De : Simon McQuoid
Avec Lewis Tan, Jessica McNamee, Josh Lawson, Joe Taslim
Année : 2021
Pays : Etats-Unis
Genre : Action, Fantastique
Résumé :
Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale. Mortal Kombat est une nouvelle aventure cinématographique basée sur la franchise de jeu vidéo iconique.
Avis :
Il n’est jamais très bon d’adapter des jeux vidéo en films. Les preuves sont multiples, et ces dernières années n’ont pas échappé à la règle, avec notamment Uncharted ou le reboot de la franchise Resident Evil. Sorti sur les bornes d’arcade en 1992, Mortal Kombat était un jeu de combat qui visait à concurrencer Street Fighter, et qui affichait une différence majeure, une violence graphique crue et gore. Forcément, trois ans plus tard, un premier film voit le jour sous l’œil déjà fatigué de Paul W. Anderson, puis une suite verra le jour avec le tâcheron John R. Leonetti. Après l’échec critique et commercial de ce dernier, Mortal Kombat devait subir un reboot qui ne viendra jamais, la faute au cyclone Katrina qui détruira tous les décors déjà construits. Sauf qu’un certain James Wan va décider de faire revenir la franchise en se plaçant comme producteur d’une nouvelle mouture.
Mortal Kombat renait alors de ses cendres, et c’est au publicitaire Simon McQuoid que l’on demande de prendre la caméra. Très demandé et ultra connu dans son petit univers, l’homme fait ses premiers pas derrière la caméra, et à quelque part, cela se voit, avec des plans qui ressemble à des pubs pour de l’eau minérale. Mais qu’importe, Mortal Kombat nouvelle version est sur les rails, mais va se voir privé de salles obscures pour une sortie uniquement en VOD. Un triste sort, mais on peut comprendre la frilosité des exploitants français, tant le pitch est ridicule, et les deux précédents films d’une qualité toute relative. Et ce n’est pas ici que l’on va retrouver un scénario recherché, avec des messages sociétaux importants. En même temps, est-ce ce que l’on recherche quand on regarde un film comme Mortal Kombat ? Non.
« Il ne faudra pas trop se poser de questions au visionnage de ce long-métrage. »
Le but, c’est de reproduire des combats comme dans le jeu, d’assimiler beaucoup de gore, et de fournir un divertissement crétin, mais profondément jouissif. Le pari est-il réussi ici ? A moitié. Le début est très prometteur. Nous sommes dans le Japon féodal, et on se retrouve rapidement face à un duel entre Sub-Zéro et Scorpion. La mise en scène est inspirée, les combats sont dynamiques, et le gore est bel et bien présent. Après l’annonce du titre du film, on plonge dans notre époque, auprès d’un combattant de free fight qui en prend plein la gueule, mais qui est profondément bon. Il a la marque du Mortal Kombat et découvre qu’il va devoir combattre des héros de l’Outworld, une dimension parallèle peuplée de monstres en tout genre. Le film fait de grosses ellipses et nous met aux côtés d’un type qui accepte rapidement cet état de fait.
Il ne faudra pas trop se poser de questions au visionnage de ce long-métrage. Visant uniquement l’efficacité et l’action, on va avoir droit à des personnages qui acceptent rapidement le côté fantastique, avec des monstres, un mode parallèle et l’apparition de pouvoirs surnaturels. D’ailleurs, une bonne partie du film se concentre sur la découverte des pouvoirs de chacun, auprès de personnages cultes du jeu vidéo. On pense bien évidemment à Liu Kang, mais aussi à Raiden ou bien Jax. Le film fait de multiples rappels aux différents jeux vidéo, avec des « fatality », des punchlines, ou encore des personnages plus secondaires, mais qui montrent l’aspect « fan » du réalisateur et du producteur. Des protagonistes comme Reiko ou Nitara ne sont pas si connus que ça. Bref, malgré un côté idiot assumé et une suspension d’incrédulité qui est très lourde, on va prendre du plaisir devant ce métrage.
« Un plaisir tout relatif, bien entendu. »
Un plaisir tout relatif, bien entendu, car on sait bien que Mortal Kombat ne sera pas le film de l’année, ni même un bon film. Il s’agit d’un film pop-corn qui s’adresse surtout aux fans du jeu, avec de multiples références et des clins d’œil très appuyés. Mais d’un point de vue graphique, c’est plutôt bien fichu. Si certains effets spéciaux sont assez aléatoires, comme Goro qui est vraiment vilain, ou encore certains fonds verts dégueulasses, Simon McQuoid essaye de dynamiser sa mise en scène et de trouver des plans qui restent. Bien souvent, cela s’assimile à des scènes gores, comme lorsque Jax éclate la tête de Reiko, ou encore lorsque Kung Lao coupe en deux Nitara, mais on aura aussi une ambiance plutôt agréable lors des combats dans les arènes. Cela reste assez timide, mais si l’on doit comparer cela aux anciens films, le glow-up est immense.
Et à l’image du film, le casting est lui aussi assez inconstant. Si Lewis Tan fait du mieux qu’il peut pour incarner le héros du film, il reste bien trop lisse pour totalement convaincre. Son personnage de beau-père torturé et héroïque manque cruellement d’épaisseur. Il en va de même pour certains personnages essentiels, à l’image de Jessica McNamee (Sonya Blade) ou Mehcad Brooks (Jax) qui n’ont pas une aura solide. Cependant, ils sont bien mieux que Josh Lawson (Kano) qui en fait des caisses et joue très mal. Mais le film se sauve surtout grâce à Hiroyuki Sanada qui joue Scorpion, éclatant de classe, ou encore Joe Taslim en Sub-Zero qui joue relativement bien les méchants. Bref, le casting reste aléatoire, à l’image du film en lui-même.
Au final, Mortal Kombat est un film qui ne ment pas sur sa marchandise. Il s’agit de l’adaptation d’un jeu gore et totalement dénué d’une histoire solide, et le film est à cette image, irrévérencieuse et totalement débile. Simon McQuoid livre alors un film divertissant, crétin, mais qui a le mérite d’assumer son côté bis et d’être fidèle au matériau de base. De ce fait, on est largement au-dessus des deux premières daubes sorties dans les années 90, et on pourrait presque attendre le deuxième volet. Presque.
Note : 11/20
Par AqME