novembre 13, 2025

Six Feet Under – Nightmares of the Decomposed

Avis :

La scène Death américaine est peuplée de groupes plus ou moins cultes, mais qui gravitent tous ensemble, s’échangeant parfois les musiciens pour quelques temps. On peut citer Obituary, Cannibal Corpse, Deicide ou encore Brain Drill pour les plus connus. Au début des années 80, alors que Cannibal Corpse commence à faire parler de lui, le groupe décide d’éjecter leur chanteur, Chris Barnes, qui ne carbure pas seulement à l’eau et à la cigarette. Ce dernier fonde alors Six Feet Under, qui va devenir un groupe à part entière lorsque des guitaristes de Obituary ou de Deicide décident de partir à l’aventure. Si le succès sera au rendez-vous assez rapidement, le frontman va être au centre de quelques tensions avec d’autres groupes, jusqu’à se faire chahuter par le groupe Anal Cunt. Ajoutons à cela des albums de reprises pas folichons, et Six Feet Under va boire la tasse.

Incapable de tenir un line-up stable, à chaque album, ou presque, ça va être le jeu des chaises musicales, et les frasques de Chris Barnes n’aident pas à redorer l’image d’un groupe qui va devenir une boîte à memes sur internet, avec des fans qui vont de plus en plus délaisser les américains. Cependant, la bande écrit toujours des morceaux et sort des albums sur le label Metal Blade, dont Nightmares of the Decomposed qui est paru en 2020. Un album qui va se faire tailler de toutes parts, incriminant le label d’avoir fourni une production indécente, proche d’une démo, mais aussi le chanteur, qui n’a plus du tout de voix, et devient incapable de chanter, et encore moins de growler. Il en résulte alors un album catastrophique où personne ne peut s’exprimer, malgré les talents de chacun (car oui, le line-up est quand même solide).

Ici, on retrouve Jeff Hughell à la basse, qui a joué avec Brain Drill, mais aussi Rings of Saturn, on a Marco Pitruzzella derrière les fûts, et on a pu l’entendre chez Brain Drill, et pour les deux guitaristes, on peut compter sur Ray Suhy de Cannabis Corpse et Jack Owen qui a fait ses armes chez Cannibal Corpse et Deicide. Bref, du beau monde qui entoure Chris Barnes, et qui peut promettre de jolies choses. Mais ce ne sera pas du tout le cas, la faute à une production défaillante où l’on entend bien que chaque partie a été enregistrée à part, et que le mixage s’est mal déroulé. Amputator entame les hostilités, et la voix du chanteur va être un énorme calvaire. Il est devenu incapable de faire plus d’une note et on sent qu’il ne peut plus pousser.

On a clairement mal pour lui, tant on sent qu’il force comme un damné pour sortir le moindre mot. Mais à la rigueur, sur les guitares, on peut y trouver notre compte, avec un petit solo et des riffs agressifs. Ce ne sera pas le cas avec Zodiac, qui sera un cauchemar sur bien des points. C’est poussif, mou, la musique est obligée de s’arrêter pour que l’on puisse entendre le chanteur, et on a la sensation que ça a été enregistré dans un garage. Le foutage de gueule atteint son apogée avec un refrain qui n’a aucun impact. The Rotting reprend les mêmes riffs, la même mélodie, mais avec une rythmique plus rapide. On sent que l’inspiration est en berne, et que chaque musicien n’a pas vraiment sa place. Le petit cri de cochon poussé en début de titre prête plus à rire qu’autre chose.

Car oui, lorsque Chris Barnes ne peut plus chanter, il va se mettre à faire des petits bruits stridents, comme un porcelet que l’on égorge, mais c’est d’un ridicule qui fait plus rire qu’autre chose. Ce constat sera le même avec Death Will Follow, un titre que l’on oublie très vite tant il ressemble au reste, et n’apporte aucune sensation. Migraine porte bien son titre, pour autant, c’est un morceau qui est plus plaisant que les autres, notamment dans sa musicalité. Mais par la suite, toutes les pistes tiendront plus du calvaire que du Death qui fait headbanger. Pire, certaines paroles semblent avoir des années retard et puent la merde à l’instar de Dead Girls Don’t Scream où il est histoire de violer et tuer une fille qui a refusé les avances d’un type. Ouais, nauséabond jusqu’à dans le sens même des paroles.

Au final, Nightmares of the Decomposed, le seizième album studio de Six Feet Under, est une purge monumentale qui pose vraiment la question de l’avenir du groupe. Doté d’une production inexistante, on se demande comment Metal Blade Records a pu laisser passer ça. Mais en plus, entre l’incapacité de Chris Barnes de chanter et l’étouffement subi par les musiciens qui se contentent du minimum syndical, on obtient un disque qui flirte gentiment avec le foutage de tronche…

  • Amputator
  • Zodiac
  • The Rotting
  • Death Will Follow
  • Migraine
  • The Noose
  • Blood of the Zombie
  • Self Imposed Death Sentence
  • Dead Girls Don’t Scream
  • Drink Blood Get High
  • Labyrinth of Insanity
  • Without Your Life

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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