octobre 31, 2025

Only Murders in the Building Saison 5

D’Après une Idée de : Steve Martin et John Hoffman

Avec Steve Martin, Martin Short, Selena Gomez, Michael Cyril Creighton

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Comédie, Policier

Résumé :

Après la mort mystérieuse de leur portier Lester, Charles, Oliver et Mabel reprennent du service. Leur enquête les entraîne au-delà de Manhattan, dans les recoins obscurs de New York, où se croisent milliardaires, figures du crime organisé et secrets enfouis. Et cette fois, résoudre le meurtre pourrait leur coûter bien plus que leur amitié.

Avis :

Rares sont les séries qui savent s’arrêter au bon moment. On ne compte plus le nombre de shows télévisés qui vont trop loin, animés par l’appât du gain, et une envie de toujours en faire plus, jusqu’à devenir lassants, voire médiocres. Et on peut comprendre cela. C’est-à-dire que lorsque l’on crée une série qui fonctionne, on n’a pas envie que cela cesse, mais parfois, il faut savoir conclure. Et lentement, c’est ce qui arrive un petit peu à Only Murders in the Building, la série comico-policière disponible sur Disney+ via la plateforme Hulu. Alors que la cinquième saison vient de se conclure, un constat interpelle : reste-il encore des choses à raconter au sein de l’Arconia, aussi bien dans la résolution d’enquêtes qu’au sein de ce trio qui fonctionnait si bien au début ? La réponse n’est pas si évidente à la sortie de cet ultime épisode.

Après avoir exploré le monde du cinéma, ou encore du théâtre, il ne restait pas grand-chose à dire autour de ce building grandiloquent, qui semble attirer les crimes comme le miel les abeilles. Sauf si le nouveau meurtre en question touche un personnage secondaire présent depuis la première saison, à savoir Lester, le gardien. Et d’ajouter à cela une pièce secrète au sein du bâtiment, qui servait de tripot illégal pour la mafia italienne et quelques richissimes personnalités de la ville de New York. A partir de là, l’intrigue peut se tisser, entre un meurtre qui semble crapuleux, et un autre meurtre qui tend à aller voir du côté de la mafia, ou encore des magouilles entre milliardaires, qui s’amusent à racheter tout et n’importe quoi pour leur propre plaisir. De ce fait, cette saison va explorer les lieux interdits, les tricheries entre personnalités riches, et les apparences.

Tout cela promet un joli programme, mais même si la série a toujours son petit côté doudou réconfortant, elle va sombrer dans une histoire rocambolesque, qui part dans tous les sens, et dont la résolution sera réellement laborieuse. Le problème ici, c’est que tout semble préfabriqué, et qu’il n’y a plus rien de spontané. Les dialogues ne sont guère percutants, l’alchimie entre les personnages marche moins, et globalement, on s’ennuie un petit peu, même à travers des thèmes intéressants. Par exemple, Charles cherche une seconde jeunesse en charmant une jolie femme et en prenant de la testostérone car il n’accepte pas de vieillir. Quant à Oliver, il sera question de quitter l’Arconia, de prendre une nouvelle vie avec sa femme, mais cela lui fait peur. On est sur des sujets plaisants, mais qui manquent de percussion, et qui semblent aller dans la redite.

Heureusement, les messages autour des personnalités qui ne savent plus quoi faire de leur argent sont plutôt marrants. Même si on trouve des épisodes peu intéressants, comme ce passage dans la maison d’un des milliardaires, à faire des jeux de société, leur combat futile pour acheter l’Arconia est assez malin. La saison explore alors la vacuité de ces gens-là, leur propension à faire ce qu’ils veulent sans jamais être inquiété, ou encore leur apparence trompeuse et complètement à côté de leur pompe, comme celle qui cache un lourd passé, le jeune qui veut faire le bien, mais qui fait le mal, ou encore le vieux qui joue avec les nouvelles technologies pour ne pas vieillir. Mais encore une fois, tout cela manque de fluidité et de réalisme. On n’arrive pas à croire à cette histoire, et à cette enquête, ou encore à ses personnages.

Et pourtant, tout cela est porté par un casting complètement dingue pour une série. Outre le trio de tête, qui est déjà impressionnant en soi, on retrouve des guests prestigieux plus habitués au grand écran. On peut noter un Christoph Waltz inquiétant en caricature du bourgeois quasi robotique. Renee Zellweger est catastrophique dans le rôle de cette richissime décoratrice d’intérieur complètement dérangée. Logan Lerman n’est vraiment pas intéressant en héritier privilégié. Reste alors le couple Bobby Cannavale et Tea Leoni en parodie de famille italienne mafieuse. Tout ce petit monde a beau s’activer, on a vraiment la sensation d’assister à un pastiche du genre, où tout un chacun surjoue plus qu’autre chose. Et cette sensation est très étrange, jusqu’à un final qui manque d’émotion et de lisibilité dans sa conclusion. Non seulement c’est trop facilement, mais c’est bâclé en un tour de main…

Au final, cette cinquième saison de Only Murders in the Building s’avère plutôt décevante. Ce n’est pas une purge non plus, mais c’est certainement la saison la plus faible de la série jusqu’à présent (parce que oui, une sixième saison est dans les tuyaux). L’enquête est laborieuse, la résolution est trop rapide et peu intéressante, même si elle met en exergue les corrélations entre le pouvoir politique et certains lobbyings. Même les acteurs célèbres surjouent comme des cochons, ne donnant aucun crédit à leurs personnages. Il reste alors des thèmes intéressants qui sont survolés, ainsi que cet aspect doudou toujours présent, avec un humour qui fait parfois mouche, mais on est loin des débuts de la série…

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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