, mais sans aucun fond. Cela lui vaut tous les regards, aussi bien dégoutés qu’amusés, à un tel point que maintenant, un film Terrifier a droit à sa sortie en salle et à faire du bruit suite à son interdiction aux moins de dix-huit ans. Mais avant cette trilogie bien débile et craspec, Art le clown a fait son apparition dans All Hallows’ Eve, ou le début des emmerdes.

S’il est bien question de clown tueur dans ce film, il n’est pas forcément au centre de toutes les attentions. En fait, All Hallows’ Eve est un film à sketches qui a pour point commun le clown, qui revient de façon plus ou moins sporadique dans les trois histoires. Pour créer du liant avec tout ça, le réalisateur ne s’est pas trop cassé la tête, mettant en scène une babysitter avec deux enfants, et l’un des deux gamins retrouve une VHS dans son sac à bonbons. Bien évidemment, cette cassette vidéo contient les trois histoires horrifiques qui vont nous être montrées. Et on va vite noter une différence de qualité dans l’image des trois histoires, mais ce n’est pas fait exprès, ni même un hasard, puisque deux des courts-métrages furent tournés bien avant le premier Terrifier, et suite au succès de ce long-métrage, un troisième court fut mis en boîte.

« Damien Leone lâche rapidement les vannes pour offrir un court moche et méchant »

Le premier sketch débute de façon très amatrice. On se trouve dans un hall de gare pendant Halloween et une jeune fille va se faire prendre à partie par Art, qui va lui faire de mauvaises blagues avant de la droguer. A son réveil, la nana se retrouve dans les sous-sols de la gare, enchaînée avec d’autres filles, et l’ensemble va ressembler à un train fantôme. Monstres en tout genre, séquences gores entrecoupées de flashs aux images subliminales, Damien Leone lâche rapidement les vannes pour offrir un court moche et méchant, où le final grotesque n’a aucun sens, avec un démon qui va ouvrir le ventre rond d’une femme enceinte. C’est laid, aussi bien dans la réalisation que dans les maquillages, et si l’histoire peut contenir un côté un peu malsain, un peu satanique, on reste sur quelque chose sans fond ni intérêt. Une redondance chez le réalisateur.

Le deuxième segment est celui qui a été tourné en dernier, et cela se voit au grain de l’image. Si le premier court était granuleux et a mal vieilli, celui-ci est de la même qualité que lorsqu’il faut filmer la babysitter qui regarde cette VHS. Ici, il n’y a pas de clown, sinon sous la forme d’un tableau, et il sera question d’un extraterrestre qui vient attaquer une jeune femme isolée dans sa nouvelle grande maison. Rien de neuf à l’horizon, puisque tout se passe comme ça doit se passer, avec des courses-poursuites ridicules, des gesticulations sans intérêt, et surtout, un alien dégueulasse portant un costume qui doit certainement venir d’un magasin discount. Là encore, on peut reprocher à l’histoire de ne rien raconter et de piétiner des chemins balisés. En plus, le côté gore est totalement absent, un comble pour celui qui s’ériger en nouveau chancre du genre.

« Damien Leone, incapable de tenir un discours intelligent »

Enfin, le troisième segment est celui qui s’apparente le plus à la franchise devenue culte de Art le clown, puisqu’ici, c’est lui qui s’accapare tous les regards. Une jeune femme va faire le plein dans une station-service et on y voit le pompiste qui vire vigoureusement le clown des toilettes, ce dernier ayant souillé tous les murs. Sauf qu’il revient pour zigouiller le pompiste, la jeune femme en est témoin et elle va alors se faire poursuivre par le tueur. Là encore, on reste sur des chemins connus, et rien ne viendra nous faire sourciller, sinon de désarroi. Alors oui, c’est gore, voire dégueulasse, mais ça n’a rien de bien cohérent, et c’est juste fait pour choquer le néophyte. On retiendra tout de même un budget qui a dû être plus conséquent que pour le reste, avec un accident de voiture, et des effets artisanaux plutôt bien fichus.

En filigrane de tout ça, on va voir cette babysitter qui est poussée par sa curiosité à mater le reste de la VHS. Si on gratte un peu, on peut y déceler une critique de notre curiosité morbide, qui nous pousse à voir des atrocités. Et cela va être puni de façon débile par le réalisateur, qui offre une fin qui aurait pu être maline, mais qui plonge alors dans l’horreur facile et le gore de débile. Et c’est là que l’on voit toutes les limites de Damien Leone, incapable de tenir un discours intelligent dans ses films. Il faut, à chaque fois, qu’il gâche le petit fond qu’il avait avec une conclusion gore sans aucun intérêt, sinon celui faire rire jaune le spectateur. Difficile alors de donner du crédit au moindre de ses projets.

Au final, All Hallows’ Eve est un film à sketches qui est à l’image des Terrifier, c’est-à-dire débile et n’affichant que la volonté d’un cinéaste à se faire remarquer à tout prix. Gesticulant dans tous les sens, essayant vainement de se faire passer pour un sale gosse, le metteur en scène se saborde lui-même dans des élans idiots pour faire ricaner le jeune amateur de film d’horreur où le sadisme n’a d’égal que la bêtise. Sans aucun sketch marquant, reprenant des histoires vues et revues, on ne peut pas dire que cette prémisse à Terrifier soit prometteuse, loin de là.

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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