mai 3, 2024

Coups pour Coups – La Mort en Prison

Titre Original : Death Warrant

De : Deran Sarafian

Avec Jean-Claude Van Damme, Robert Guillaume, Cynthia Gibb, George Dickerson

Année : 1991

Pays : Etats-Unis, Canada

Genre : Action

Résumé :

Le détective Louis Burke reçoit la mission d’infiltrer le pénitencier de Harrison où sévit un mystérieux « escadron de la mort », qui liquide des détenus pour le compte d’un réseau de trafiquants d’organes.

Avis :

Durant les années 90, Jean-Claude Van Damme était au sommet de son art, tournant plusieurs films par an grâce à ses dons de karatéka. S’il se fait connaître en 1988 avec Bloodsport, il va par la suite enchainer les films d’action, allant du simple divertissement un peu raté (Cyborg) au film de gros bourrin où il tape du vilain à tout va, avec par exemple Full Contact. Que l’on aime ou pas ses prestations et les films dans lesquels il joue, il faut tout de même reconnaître que Jean-Claude Van Damme est devenu une icône du septième art, et aujourd’hui encore, il arrive à avoir une bonne image, avec beaucoup d’autodérision sur sa carrière. En 1991, Coups pour Coups va sortir au cinéma au France, et il va être une étrange surprise. Vendu comme un gros film d’action, le long-métrage de Deran Sarafian est pourtant un thriller relativement sombre.

Le début est d’ailleurs assez équivoque, puisque l’on va apprendre que le personnage campé par Jean-Claude Van Damme est un agent de police infiltré, qui décide de venger la mort de son coéquipier en réglant ses comptes avec le Marchand de Sable, un tueur en série complètement frappadingue. L’introduction annonce la couleur, on fait face à un film où il y aura de l’action (Van Damme a le temps de sécher deux racailles avant de rencontrer le tueur), mais aussi une grosse part de thriller horrifique. Outre les couleurs qui lorgnent vers le bleu nuit, l’ambiance est assez malsaine, et la mise en scène utilise tous les tics de réalisation de l’époque, avec du ralenti lors des phases qui doivent faire un peu peur. Bref, la mise en bouche s’éloigne des carcans du film d’action de base, et ce n’est pas plus mal.

« Malgré tous les stéréotypes, on garde cette ambiance assez malsaine. »

Une fois cela fait, on va rentrer dans le vif du sujet. Ici, on propose au héros d’infiltrer une prison dans laquelle des prisonniers disparaissent. Après quelques tergiversations pour présenter deux cravates et une jolie nana qui jouera le rôle de la femme du protagoniste principal, on plonge dans cette prison qui aligne tous les clichés du genre. Matons violents, prisonniers livrés à eux-mêmes et se rangeant par ethnies, assassinat en cachette, alcool fait maison, etc… Cependant, malgré tous les stéréotypes, on garde cette ambiance assez malsaine, avec des prisonniers complètement frappés à qui on ne fait pas confiance. Notre héros évolue dans un système bien hiérarchisé, et mener son enquête va lui faire faire des rencontres fortuites, avec des personnages hauts en couleurs, mais finalement assez attachants. On pense au prêtre avec ses lentilles de contact, ou encore au vieux black borgne qui aide le héros.

Malheureusement, si l’on peut passer outre ces clichés qui deviennent plutôt drôles, il n’en sera pas de même avec le scénario, qui se veut nébuleux, mais qui est tout simple et ne va pas au bout des choses. L’aspect enquête va très vite. Le héros fouille quelques dossiers, interroge quelques personnages, casse quelques gueules, mais très vite, il va remonter la filière de ce trafic d’organe, pour aboutir à une réponse incongrue qui remet en cause son intervention dans cette prison. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le scénario, et le retournement de situation est aussi attendu qu’inexplicable, tout du moins dans la volonté du méchant d’envoyer le meilleur détective du coin dans ce pénitencier. De plus, on notera que si Van Damme arrive à se faufiler dans certains endroits interdits, on occulte à chaque fois sa fuite, comme si c’était une formalité.

« Il est compliqué de détester totalement ce film. « 

Concrètement, on voit bien que Coups pour Coups est blindé de défauts, et baigne même dans une atmosphère 90’s assez appuyé, avec un côté relativement machiste. Pourtant, il est compliqué de détester totalement ce film. Et cela est en partie dû à cette ambiance mortifère et morbide. Parfois, on a carrément l’impression d’être dans un film d’horreur. Deran Sarafian, qui s’est depuis rangé du côté des séries, peaufine sa mise en scène pour créer des séquences qui sont assez efficaces. On songe au retour inattendu du marchand de sable, sous les traits de Patrick Kilpatrick qui absolument effrayants, ou encore certaines divagations dans la prison qui laissent un sentiment de danger imminent. Et c’est sans doute ce qui fait la différence entre ce film et d’autres actionners de Van Damme, cette aspect thriller horrifique assez poussé, qui fuit après vers le trafic d’organes.

Au final, Coups pour Coups est un film assez surprenant. C’est totalement inégal, mais il possède un côté très particulier qui lui confère une certaine aura. Le côté thriller horrifique, les passages qui lorgnent vers l’épouvante, l’arrivée d’un antagoniste charismatique ou encore cette peuplade incarcérée totalement bigarrée, font que l’on passe volontiers l’éponge sur de nombreuses scories (scénario nébuleux, twist improbable, trous narratifs). Et de ce fait, il ne réside à la fin qu’un plaisir même pas coupable, et la sensation d’avoir vu un Jean-Claude Van Damme différent.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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