mars 28, 2024

Lethian Dreams – A Shadow of Memories

Avis :

Il y a des albums qui demandent un certain état d’esprit pour les apprécier encore plus. C’est le cas de A Shadow of Memories de Lethian Dreams. On prend un sac à dos et on va s’installer dans un coin isolé dans la nature, ou alors chez soi, calé avec un thé chaud, le casque sur la tête ou une bonne sono, rien à faire pendant 50 minutes, et dans les deux cas, un paquet de Kleenex pas loin. Car (spoiler alert) il est difficile de ne pas pleurer tellement c’est beau. Lethian Dreams est un trio formé en 2002 sous le nom de Dying Wish. Après plusieurs démos, le groupe sort son premier album, Bleak Silver Streams, le seul où on entend la voix masculine harsh. Par la suite, le groupe ne garde que le chant féminin et, lors du troisième album, Red Silence Lodge, opte pour un registre plus post-rock.

Lethian Dreams allie le caractère massif et mélancolique du doom metal, un doom éthéré porté par l’heavenly voice de Carline Van Roos (si vous croyez entendre des anges vous parlez, c’est la magnifique voix de Carline qui vous berce les paroles à l’oreille) qui n’a rien à envier à Lindy-Fay Hella de Wardruna, Elizabeth Fraser des Cocteau Twins, ou Lisa Gerrard de Dead Can Dance. Ajoutons à ça la puissance d’un post-rock que n’aurait renié ni Sigur Rós ni Les Discrets, incarné par une orchestration dense et classieuse.

A Shadow of Memories commence comme il finit avec Carline Van Roos qui déclame des vers du poète Arthur Symons sur une musique prenante. Never Be Found commence par une longue intro qui pose le décor, tandis que And Hollow condense les parties les plus planantes avant une montée en puissance sous forme d’orgasme final. Tidal prend son temps (11 minutes au compteur), le temps de varier entre moments massif et instants de grâce. La mélancolique You Say est la plus planante d l’album, un moment suspendu où les sublimes accords de guitare de Matthieu Sachs et la voix féérique de Carline Van Roos forment un cocon dans lequel se lover les soirs de chagrin. Sur Only a Past, Pierre Bourguignon allie finesse et puissance aux fûts avec une double pédale qui tranche de la légèreté et la lenteur massive aux caisses claires, le tout avec des breaks sublimes avant un déchainement de Matthieu Sachs. Clairement, le morceau le plus puissant (et le plus dark en termes d’orchestration) de l’album. Sur Your Silence, le groupe retrouve un doom pur jus, un doom pesant où s’opère une montée en puissance qui prend aux tripes.

Puissant, riche et passionnant, A Shadow of Memories est un album viscéral, d’une beauté telle qu’elle fendrait le cœur de n’importe quelle âme insensible. Une œuvre de très haute volée qui s’écoute, se vit, et transcende l’auditeur pour lui offrir une véritable expérience de lévitation musicale. 

  • Never Be Found
  • Tidal
  • Mist of Memories
  • You Say
  • Only a Past
  • Your Silence
  • And Hollow

Note : 19.5/20

Par Nikkö

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