
Titre Original : The Wild Robot
De : Chris Sanders
Avec les Voix Originales de Lupita Nyong’o, Pedro Pascal, Kit Connor, Bill Nighy
Année : 2024
Pays : Etats-Unis
Genre : Animation
Résumé :
Le Robot Sauvage suit l’incroyable épopée d’un robot – l’unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui après avoir fait naufrage sur une île déserte doit apprendre à s’adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l’île. Elle finit par adopter le petit d’une oie, un oison, qui se retrouve orphelin.
Avis :
Metteur en scène qui a débuté chez Disney, Chris Sanders a tout d’abord été développeur de personnages, puis petit à petit, il s’essaie à plusieurs autres postes. Ainsi, on le trouvera en storyboardeur sur « La belle et la bête« , et même réalisateur de certaines séquences sur « Le Roi Lion« . Toujours chez Disney, en 2002, il co-réalise son premier long-métrage, « Lilo & Stitch« , avec Dean Deblois, film sur lequel il prête aussi sa voix à Stitch, l’extraterrestre. Après une belle carrière chez Disney, vers la fin des années 2000, il s’en va chez DreamWorks et c’est là qu’il va se faire un nom avec « Dragons« , qu’il co-réalise toujours avec Dean Deblois, puis « Les Croods« .

Après un détour par le film de prises en vues réelles, il revient au film d’animation, qu’il réalise pour la première fois en solo. Pour son cinquième long, le réalisateur américain adapte alors « Le robot sauvage« , un roman illustré qui est sorti en 2016. Pour être franc, malgré Chris Sanders à la réalisation, je dois dire que « Le robot sauvage » avait du mal à me séduire, car sa bande-annonce sonnait comme un film déjà-vu. Profitant de sa présence dans la sélection des premières, je me suis laissé tenter, et j’ai bien fait, car si on est loin des merveilles qu’a pu nous offrir « Dragons« , ce « … robot sauvage » se pose comme un film d’animation superbe. Un film d’animation qui en plus d’offrir une belle histoire, nous offre aussi un très joli spectacle.
« »Le robot sauvage » est donc un joli petit bout d’animation. »
Le Rozzum 7134 est un robot à usage domestique, mais suite à un typhon, la société a perdu sept de ses robots en mer. Le Rozzum 7134 n’a qu’un but, remplir la mission qui lui est demandée, et lorsque 7134 s’allume, il se trouve sur une île déserte des humains. Une île où seuls les animaux sont présents. Protégeant un œuf, lorsque celui-ci éclot, Roz comprend que sa nouvelle mission sera d’amener ce petit à l’âge adulte…
« Le robot sauvage » est donc un joli petit bout d’animation qui, même s’il amuse les adultes de par son utopie, il se pose comme touchant, intéressant et divertissant. Adapté d’un roman illustré, Chris Sanders nous offre une belle aventure, où il va être question de communication et d’apprendre à se connaître, et malgré les différences, chercher une possibilité pour vivre ensemble. Si on peut se plaindre que bien souvent, les dessins animés anthropomorphisent ses animaux, ici, grâce à un scénario astucieux, ça fonctionne très bien, et le fait que ces animaux parlent devient logique. Construit en plusieurs actes, « Le robot sauvage » amuse avec chacun d’eux, et surtout, il aborde plusieurs sujets qui vont être intéressants. La différence, l’amour, la famille de cœur, l’entraide, le fait de trouver sa place, sont autant de thèmes que le film aborde, au sein d’un récit qui se posera aussi comme initiatique pour chacun de ses personnages.
« Ce « … robot sauvage » offre une belle montée d’émotions. »
De plus, l’épopée de Roz, qui prend petit à petite conscience des sentiments, défiant involontairement (parce qu’elle n’a pas d’autres choix) sa programmation, fait que ce « … robot sauvage » offre une belle montée d’émotions, se faisant touchant, et même un peu plus dans ses derniers instants. On ajoutera à cela que le film est aussi parsemé d’humour, et ce dernier fonctionne très bien. Chris Sanders sait très bien le distiller, jouant en permanence sur la corde entre le drame, la comédie, le film d’aventures, et même un soupçon de film de science-fiction qui a de la tronche.
Du côté de l’animation, de l’esthétique, de la mise en scène, du rythme et tout ce qui s’en suit, encore une fois, Chris Sanders nous offre du spectacle et du spectaculaire à tout instant. L’animation est limpide et sublime au point que « Le robot sauvage » peut aisément prétendre à être l’un des plus beaux films d’animation de l’année. L’animation des personnages est incroyable, et le film est bourré d’idées qui offrent tout un tas d’originalité. Avec ça, que ce soit dans les scènes d’action, les scènes de comédie, ou encore d’émotions, Chris Sanders réussit tout ce qu’il entreprend, offrant même un côté crescendo à son film qui se fait de plus en plus beau au fur et à mesure que le récit avance.

Ce « … robot sauvage » est donc une jolie réussite, qui allie aussi bien l’émotion que le spectacle. Épopée sauvage, récit intelligent qui passe par tout un tas de sujets qui sont intéressants, finalement, la seule petite chose qu’on pourrait lui reprocher, et là, c’est l’adulte qui parle, c’est son utopie finale, car pour les adultes que nous sommes, ça ne tient pas la route une seule seconde. Après, pour les enfants, c’est beau et très touchant. Mais au bout du compte, le divertissement et le plaisir prennent amplement le dessus.
Note : 15/20
Par Cinéted