octobre 30, 2025

The Exorcism – Crowe Rempile dans le Nanar Horrifique

De : Joshua John Miller

Avec Russell Crowe, Ryan Simpkins, Sam Worthington, Chloe Bailey

Année : 2024

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un acteur récemment sevré tourne dans un film d’horreur. Il plonge de plus en plus dans une psychose. Sa fille se demande s’il est retombé dans ses addictions passées ou si son père est possédé…

Avis :

Joshua John Miller est un nom qui est relativement inconnu pour la plupart des gens, même pour les cinéphiles. Pourtant, il a une carrière très prolifique et touche-à-tout. Il commence dans les années 80 en étant acteur. On retrouve son nom sur des films comme Aux Frontières de l’Aube ou Coups pour Coups avec Jean-Claude Vandamme. Il joue aussi dans des séries, et notamment la deuxième saison de 21 Jump Street. Dans les années 2010, il se diversifie et va écrire des scénarios pour la télé (Reine du Sud) et pour le cinéma, avec l’excellente comédie horrifique Scream Girl. Il est aussi producteur de la série dont il est le scénariste. Bref, une carrière bien remplie qu’il va agrémenter d’un petit truc en plus, puisqu’il va réaliser son premier film en 2024, avec un scénario dont il est l’auteur, The Exorcism.

Bide aux States, le film se retrouve alors directement en streaming chez nous via Prime Video. Pourtant, les choses se présentaient plutôt bien. Si on atteste d’un énième film sur un exorcisme et une possession, le film affiche des ambitions certaines, comme un drame autour d’un père endeuillé essayant de se sortir de la spirale de l’alcool, ainsi qu’un Russell Crowe qui rempile pour un film d’horreur. Malheureusement, les choses seront beaucoup plus compliquées, et on va vite comprendre pourquoi le film n’a pas attiré les foules dans les salles obscures. Vide de sens, bavard à n’en plus finir, sans aucune originalité dans son histoire, The Exorcism accumule les tares jusqu’à devenir un ennui mortel. Et tout commence avec un scénario en carton qui ne possède aucune originalité, et qui ne sait que faire de ses personnages, ainsi que de sa morale à deux balles.

« Joshua John Miller singe ses références »

Le début du film essaye de se faire original. On suit un type qui se trouve sur un plateau de tournage, et qui récite le texte d’un des personnages en reconstituant les gestes et en se rendant sur les lieux de chaque scène. La façon de filmer est très agréable, et constitue une petite réussite en soi. En faisant des zooms arrières, on a l’impression de suivre un homme miniature au sein d’une grande maquette, un peu à la façon d’Ari Aster avec Hérédité. Mais n’est pas Ari Aster qui veut, et dès que l’horreur se met en branle, on se retrouve avec un montage trop haché pour surprendre, et une ambiance que l’on a déjà vue mille fois. Rapidement, on se rend compte que Joshua John Miller singe ses références, mais n’a aucune idée d’en faire quoi que ce soit.

Puis arrive alors le personnage campé par Russell Crowe, un ancien acteur connu qui a sombré dans l’alcool lorsqu’on a diagnostiqué un cancer à sa femme. Sevré, il tente alors de renouer des liens avec sa fille qui s’est fait virer de son lycée pour insubordination, et il doit effectuer un remplacement sur le tournage du film où il y a eu un mort. Rien de bien folichon là-dedans, et encore moins d’original. A partir de là, on rentre dans les clichés du genre, avec un père qui galère, qui a tendance à se laisser gagner par ses démons antérieurs, et une fille qui souffre en silence, voyant alors son père perdre les pédales au fur et à mesure du tournage. Le côté dramatique aurait dû donner du sens au long-métrage, mais il n’en sera rien, puisque l’aspect alcoolique permettra juste au démon de posséder ce pauvre hère.

« C’est d’une platitude et d’un inintérêt assez incroyable »

De même, puisqu’on a un film dans le film, on aurait pu avoir une mise en abîme intéressante, ainsi qu’un message autour du cinéma d’horreur, mais là encore, le réalisateur/scénariste n’en fait strictement rien. Si le personnage du réalisateur apparait comme quelqu’un de parfaitement détestable et méchant, mettant la pression à tout le monde, il n’a pas vraiment de background, ni même d’un sort particulier. Certains personnages vont alors prendre cher à sa place, de façon totalement gratuite (pauvre Sam Worthington), essayant vainement de nous mettre des situations gores, mais dont on se fiche éperdument. Le scénario se contente du minimum syndical, et on sent que The Exorcism n’est pas là pour nous faire réfléchir ou nous questionner sur n’importe quel sujet. C’est d’une platitude et d’un inintérêt assez incroyable, à un tel point que l’on se demande ce que Russell Crowe est allé faire dans cette galère.

Outre le fait que le scénario soit aux fraises et n’arrive pas à exploiter son potentiel de mise en abîme, il faut aussi dire que le film ne fait jamais peur. Il est long et lent, mais l’ambiance délétère fait factice. Le réalisateur use et abuse de choses que l’on connait déjà par cœur, et qui ne marchent plus. Le coup du type qui se réveille avec les mains en sang, ou encore les changements d’humeur, on a déjà vu ça des centaines de fois. Il reste alors l’affrontement final, avec quelques passages de contorsion inattendus, mais c’est fait à la va-vite, et rien n’est fait pour alourdir l’atmosphère. On se doute que le père va retrouver la foi dans un dernier baroud d’honneur, et que tout va se terminer via un happy end tellement américain. C’est plat, c’est extrêmement moche, avec des CGI dégueulasses.

Au final, The Exorcism est un très mauvais film. Russell Crowe continue son exploration du genre en choisissant de façon inopinée des chefs-d’œuvre de nullité. Ici, on fait face à un scénario inutile, qui ressasse de façon inlassable tous les impondérables du genre, mais il n’y apporte rien de neuf. De plus, le film a beau ne pas être long, il est bavard, pénible, et ennuie plus qu’autre chose, ne faisant jamais peur, et ne travaillant jamais ses personnages. Bref, un navet qui fait regretter les perles du genre, comme le classique de William Friedkin.

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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