février 9, 2025

Revocation – Netherheaven

Avis :

Il est assez commun de voir qu’un groupe ne possède plus qu’un seul membre d’origine, peu importe sa place dans ledit groupe. Cela se démontre surtout avec des groupes anciens dont les musiciens prennent leur retraite ou décèdent de façon plus ou moins logique (entendez par là qu’ils meurent de vieillesse), mais on retrouve aussi ça avec des formations plus jeunes, notamment dans le métal, à cause de divergences artistiques, ou encore à cause d’une envie d’autre chose, comme se consacrer à sa vie de famille, ou trouver un job moins contraignant. Ainsi donc, Revocation est un groupe de Death/Thrash américain qui a vu le jour en 2006 et qui ne compte aujourd’hui que son chanteur/guitariste David Davidson comme membre d’origine. Cela n’a pas empêché la formation de sortir des albums de façon régulière, et Netherheaven est le huitième effort studio qui sort un peu des carcans du groupe.

En effet, malgré un line-up stable depuis 2015, Revocation a eu envie de faire plus simple que le Technical Death Metal qu’il proposait depuis plusieurs années. De manière plus simple et équivoque, avec ce huitième skeud, le groupe a voulu faire plus simple, partant vers un Thrash rapide et nerveux, qui donne une furieuse envie de headbanger dans tous les sens. Certains puristes seront alors déçus, tandis que d’autres y verront un virage artistique intéressant et malin, afin de ne lasser personne. Et cela s’entend dès le premier titre, Diabolical Majesty, un gros morceau qui envoie du lourd et ne laisse pas indifférent. Si la violence est bien présente, ainsi qu’un tempo relevé, cela n’enlève rien à la mélodie qui se fait entêtante, et permet même aux musiciens de poser quelques solos pour montrer leur talent. Bref, une entrée en matière qui frappe bien et fort.

La claque continue avec Lessons in Occult Theft, un long morceau bien sombre, qui va venir titiller nos esgourdes. Revocation propose un schéma structurel assez simple, malgré un refrain qui ne se fait pas impactant. Néanmoins, le solo est impressionnant et permet alors de faire une transition vers un final puissant et apocalyptique. C’est dans ces moments-là que l’on entend que le groupe américain est investi dans son travail et trouve de nombreuses idées pour se renouveler. Nihilistic Violence continue ce travail de sape avec une grosse rythmique et une mélodie scandée qui donne bien évidemment le tempo pour se niquer la nuque. Le groupe ne mâche pas son travail et fournit bien évidemment son lot de break et de moments plus techniques. Strange and Eternal ira encore plus loin dans son délire, avec un solo dès l’introduction, qui permet ensuite de lancer la grosse machine de destruction.

Mais le plus fort dans ce titre, c’est son milieu, qui affiche un riff imparable avec une excellente partition mélodieuse. Bref, c’est un excellent morceau qui démontre, si besoin l’en est, tout le talent du groupe. Galleries of Morbid Artistry se veut plus massif que les autres titres. Le démarrage laisse croire à quelque chose d’assez planant, mais rapidement, les riffs deviennent très agressifs, et côtoient une rythmique rapide, qui va se maintenir lors du chant, pour un effet presque Hardcore. Le morceau est très bon et continue dans la logique de construction de l’album. Notamment parce que c’est accessible, sans jamais se renier, alternant des moments Thrash et d’autres plus Death comme c’est le cas ici. The 9th Chasm est un morceau entièrement instrumental qui va nous tenir en haleine jusqu’à son dénouement, avec quelques éléments Djent du plus bel effet.

Godforsaken sera du même acabit que le reste. C’est-à-dire un titre massif, puissant, qui va contenir un moment un peu plus aérien dans son break, mais qui se termine de façon grandiloquente, avec un chant guttural à faire pâlir les adeptes de Satan. Le chanteur/guitariste tient presque le groupe à lui tout seul, et cela s’entend sur ce titre extrêmement bien fichu. The Intervening of Abyss of Untold Aeons est lui aussi un très bon titre, qui ne lâche rien, et arrive même à créer une ambiance macabre dans son introduction. Néanmoins, on pourrait presque reprocher au groupe de partir ensuite trop vite dans l’ultra-violence, ne profitant alors pas de cette intro pour offrir quelque chose de plus labyrinthique. Enfin, Re-Crucified clôture le bal avec un pur moment de Technical Death qui blaste à tout va, pour notre plus grand plaisir.

Au final, Netherheaven, le huitième album de Revocation, est une bonne grosse mandale dans la tronche. Si le groupe s’éloigne quelque peu du Technical Death qui a fait sa réputation, il délivre tout de même une galette qui ne fait pas dans le détail, envoie la sauce sur tous les titres et n’oublie jamais la mélodie au profit de la technique, toujours présente, mais moins torturée. Bref, un excellent album, et sans doute la meilleure porte d’entrée pour écouter ce groupe.

  • Diabolical Majesty
  • Lessons in Occult Theft
  • Nihilistic Violence
  • Strange and Eternal
  • Galleries of Morbid Artistry
  • The 9th Chasm
  • Godforsaken
  • The Intervening Abyss of Untold Aeons
  • Re-Crucified

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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