février 16, 2025

The Hellacopters – Eyes of Oblivion

Avis :

Il peut arriver que certains noms de la scène Métal s’amusent à faire un autre style musical à côté. C’est le cas par exemple du chanteur de Soilwork qui a fait The Night Flight Orchestra, un groupe de Rock qui prend ses racines dans les années 70 avec quelques consonnances AOR. C’est un peu pareil pour The Hellacopters. Le groupe est fondé dans les années 90 par le batteur du groupe Entombed. Mais il n’est pas question de Death Métal ici, mais plutôt d’un bon vieux Hard Rock qui est fait pour faire danser dans les chaumières. Le groupe suédois va connaître un bel essor, mais il va se séparer en 2008, et certains membres iront voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Il faudra attendre huit ans pour que le groupe se reforme, en changeant quelque peu le line-up.

Après quelques concerts et des enregistrements de morceaux écrits en 1996 durant l’année 2016, c’est en 2022 que sort Eyes of Oblivion, le huitième album du groupe, toujours porté par le guitariste Dregen, que l’on peut retrouver dans le groupe Backyard Babies. Et on ne peut pas dire que ce retour soit si mirobolant. Si on retrouve encore et toujours la belle énergie du groupe, avec son Rock dansant et qui s’inspire grandement des années 70, il est difficile de ne pas y voir aussi une certaine facilité, lorgnant vers le Blues, le Classic Rock, ou encore la ballade Rock sans y injecter une dose d’originalité. Par exemple, Reap the Hurricane est un titre très engageant, qui permet d’entrer dans le vif du sujet rapidement, mais il ne sort pas du lot, notamment à cause de son clavier qui évoque le rock 70’s.

Oui, c’est festif et la composition marche bien, tout comme la mélodie, mais ce n’est pas non plus une dinguerie. Le deuxième morceau sera du même acabit, avec un bon riff, une bonne dynamique, mais Can It Wait ne dépasse même pas les deux minutes, et peine à rester dans la tête. Si tu fais un morceau court, c’est pour qu’il ait de l’impact, ce qui n’est pas forcément le cas ici. Alors oui, on retrouve une jolie guitare, mais globalement, ça reste un titre bouche-trou qui manque d’importance. So Sorry I Could Die va lui aussi manquer d’originalité. Le groupe s’appuie sur la rythmique du Blues, avec les mêmes gimmicks pour composer une ballade classique et sans grande surprise. Alors oui, oser cela en 2022, c’est risqué, et globalement, on prend du plaisir à l’écoute, mais ça reste très calibré et sans une once de nouveauté.

Heureusement, derrière, Eyes of Oblivion va revenir à un Hard Rock plus puissant, s’appuyant sur un riff imparable et une mélodie entêtante qui reste dans le crâne. Si l’on peut regretter des couplets qui rabaissent le rythme, dans le refrain et le pont, on retrouve une certaine verve qui fait plaisir. Exactement le genre de titre qui fonctionne sur scène et va faire bouger les foules. A Plow and a Doctor va faire redescendre l’ensemble, alors même que l’on a droit à un morceau plutôt sympathique. Cependant, il manque cruellement de profondeur et d’amplitude. Le morceau aurait gagné à avoir une basse plus présente et une sonorité plus lourde. Quant à Positively not Knowing, on renoue avec un Rock typique des années 70, avec clavier et tout le toutim, proposant même quelques saillies un peu Rockabilly. C’est sympathique, mais ce n’est pas une folie non plus.

Et cette sensation de morceaux agréables et plutôt joviaux, on la retrouve sur tout le disque, et c’est en cela que c’est un peu décevant. En effet, c’est très référencé, on ressent toutes les influences de The Hellacopters, mais rien ne vient bousculer notre écoute. Tin Foil Soldier en est un autre exemple, avec son Rock décomplexé et sa petite rythmique plaisante, mais globalement, on reste dans l’entente d’un truc en plus. Beguiled peut avoir des accès un peu plus Punk, mais ça reste trop gentil et pas assez incisif. Il en va de même avec Pressure’s On, qui se permet de jolis moments de guitare, mais qui n’arrive jamais vraiment à nous marquer, ou à nous percuter. Enfin, Try me Tonight va aller un peu plus loin dans son délire Hard Rock, avec un début tonitruant qui donne une bonne patate, mais c’est un peu tard.

Au final, Eyes of Oblivion, le dernier album de The Hellacopters, est un bon moment de musique, partagé entre Rock, Hard et Blues. Les musiciens sont très bons, l’ambiance est globalement entrainante et joyeuse, et on retrouve quelques titres qui sortent un poil du lot. Mais difficile de ne pas y voir une certaine facilité, avec une absence de prise de risque. Les suédois ressassent des choses connues sans y apporter un peu de nouveauté, et semblent se reposer un peu sur leur laurier. Bref, il s’agit d’un album plaisant, mais qui ne marque pas vraiment, et reste un moment divertissant, mais loin de ce que l’on attendait de ce retour.

  • Reap a Hurricane
  • Can It Wait
  • So Sorry I Could Die
  • Eyes of Oblivion
  • A Plow and a Doctor
  • Positively not Knowing
  • Tin Foil Soldier
  • Beguiled
  • The Pressure’s On
  • Try me Tonight

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.