mars 28, 2024

Les Croods

Titre Original : The Croods

De : Chris Sanders et Kirk De Micco

Avec les Voix Originales de Nicolas Cage, Ryan Reynolds, Emma Stone, Catherine Keener

Année : 2013

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

Lorsque la caverne où ils vivent depuis toujours est détruite et leur univers familier réduit en miettes, les Croods se retrouvent obligés d’entreprendre leur premier grand voyage en famille. Entre conflits générationnels et bouleversements sismiques, ils vont découvrir un nouveau monde fascinant, rempli de créatures fantastiques, et un futur au-delà de tout ce qu’ils avaient imaginé.
Les Croods prennent rapidement conscience que s’ils n’évoluent pas… ils appartiendront à l’Histoire.

Avis :

Chris Sanders est un réalisateur un peu touche à tout et qui semble avoir les coudées franches pour aller où bon lui semble. Car après avoir bossé sur Lilo & Stitch pour les studios Disney, il est parti chez le concurrent Dreamworks pour fournir en 2013 Les Croods, une comédie préhistorique sur laquelle on va revenir. Il est très clair que Dreamwirks est très en retard sur Disney, ce dernier ayant l’hégémonie de l’animation et bientôt de tout le septième art. Mais qu’importe la taille du studio, ce qui importe, c’est le cœur et l’envie de faire de bons films, comme l’on déjà prouvé les studios Laïka. Avec Les Croods, Dreamworks va tenter d’aborder deux gros sujets en même temps, un assez conventionnel sur la famille et l’adolescence et un autre, moins évident, sur la notion d’évolution dans l’histoire. En utilisant ces thèmes de façon osmotique, le studio livre un excellent cru, une comédie d’animation qui parlera aussi bien aux grands qu’aux petits.

Ce que l’on peut craindre avec Dreamworks, c’est l’animation et la réalisation. Il faut dire que Disney nous habitue à un certain style, à un certain niveau, qu’il est complexe pour d’autres maisons de production de faire aussi bien. Sauf que Chris Sanders n’est pas un bleu et la première chose qui frappe quand on regarde Les Croods, c’est la qualité de la mise en scène. La première scène est une énorme course-poursuite sous forme de récit d’accumulation (c’est-à-dire que l’on rencontre des personnages qui participent au fur et à mesure à la course) et les deux réalisateurs vont filmer cela du point de vue de la famille, caméra à l’épaule pour surprendre le spectateur et rendre cela encore plus époustouflant. De ce fait, la scène va vite, impressionne et permet de rentre dans le vif du sujet. D’ailleurs, tout le film sera assez frénétique au niveau de l’action, se déroulant finalement comme un parcours initiatique où chaque membre de la famille va apprendre à se débrouiller pour surmonter ses peurs. Graphiquement, et sans parler de mise en scène, le film est un véritable vivier de trouvailles. Non seulement c’est beau, mais en plus de cela c’est très varié et coloré. Les animaux préhistoriques, toujours issus d’un mélange entre deux espèces, sont splendides et prêtent vraiment à sourire. Bref, là-dessus, il n’y a rien à dire, c’est du très gros travail.

Mais ce n’est pas tout. Le film est aussi très riche au niveau du scénario et des messages sous-jacents. Bien évidemment, le premier message qui arrive sous les yeux des spectateurs, c’est celui de la crise d’adolescence de la jeune fille qui ne rêve que d’une chose, partir découvrir le monde. On aura droit aux sempiternels conflits avec le père de famille, qui fait tout pour protéger les siens et certaines scènes évoquent notre quotidien, notamment lorsqu’elle refuse de dormir avec sa famille ou qu’elle sort tout seule pour défier l’autorité parentale. Cette crise d’adolescence va permettre aussi de voir l’évolution des mœurs de la famille. Si la mère se fait conciliante et essaye de recoller les morceaux, on aura surtout une relation tendue entre le père et la fille, n’arrivant plus à se comprendre, ni à se parler convenablement, ne laissant que peu de place aux sentiments. Des sentiments qui seront exacerbés sur la fin et qui montreront qu’il faut toujours dire les choses que l’on ressent avant de le regretter. Bref, un joli message mais qui reste assez classique dans les dessins animés. L’autre message assez classique provient de cette notion d’amour presque impossible entre deux personnes différentes. En effet, Ivy étant une femme des cavernes et Guy plutôt un Homo Sapiens, on voit une nette différence et pourtant, le film veut montrer que malgré nos différences, on reste des êtres humains. Un message de tolérance donc, mais qui n’est pas si évident pour les plus jeunes.

Enfin, le dernier message s’adresse plutôt aux plus vieux. Le film va mêler deux thèmes assez forts, à savoir l’évolution des espèces et apprendre à connaître ce qui nous est inconnu. Encore une fois, ce dernier sujet est assez redondant dans le cinéma d’animation, mais cette fois-ci, il se pose comme une nécessité pour sauver son espèce. Si nous ne sommes pas curieux envers l’inconnu, comment comprendre le monde qui nous entoure. Si nous avons toujours peur de ce que nous ne connaissons pas, comment évoluer. Une thématique qui est presque vue sous un angle scientifique, mais qui apporte aussi quelques notions d’émotion, surtout sur la fin lorsque l’homme des cavernes prend conscience de ses erreurs et devient petit à petit émerveillé par ce qui l’entoure. Le film veut aussi créer du liant avec la fin d’une ère, la séparation des continents et l’évolution logique de l’espèce humaine. Si tout cela va assez vite, on reste tout de même devant un grand spectacle où les catastrophes permettent de rajouter de l’urgence et de la tension, en plus d’amener une réflexion sur l’évolution de l’Homme. Comment a-t-il fait pour survivre ? Quelles ont été ses solutions ?

Au final, Les Croods est un film d’animation de très grande qualité, qui en plus de cela n’est pas dénué d’humour. Les références à notre quotidien sont nombreuses et très bien trouvées comme lorsqu’Ivy découvre les chaussures ou encore le coup des lunettes de soleil. Avec ce film, Dreamworks frappe un grand coup et propose vraiment un spectacle nerveux, attendrissant, beau et chaleureux. Le seul petit point noir que l’on peut lui trouver, c’est que parfois, les personnages ne sont pas très beaux et que tous ne sont pas aussi bien travaillés que le père et la fille, notamment la mère ou la grand-mère qui restent sous exploitées. Mais c’est vraiment pour chipoter car dans son ensemble, Les Croods, c’est du bon cinéma.

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9RfgCxNtrWA[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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