octobre 30, 2025

Vandor – On a Moonlit Night

Avis :

S’il y a bien un genre de métal un peu kitsch et qui aime embrasser pleinement les légendes Fantasy, c’est le Power Métal. Même s’il est difficile de retracer les origines de ce genre, on a tout de même certaines propensions qui se dessinent à chaque nouveau groupe. Tout d’abord, le chanteur a généralement une voix de tête, et arrive sans aucun mal à partir dans les aigus. Le meilleur exemple reste Luca Turelli avec les débuts de Rhapsody. Ensuite, en règle générale, on parle aussi de Fantasy, de dragons, de chevaliers et de princesses en détresse. On ne compte plus les groupes qui jouent avec cet univers proche de Tolkien ou de Warhammer, et arrivent parfois costumés sur scène, comme Wind Rose ou Gloryhammer. Enfin, d’un point de vue musical, il faut du riffing assez rapide et des mélodies épiques qui donnent envie de guerroyer.

Tous ces clichés sont parfois évités, mais si un groupe veut percer dans ce genre, il lui faut tout de même quelques éléments pour plaire aux fans de ce style. Formé en 2015, Vandor est une formation originaire de Suède qui ne joue pas trop de son image, mais plutôt de son univers. On retrouve dans les morceaux du groupe des histoires de Fantasy qui prennent place dans le monde de Vandor, d’où le nom de la formation. C’est en 2019 qu’un premier album sort de manière indépendante, et cela suffit au groupe pour signer chez Scarlet Records et fournir un second effort en 2021 avec On a Moonlit Night. Et sans être révolutionnaire, cet album fait le taf, même s’il est perclus de petites maladresses qui empêchent le groupe de percer un peu plus, ou encore d’avoir un côté plus épique et grandiloquent.

Tout commence avec une introduction simplissime au possible. …Darkness Looms fait entendre un semblant d’orage, puis une petite guitare sèche. Rien de transcendant, mais cela permet de créer du liant avec le premier vrai morceau, Mountains of Avagale. Dès le début, il va y avoir des sonorités assez étranges, avec notamment un clavier résolument rétrograde. Le titre va très vite s’accélérer pour nous emporter dans un Power calibré, mais on entendra quelques éléments vieillots, qui ne collent pas forcément avec l’énergie du morceau. Cela va avec une petite production, qui aura du mal à rendre l’ensemble épique. Certes, le refrain est puissant et fonctionne à plein régime, mais on restera un peu sur notre faim. Ce sentiment un peu kitsch, on le retrouvera aussi avec River of Life, qui suit le même schéma narratif et musical. C’est sympa, mais c’est loin de nous emporter.

Le summum du ringard interviendra avec Endless Sea et son introduction au clavier qui ne colle pas du tout avec les riffs qui se veulent plus agressifs. De plus, le couplet, tout doux, avec un chant clair qui manque d’épaisseur, n’est pas suffisamment percutant. Alors ce n’est pas mauvais pour autant, mais l’ensemble manque cruellement de rondeur dans ses sonorités et son univers. Ce problème se retrouvera avec Future to Behold, une ballade ultra clichée qui marquera par un refrain qui fait écho aux années 80. Alors c’est plutôt marrant sur l’instant, et on se surprendra à chanter ce refrain si kitsch, mais dans le temps, le morceau a tendance à s’effacer, ou à faire sourire plus qu’autre chose. Heureusement, Fate of Eltoria renouera avec un Power nerveux et entrainant. Les musicos s’en donnent à cœur joie, notamment le bassiste que l’on entend beaucoup.

Pour le titre suivant, le groupe va proposer un morceau fleuve de plus de dix-sept minutes. Cela semble être un gimmick de la part de la formation suédoise, puisque sur leur premier album, ils avaient déjà proposé un morceau dépassant les seize minutes. Le début est relativement calme, et bien évidemment, les choses montent crescendo, avec ce qu’il faut d’arrangements pour mieux nous entrainer dans un univers dense. Et on va passer par tous les stades, avec des riffs nerveux et des ajouts parfois hasardeux, formant un ensemble pas si désagréable, mais relativement inégal. Après ça, le groupe propose la ballade au coin du feu On a Moonlit Night, et ça aurait pu clôturer l’album de façon simple et efficace. Mais on aura droit à un titre bonus avec Enter Twilight, qui revient à du Power pas forcément intéressant, via un clavier trop cristallin pour nous plaire.

Au final, On a Moonlit Night, le deuxième album de Vandor, est un effort studio assez plaisant, mais qui montre tout de même les limites du groupe. La présence du clavier est à bannir, sauf s’il se fait plus sombre et plus lourd. Tout comme il manque un côté épique aux compositions, la faute à une production minime, qui manque cruellement d’envergure. Néanmoins, on prend du plaisir à l’écoute, et à la découverte d’un groupe jeune qui ne demande qu’à grandir et à peaufiner son univers Fantasy, pour mieux nous plonger dans ses terres.

  • …Darkness Looms
  • Mountains of Avagale
  • Riiver of Life
  • Endless Sea
  • Future to Behold
  • Fate of Eltoria
  • The Sword to End all Wars
  • On a Moonlit Night
  • Enter Twilight

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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