janvier 17, 2025

Joli Joli – Bof Bof

De : Diastème

Avec Clara Luciani, José Garcia, William Lebghil, Laura Felpin

Année : 2024

Pays : France

Genre : Comédie, Musical

Résumé :

De Paris à Rome dans les années 70, le destin d’un écrivain fauché percute celui d’une star montante du cinéma. Leur chemin vers l’amour sera semé d’embuches, de quiproquos et rebondissements. Une comédie musicale et tourbillonnante !

Avis :

Ovni dans le paysage du cinéma français, Diastème est un touche-à-tout, et avant de se lancer dans le cinéma, le réalisateur a eu plusieurs vies. Musicien au départ, très vite, c’est l’écriture qui l’appelle. Il change alors de voix et devient journaliste, puis il se lance dans l’écriture d’histoires. Il commence alors au théâtre, où il obtient un succès dès sa première pièce. Et tout en restant dans cette branche, il passe aussi à l’écriture pour le cinéma. Il écrit avec Christophe Honoré, ou encore Antoine de Caunes, et enfin, petit à petit, il en vient à réaliser ses propres films. « Le bruit des gens autour » en 2008, « Un français » en 2015, « Juillet Août » en 2016, puis « Le monde d’hier » en 2022.

Après la politique et le thriller avec l’excellentissime « Le monde d’Hier« , Diastème revient cette année avec un projet ambitieux, une comédie musicale qui se passe dans les années 70 et qui parlerait d’amour et de cinéma. Écrit avec Alex Beaupain, le génial auteur derrière les chansons, des « … chansons d’amour« , dès que je suis tombé sur la bande-annonce de « Joli Joli« , le film de Diastème faisait la promesse d’un moment plein de charme et de poésie, et si le premier est bien là, pour le second, malgré tout ce que le film peut avoir de bien et de beau, « Joli Joli » se pose comme une déception, face à un film qui se fait plat, long et répétitif. Dommage et tristesse.

« Visuellement, le film est de toute beauté »

Un écrivain sans le sou essaie tant bien que mal d’écrire son second roman, et après sa rencontre avec une actrice qui est en plein essor, il voit arriver un producteur, amoureux de cette même actrice, et ce dernier, qui se dit fan de l’écrivain, lui demande d’écrire un film, une belle et immense histoire d’amour. Le jeune écrivain va alors s’exécuter, et de là commence un tourbillon d’amour et d’aventures.

Oh la jolie déception que voilà. Il y a des films qui, sur le papier, donnent sacrément envie. Il y a même des films qui tirent toutes les cartes possibles et imaginables pour me plaire, et « Joli Joli » fait assurément partie de ceux-là. Pour résumer, comme ça, le film tire la carte d’un réalisateur dont j’aime le cinéma, avec ça, il tire la carte de la comédie musicale, genre que j’adore et qui se fait rare dans le cinéma français. Puis plus loin, il s’agit d’une histoire d’amour entre un écrivain et une actrice dans les années 70. Puis enfin, en plus d’avoir beaucoup d’acteurs et d’actrices que j’apprécie, le film met en tête d’affiche une chanteuse que j’aime, pour un premier grand rôle à l’écran.

Bref, ce film devait être un enchantement, un moment d’évasion qui aurait dû faire fondre mon petit cœur, mais malheureusement, ce ne fut pas vraiment le cas. Oui, je dis pas vraiment, car malgré une sorte d’ennui, il faut dire que « Joli Joli » a plein d’arguments pour lui. Visuellement, le film est de toute beauté, tenant une ambiance ô combien superbe. Il y a quelque chose de très fabriqué qui s’amuse des décors qui respirent le décor studio, et ça, ça lui donne un charme fou. Avec ça, le film se pose comme un hommage au cinéma des années 60/70 et des vieilles comédies musicales. « Joli Joli« , c’est aussi un film qui a de belles idées de mise en scène, offrant de belles séquences et de beaux plans.

« un scénario ultra convenu qui ne réservera pas de surprise. »

 Du côté de son histoire, celle-ci est terriblement classique. Très vite, on voit tous les couples arriver, et il ne sera en aucun cas question d’une forme de suspens, quant à la finalité de cette histoire. Mais derrière ça, on appréciera l’hommage et l’amour qu’offre son réalisateur au cinéma d’antan, et aux comédies musicales évidemment. Puis derrière ça, le film en profite pour s’aventurer sur quelques sujets qu’il traite avec comédie et émotion. Des sujets tels que l’homosexualité pour des célébrités dans ces années-là, ou encore la place de la femme dans le cinéma qui est majoritairement un milieu d’hommes.

 Enfin, toujours dans les bons points du film, il y a ce casting, où chacun est à sa place et y trouve une très belle place. Chaque comédien a son importance, et au-delà de ça, on sera vraiment surpris par la qualité des chants, et ça, dès les premières minutes, avec un William Lebghil flamboyant. Évidemment, il est impossible de passer à côté de Clara Luciani qui tient là son premier rôle au cinéma, et la chanteuse s’est faite excellente, même s’il peut y avoir quelques maladresses.

Mais voilà, comme je le disais, « Joli Joli« , c’est aussi et surtout une déception, car le film n’a pas réussi à m’emporter aussi loin que je l’aurais aimé, la faute à un scénario ultra convenu qui ne réservera pas de surprise. Ici, on pourrait dire que tout se passe comme cela doit se passer, et on regrettera qu’il n’y ait pas de prise de risque, ou plus loin encore, de folie au sein de cette intrigue. Avec ça, il est impossible de passer le fait que « Joli Joli » se fait plat, très plat, notamment dans les scènes musicales qui manquent cruellement de punch. La sensation est étrange, venant du cinéma de Diastème et des chansons d’Alex Beaupain, auteur compositeur qui m’avait fait vibrer de par le passé.

« il y a cette sensation que le film tient trois notes »

Ici, si les paroles sont « Joli Joli », il y a cette sensation que le film tient trois notes et que celles-ci ne font que se répéter pendant près de deux heures. Après, il y a la surabondance de chansons. Alors, c’est vrai qu’on le sait avant d’entrer en salle, « Joli Joli » est une comédie musicale, et ça, ça implique des chansons, mais ici, il y en a trop, et parfois, à force d’avoir la sensation d’entendre la même à deux ou trois rythmes près, ça finit par en devenir ennuyant et épuisant.

Ainsi, lorsque l’on fait l’addition de tout cela, entre les bons, et même très bons, côté, de « Joli Joli« , mais aussi ses mauvais, ou du moins ceux qui déçoivent, le nouveau Diastème se pose comme une déception. Si le moment passé devant le film est loin d’être désagréable, et que c’est mignon tout plein, c’est aussi long, et finalement, quelque peu ennuyant. Dommage, vraiment dommage.

Note : 10/20

Par Cinéted

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.