avril 29, 2024

Creation of the Gods 1 – Kingdom of Storms – La Fresque Épique du Nouvel An Chinois

Titre Original : Feng Shen Di Yi Bu : Zhao Ge Feng Yun

De : Wuershan

Avec Bo Huang, Fei Hsiang, Li Xuejian, Yu Xia

Année : 2024

Pays : Chine

Genre : Action, Aventure, Fantastique

Résumé :

Le Prince Yin Shou tente de monter sur le trône du royaume des Shang dans le sang avec l’aide de sa maîtresse Su Daji elle-même sous l’emprise du Démon Renard. Le sage taoïste Jiang Ziya descendu du Mont sacré Kunlun et Ji Fa, jeune guerrier élevé par Yin Shou, s’allient pour combattre le tyran.

Avis :

Réalisateur chinois d’origine mongole, Wuershan a tout d’abord étudié la peinture avant de tout abandonner au début des années 90 pour étudier le cinéma. Il sortira diplômé de l’université de Pékin en 1998 et il commencera une belle carrière dans la publicité. Il ne va pas lui falloir très longtemps pour se faire remarquer, et c’est en 2004 qu’il réalise son premier long. Titré « Fei zoa ju« , le film demeure encore inédit chez nous. Prenant alors son temps, Wuershan laisse passer plusieurs années entre deux films. Le réalisateur visant toujours le grand spectacle, il laisse le temps de travailler ses décors, ses costumes, et tout ce qui visuellement peut offrir du spectacle au public.

Après sept années d’absences, Wuershan est alors de retour avec un film qui sera le premier volet d’une trilogie. Ayant un budget affolant, plus de quatre cents millions de dollars, pour trois films qui vont être tournés en même temps, voici donc qu’arrive ce premier chapitre, pour une sortie exceptionnelle de deux jours d’exploitation. Comme l’avait fait « Godzilla Minus One« , en Décembre 2023, c’est au tour de « Creation of the Gods 1 » de se tester à ce système.

«  »Creation of the Gods … » est un excellent spectacle. »

Sortir le film sur deux jours seulement, c’est créer un événement, car d’emblée, si on veut le voir, on n’a que très peu de temps, et il serait dommage de passer à côté de cette superproduction, qui offre un très grand spectacle en salle. Fable pleine de magie, film débordant de culture, spectacle grandiose, ce premier chapitre de « Creation of the Gods« , offre bien tout ce que l’on est venu chercher en salle, même si le film est imparfait, avec un sentiment de bordel dans cette ouverture qui expose et présente énormément, voire même trop. Mais force est de constater qu’au final, le plaisir et l’aventure sont bel et bien là.

Le Prince Yin Shou n’était pas destiné à régner, mais il va monter sur le trône en laissant assassiner sa famille. Dès lors, une malédiction est lancée par les dieux et seul le sacrifice du Prince, aujourd’hui Roi, par le feu, pourra lever cette dernière. Si Yin Shou fait bel et bien bâtir un autel de sacrifice, et qu’il laisse croire à son destin, en secret, il fait intervenir la magie afin d’éviter cela et c’est ainsi qu’il va entendre parler de l’investiture des dieux, un sortilège qui pourrait l’amener à être le Roi de la Terre, ni plus, ni moins…

Grande fresque qui mélange histoire et fantaisie, « Creation of the Gods … » est un excellent spectacle qui mérite qu’on s’y arrête pour le voir sur grand écran. Bon, au moment où j’écris ces lignes, l’occasion est passée, mais sait-on jamais, peut-être que comme « Godzilla Minus One« , le film ressortira dans quelques semaines. Quoi qu’il en soit, s’étalant sur deux heures et demie, « Creation of the Gods … » est un film généreux, que ce soit en aventures, en histoires de famille, en culture, ou encore en action.

« Le film vire à la tragédie grecque. »

Comme je le disais plus haut, le film de Wuershan est loin d’être parfait, et la première chose qui me vient en tête, c’est la confusion, parfois, de son scénario. Comme son affiche le montre, il y a beaucoup de personnages, et parfois, on se sent totalement perdu avec autant de personnages. Roi, Reine, princesse, ducs, soldats, Dieu, démons, divinités, fils de… Franchement, le film n’arrête quasiment jamais de présenter de nouveaux personnages, et il se peut qu’au bout d’un moment, ça devienne épuisant, en plus de nous laisser le sentiment d’être largué. Il y a aussi le fait que certains personnages apparaissaient et disparaissent par la suite pour un long moment, avant de revenir, et là, il faut les remettre dans l’histoire. Mais devant ça, heureusement « Creation of the Gods » nous offre de très bonnes choses, avec une histoire qui est franchement intéressante dans plusieurs de ses aspects.

Se basant sur un fait historique, la fin d’une dynastie qui sera remplacée par une autre, Wuershan intègre beaucoup d’éléments fantaisistes au sein de son histoire, qui sera alors peuplée de démons, de Dieux et autres divinités, et ça, c’est intéressant à suivre. Puis plus loin encore, le film suit principalement un personnage, qui petit à petit va ouvrir les yeux sur ce qui l’entourait, et le scénario va poser sur son chemin de sacrés bons moments. Bien sûr, la scène des sacrifices des pères vient directement en tête. Le film vire à la tragédie grecque. Et enfin, pour les personnages les plus « récurrents », le film les travaille bien et l’on se plaît à les suivre, notamment le Roi Yin Shou qui réserve quelques bonnes surprises, et même si c’est le pourri de l’histoire, et qu’il a assez peu de limites, il reste intéressant à suivre.

« Le film fait des propositions et offre un spectacle épique. »

Avec ça, visuellement, le film de Wuershan se pose comme une grande fresque qui offre un sacré beau spectacle. Alors c’est vrai que parfois, côté effets visuels, « Creation of the Gods » a quelques relâchements, et parfois, c’est vrai que ça peut piquer les yeux, mais face à cela, le film a tellement d’autres qualités, avec ses décors impressionnants, ses costumes à tomber par terre, son rythme qui tient bon sans faiblir, et ses idées de mise en scène que, même si parfois, on peut se perdre avec trop de personnages, il reste que néanmoins, le film fait des propositions et offre un spectacle épique, ainsi qu’une vraie épopée d’un bout à l’autre.

Du côté de ses comédiens, là encore, le film est un vrai plaisir, car il offre de très belles découvertes, même s’il est vrai qu’on aurait plus tendance à retenir Yu Shi, par qui on suit l’intrigue, puis derrière lui, Kris Philipps qui est terrible dans la peau du pourri de l’histoire. Et j’ai eu un énorme coup de cœur pour Li Xuejian, qui incarne le père du héros. L’acteur de soixante-dix ans crève tout simplement l’écran.

Cette sortie exclusive pour le nouvel an chinois est donc une bien bonne surprise, doublée d’une aventure extraordinaire qui se fait plaisante, voire même passionnante à suivre jusqu’à la dernière minute. S’il est vrai que le film a ses défauts, et qu’il peut avoir tendance à nous perdre, il arrive toujours à nous rattraper. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas vu une fresque comme celle-là sur grand écran, et personnellement, je quitte le film avec l’espoir de pouvoir voir ses deux suites, car le finalement, ça appelle à continuer cette aventure.

Note : 15/20

Par Cinéted

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